COTE D’IVOIRE: Excellence Monsieur le Président de la République, Alassane Dramane Ouattara

 La première présidentielle pluraliste ivoirienne sera marquée par un second tour, une autre première. Retour donc aux urnes en principe fin novembre pour départager le président sortant et l’ancien Premier ministre.

Selon les résultats définitifs donnés hier par la Ceni, le président sortant Laurent Gbagbo arrive en tête avec 38,30% des voix. Il devance Alassane Ouattara de six points. Le candidat du RDR a obtenu 32,08. L’arbitre de la finale entre Ado et Gbagbo se nomme Henri Konan Bédié qui est arrivé en troisième position avec 25,24%.

Le second tour s'annonce donc palpitant. Mais tous les observateurs politiques ont unanimement pensé que le futur président de la Côte d’Ivoire sera forcément Alassane Dramane Ouattara. Partenaire d'Alassane Ouattara au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, Henri Konan Bédié doit en principe faire bénéficier du report de ses voix au leader du RDR. Ado et Bédié ont toujours travaillé ensemble. Ils appartiennent à la même alliance politique. Leur stratégie c’était d’aller aux élections seul pour se retrouver en cas de second tour. Un calcul qui semble porter ses fruits. Car si Ado donne la primature de Bédié avec quelques postes de Ministre dans le Gouvernement, ils battront campagne ensemble au second tour pour battre Gbagbo. Le mot d’ordre de Bédié en faveur d’Ado est donc attendu.

«Mais Laurent Gbagbo, mathématiquement perdant si Alassane Ouattara récupère la totalité des suffrages d'Henri Konan Bédié, espère à l'évidence rallier une partie de ceux qui ont voté pour le candidat du PDCI » dit la Rfi. En fin politique, Laurent pourrait soulever les différends sur le concept d’ivoirité (inventer par Bédié pour barrer Ado) qui opposaient Ado et Bédié en 2001, dans le seul but de les diviser. Si pourrait aussi également inviter Bédié à rester neutre dans le second tour. Mais l’ancien président semble décidé.

Sauf miracle, Allassne Dramane Ouattara est parti pour être le cinquième président de la République de la Côte d’Ivoire. Si encore une fois, Bédié joue franchement le jeu des alliances.

C’est maintenant que la communauté internationale, la France, les Nations Unies, l’Uemoa, la Cedeao et l’Union Africaine doivent s’impliquer pour protéger le vote des ivoiriens au second tour. Et qu’aucun alibi ne soit crée pour un report.