Né en 1921, Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké Fallilou, plus connu sous le nom de Serigne Modou Bousso Dieng fait partie de ces figures marquantes mais discrètes du mouridisme. Fils aîné de Serigne Fallou Mbacké, il est l’homonyme du premier khalife des mourides Cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké qui l’a personnellement éduqué et lui a enseigné les préceptes de l’islam ainsi que les autres sciences islamiques. Il passe d’ailleurs les seize premières années de sa vie chez son oncle, avant de retourner aux côtés de son père en 1937 avec de solides connaissances.

Le fils de Bousso Dieng était proche de son père Serigne Fallou Mbacké à qui il vouait un respect profond et une estime à nulle autre pareil. Acteur agissant durant le Khalifat de Cheikh Mohamadou Fadel (1945-1968) il a œuvré sans réserve au rayonnement de l’islam et du mouridisme, la voie fondée par son vénéré grand-père, Cheikh Ahmadou Bamba.

En 1971, trois ans après le rappel à Dieu de Serigne Fallou Mbacké, Serigne Modou Bousso, tout nouveau khalife de Ndindi, décida de faire de l’anniversaire de son père un Magal célébré à Touba. C’est ainsi que le Magal du Kazu Rajab est né. Plus d’une cinquantaine d’années après, l'événement a pris une dimension populaire et est inscrit à l’agenda des manifestations religieuses du Sénégal.

Dans la continuité de l’œuvre de son père, Serigne Modou Bousso s’est résolument engagé pour le développement des villages fondés par ce dernier. Ainsi, Ndindi, Touba Bogo, Aliya ont connu développement fulgurant avec : la construction de postes de santé, le bitumage des routes, l’électrification, les forages, la promotion d’une agriculture moderne, la construction des Résidences Serigne Fallou, etc.

Il s’est éteint, en 2000, comme il a vécu : dans la discrétion.