Avec seulement 2,2% des exportations, l’Afrique, malgré un potentiel réel, reste dernière de la classe concernant la compétitivité du secteur des services au niveau mondial. Ce retard s’explique par une réglementation et des politiques inefficaces, mais également par un déficit d’infrastructures.
Le secteur des services est une source essentielle de revenus et d’emplois en Afrique. Premier secteur économique dans de nombreux pays africains, il est devenu un moteur dynamique de la croissance ces dernières années. Ce dynamisme n’a cependant pas engendré une transformation structurelle du continent. «La fourniture de services en Afrique reste d’un niveau insuffisant et d’un coût élevé», peut-on lire dans le rapport 2015 sur les services en Afrique, rendu public hier par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Pour trouver la source de ce retard, Bineswaree Bolkaly, présentatrice du rapport, souligne que «des règlementations et des politiques déficientes expliquent ces inefficacités et limitent la capacité de l’Afrique de tirer pleinement partie du potentiel du secteur des services».
En chiffres, l’Afrique abrite 15% de la population mondiale, mais ne représente que 2,2% des exportations mondiales de services, (soit 98 milliards de dollars sur 4 400 milliards de dollars). En clair, le potentiel du secteur est largement sous exploité. En termes de création d’emplois, la Cnuced indique que les services représentent 32,4% de l’emploi total en Afrique au cours de la période 2009-2012.
Toutefois, l’économie informelle représente 50 à 80% du Pib, 60 à 80% de l’emploi total et 90% des nouveaux emplois. Certains secteurs à forte croissance dans les pays d’Afrique de l’Ouest (commerce de gros et de détail, restauration et transports) restent toujours dominés par des entreprises du secteur informel. «Les services en Afrique sont principalement assurés par de petites entreprises informelles. Intégrer ces entreprises dans le secteur formel est essentiel pour accroître la productivité du secteur des services et sa contribution à la croissance et à l’emploi», préconise le rapport.
Au Sénégal, 47% de l’emploi formel proviennent des services qui constituent «un secteur clé», car fait remarquer Bineswaree Bolkaly, représentant «61% de la production réelle dans la période 2009-2012».
L’autre raison qui explique la non-compétitivité du secteur demeure le déficit d’infrastructures. En effet, les infrastructures sont essentielles à la réalisation des Objectifs de développement durable (Odd) 2016-2030 que les Nations unies s’efforcent de fixer pour la création d’une croissance diversifiée en Afrique. «Certains services d’infrastructures tels que l’approvisionnement en eau et d’assainissement ont un lien direct avec les Odd dont la réalisation est indispensable au développement social», souligne Mme Bokaly, économiste d’origine mauricienne encourageant les gouvernements sur l’édification d’infrastructures.
1 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2015 (16:01 PM)L'investissement des indiens en Europe n’ a pas aide les indiens d’y venir sans visa
Tous les grands commerçant s sénégalais ont perdu leur boulot alors que les administrateurs des affaires etrangeres sont dans leur bureau et gagnent leur salaire
Senegal est un pays bizare, l'autodestruction
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