Yoro Abdoulsalam, membre de la direction du Mujao, a revendiqué auprès
d’un journaliste de l’AFP l’enlèvement de l’équipe du Comité
international de la Croix-Rouge. « Grâce à Dieu, nous avons pris un 4x4
des ennemis de l’islam avec leurs complices », a-t-il affirmé, précisant
que les humanitaires étaient en vie.
On était sans nouvelle
depuis samedi 8 février du véhicule qui transportait les employés du
CICR et un vétérinaire d’une autre organisation humanitaire, tous des
Maliens.
Ceux qui ont connu Yoro Abdoulsalam en 2012, lorsque le
Mujao contrôlait la ville de Gao le présente comme l’un des chefs de
l’aile des trafiquants du groupe islamiste.
Sa revendication
intervient au moment où le mouvement armé fait de nouveau beaucoup
parler de lui dans le nord du Mali. Ainsi, certains voient derrière les
affrontements intercommunautaires entre Peuls et Touaregs la main du
Mujao. Et ce lundi, quelques dizaines de ses combattants ont pris
brièvement ce lundi le contrôle de la localité de Djebock. Sur place,
ils ont tenté sans succès d’arrêter le patriarche des Touaregs de la
tribu des Imrad.
L’ombre du Mujao plane sur les affrontements intercommunautaires
Les
affrontements qui ont lieu ces derniers jours entre Touaregs et Peuls
dans la région d'Ansongo, à quelques kilomètres de la frontière
nigérienne, opposent les frères ennemis qui depuis longtemps acceptent
mal de partager un même territoire de pâturages et de cultures.
Mais
ces conflits transfrontaliers ont pris un tour nouveau avec l'arrivée
du Mujao en 2012. Ce mouvement jihadiste contrôlé par de riches
narcotrafiquants arabes a su enrôler dans cette région du fleuve des
jeunes Songhaï, des Touaregs anti-MNLA, mais aussi beaucoup de Peuls.
Certains leaders peuls ne cachent pas avoir beaucoup appris avec le
mouvement armé et être désormais prêts à se battre d'égal à égal contre
les combattants touaregs avec le même objectif : la défense de leur
territoire.
Une analyse que ne partagent ni le MNLA ni l'armée
malienne. Pour eux, les auteurs du massacre de Tamkoutat jeudi 6 février
étaient purement et simplement des éléments du Mujao, dont les leaders
sont de retour dans le secteur. L'armée malienne se dit prête à les
combattre. Le MNLA aussi.
Dans la région, le risque d'embrasement
inquiète les populations. À Bamako, autorités maliennes et Minusma
disent prendre la situation au sérieux, craignant de nouveaux
affrontements entre le Mujao et les renforts que le MNLA promet
d'envoyer.
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Niackou Jambar
En Février, 2014 (08:02 AM)Participer à la Discussion