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Afrique

Les sciences, la locomotive à ne pas manquer

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Les sciences, la locomotive à ne pas manquer

Le système éducatif africain offre des profils inadaptés aux besoins du marché. Les programmes actuels non plus ne prennent en compte les métiers de l’avenir. D’où l’appel insistant à l’Afrique de se connecter à la science et la technologie.

La deuxième journée de la 11e édition de la Triennale de l’éducation et de la formation s’est poursuivie au Centre international de conférence Abdou Diouf, sous la présidence du chef de l’Etat, Macky Sall. Organisée par l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), cette rencontre de réflexion a mis hier un focus sur la nécessité pour le continent d’épouser davantage la science et la technologie. Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adessina, a rappelé que le continent compte actuellement 722 millions d’enfants et de jeunes. Ils seront un milliard à l’horizon 2050.

Avec le potentiel économique et  les perspectives de croissance, les entreprises s’installeront et auront besoin de main d’œuvre. Mais pas n’importe laquelle. Ce sera un besoin de compétences spécifiques.  ‘’La numérisation, les mathématiques, la biotechnologie, l’ingénierie, l’intelligence artificielle et la robotique dominent les champs de compétences qui seront recherchées demain’’, relève-t-il. Or, admet le Nigérian, la plupart de ces domaines cités ne font pas partie des programmes enseignés présentement dans les écoles en Afrique. Ce qui veut dire tout simplement que les aptitudes disponibles ne correspondent pas à celles du futur. ‘’En vérité, nous ne dotons pas nos jeunes de compétences dont ils ont besoin pour les emplois de demain’’, s’exclame-t-il.  

En fait, l’Afrique n’investit pas assez dans la recherche et la technologie. Elle consacre moins de 1% de son PIB dans ce secteur. Moins de 30% des étudiants sont inscrits dans les programmes axés sur les sciences, les mathématiques. De 2008 à 2016, il a été constaté que le nombre de scientifiques a beaucoup baissé dans de nombreux pays africains. Toutes choses qui font que la majorité des apprenants est en formation dans les sciences humaines, domaines dans lesquels les emplois sont rares. Pendant ce temps, il y a pénurie de chercheurs dans les domaines industriels qui pourtant regorgent d’opportunités de travail. Ce qui empêche l’Afrique de tirer profit d’une économie mondiale de plus en plus axée sur le savoir. ‘’Beaucoup restent à faire pour créer une culture de l’innovation et de la créativité qui stimule le secteur privé’’, insiste-t-il.

Favoriser les sciences

Le président Macky Sall a saisi l’occasion pour inviter le privé à participer au défi. Mais il n’a pas manqué de l’interpeller sur les choix à faire. Macky Sall, qui regrette la prédominance des filières littéraires, appelle les écoles privées de formation à s’inscrire dans la dynamique des sciences. ‘’Le Sénégal a institué l’Autorité de l’assurance qualité pour s’assurer que les diplômes délivrés sont de vrais diplômes qui correspondent à des contenus pédagogiques précis, sinon nous formerons des Mba, des masters qui ne correspondront pas à grand-chose’’, lance-t-il. Pour illustrer ses propos, le  chef de l’Etat donne l’exemple de l’agriculture. Selon lui, la tendance actuelle est de ne former que des agroéconomistes. Ce qui n’est pas mauvais en soi. Mais il estime qu’avant de parler des filières connexes, il faut d’abord produire. D’où la pertinence d’accorder la priorité à la formation de l’agronome plutôt que de proposer des ‘’masters en théorie’’.

‘’On voudrait avoir de bons techniciens suivant les filières du besoin. C’est une invite également dans la qualité de l’éducation et surtout dans ce que l’Afrique a besoin pour son développement. Nous avons tous une grande ambition dans nos Etats, des programmes d’émergence. Il nous faut former des cadres pour réaliser cela.’’ Pour Macky Sall, il faudra suffisamment de techniciens et d’ingénieurs pour construire et entretenir le chemin de fer africain. Il en faut  autant pour la  navigation portuaire et l’aéronautique. L’agriculture, le système de recherche…ont tous besoin de connaissances qui leur sont particulières. En d’autres termes, l’Afrique doit repenser son modèle de formation et d’éducation. Mais il faut aussi qu’il y ait un mouvement d’ensemble. ‘’Il nous faut surtout nous accorder sur des stratégies efficientes de réalisation d’une Afrique moderne, nous ancrer dans cette tradition de valeurs et nous tourner résolument vers les sciences, la technologie et l’innovation’’, suggère-t-il.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2017 (11:55 AM)
    Tous ces problèmes soulevés et les pistes de solution sont connus de longue date. Je ne sais pas à quoi sert de tenir une énième conférence pour se répéter, à part pour verser des perdiems aux participants. Je suis d'accord pour former des ingénieurs et des professionnels mais il faut former encore plus de techniciens. Il n'est pas normal que des jeunes qui ont eu tout juste la moyenne au brevet et au bac se retrouvent à faire des filières générales et finissent par intégrer l'université. Pour devenir un professionnel (bac +3 à 5), un ingénieur ou un docteur, être assez bien à l'école ne suffit pas, il faut être bon voire excellent. C'est de ce niveau que doit provenir l'élite d'un pays. Voyez comment la Chine sélectionne son élite intellectuelle. Je note aussi qu'on parle du besoin de former les jeunes dans les domaines de la numérisation, des mathématiques, de la biotechnologie, de l’ingénierie, de l’intelligence artificielle et de la robotique, soit... Avant de vouloir faire tout cela, il y a les bases sans lesquelles rien ne pourra se faire. Il faut maîtriser l'énergie, se doter d'une industrie métallurgique et cesser la logique de première production pour transformer nos produits. Regardez encore l'exemple de la Chine. Les premiers chantiers du Parti communiste étaient dans ces domaines. Si l'Afrique est mal partie, c'est bien parce qu'elle n'a pas voulu ou su s'industrialiser. Cela est la clé. Développer des ressources de haut niveau sans leur permettre d'appliquer leurs connaissances, c'est favoriser la fuite des cerveaux.

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