Astou Ndiaye est jugé pour escroquerie portant sur un montant de 6 935 000 F CFA, devant le tribunal de grande instance de Mbour. L’affaire a provoqué une onde de choc au sein de sa famille, notamment en raison des méthodes utilisées pour contracter les prêts.

Selon les témoignages, la prévenue aurait emprunté de l’argent au nom de plusieurs membres de sa famille, y compris sa mère décédée depuis quatre ans.

À la barre, Astou Ndoaye dit avoir pris les cartes nationales d'identité (CIN) de ses proches pour obtenir des certificats de naissance pour ses quatre enfants. Elle reconnaît avoir emprunté seulement 950 000 F CFA et non la somme qui lui est reprochée.

Les faits remontent au mois de février 2025. Elle explique avoir remis les CIN à une certaine Mariétou Faye pour qu'elle les conserve et non pour des prêts contractés au nom de toutes les personnes citées par la plaignante Marième.

Mais la présidente du tribunal a relevé des incohérences dans ses déclarations. "La loi te permet de nier, mais nous en tirerons les conséquences", lui a-t-elle dit.

Le dossier mentionne dix pièces d’identité légalisées. Astou Ndiaye soutient, elle, n’en avoir fourni que cinq. Le procureur l’a interrogée sur l’utilité de confier ces documents à Mariétou Faye plutôt que de les garder dans son armoire personnelle. Le parquet considère donc que ses propos ne tiennent pas la route.

Durant l’enquête, Astou aurait aussi reconnu avoir reçu deux béliers d’une valeur totale de 540 000 F CFA, qu’elle aurait ensuite vendus. Mais à la barre, elle a nié avoir pris ces moutons. Elle est aussi accusée d’avoir contracté un prêt de 1 300 000 F CFA auprès de Rokhaya Diop, fille de Mariétou.

Maitre Sène, l’avocat de la plaignante, soutient que les déclarations d'Astou ́Ndiaye sont tirées par les cheveux. "Les documents ont été légalisés à des dates différentes, de même que les prêts. Elle a utilisé de manière frauduleuse des papiers au nom de personnes absentes, dont certaines ne peuvent plus témoigner, car décédée", a soutenu Me Sène.

Le ministère public est catégorique : il s’agit bien d’une escroquerie basée sur des mensonges. Sans les documents fournis frauduleusement, les prêts n’auraient jamais été accordés. Il rappelle qu’elle a même utilisé la pièce d’identité de sa mère décédée, ce qui aggrave son cas.

Le parquet a requis deux ans de prison ferme contre Astou Ndiaye, considérée comme une femme de mauvaise foi.

Le verdict est attendu le 19 août 2025.