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Plus de deux millions d'Egyptiens dans le centre du Caire - "Les Egyptiens veulent en finir aujourd'hui" avec Moubarak

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Plus de deux millions d'Egyptiens dans le centre du Caire - "Les Egyptiens veulent en finir aujourd'hui" avec Moubarak

"La marche du million", à l'appel du mouvement de contestation qui réclame le départ du président Hosni Moubarak est un succès. La place Tahrir, dite place de la Libération, était prise d'assaut par une marée humaine, mardi 1er février dès la matinée. Selon la chaîne de télévision Al-Jazira, plus de deux millions d'Egyptiens se sont rassemblés dans cet épicentre de la contestation, bien que l'armée ait fermé les accès au Caire. Un plus tôt, l'AFP faisait état de plusieurs centaines de milliers de personnes.

A Alexandrie, deuxième ville du pays sur la Méditerranée, plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient rassemblées en début d'après-midi devant la mosquée Qaëd Ibrahim et la gare ferroviaire, selon un journaliste de l'AFP.

A Suez (est), quelque 2.000 personnes étaient rassemblées à la mi-journée dans le centre-ville.

Les manifestants lançaient des slogans comme "Dehors Moubarak", et brandissaient des affiches représentant le président pendu, ou sa photo avec la mention "ta tête va tomber". Cinquante organisations égyptiennes de défense des droits l'Homme, soutenues par des personnalités comme le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, par une partie de l'opposition laïque et par les Frères musulmans, ont appelé dans un communiqué le président Hosni Moubarak à "se retirer" du pouvoir pour "éviter un bain de sang", au 8e jour d'une révolte populaire qui a fait au moins 125 morts. "Le président Moubarak doit respecter la volonté du peuple égyptien et se retirer pour éviter un bain de sang", affirment ces ONG qui comptent parmi elles les organisations de défense des droits de l'Homme les plus importantes d'Egypte, comme le Centre d'Etudes des droits de l'Homme du Caire, l'Association égyptienne des droits économiques et sociaux et le Centre arabe pour l'indépendance de la justice. "La balle est dans le camp des Européens et des Américains, on ne veut rien d'eux, mais on ne veut pas non plus qu'ils aident Moubarak", a déclaré à l'AFP un manifestant, Oussama Alam, 43 ans.

De nombreuses personnes avaient passé la nuit sur la grande place Tahrir.

L'armée surveille pacifiquement

L'armée, l'un des deux piliers, avec la police, du régime, s'est engagée à ne pas faire usage de la force, jugeant les revendications du peuple "légitimes", mais a appelé les manifestants à s'exprimer par les moyens pacifiques. Des militaires accueillaient les manifestants avec le sourire, tout en contrôlant les sacs. 

Elle a, cependant, fermé les accès au Caire et à d'autres villes. L'autoroute reliant Alexandrie au Caire est bloquée à un kilomètre de la capitale par un barrage de l'armée, selon un journaliste de l'AFP. Une longue file de camions de marchandises et de voitures attendaient sur la route de pouvoir passer, et les soldats empêchaient fermement le passage des véhicules en direction de la capitale. Selon un autre journaliste de l'AFP, les sorties des villes de Mansoura (delta), Suez (est) et Fayyoum (au sud du Caire) ont également été bloqués par l'armée. Le trafic ferroviaire est suspendu depuis lundi, et la ligne de métro reliant le Caire à Choubra el-Kheima (20 km au nord) a été fermée. De nombreux Cairotes qui tentaient de rejoindre leur lieu de travail dans les environs de la capitale n'ont pu le faire en raison de ces blocages. Des hélicoptères survolent aussi régulièrement le centre du Caire.

Les médias officiels mettaient en garde contre des "fauteurs de troubles qui tenteraient de semer la discorde entre l'armée et la population".

Plus de 300 morts

La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a évoqué le chiffre de 300 morts depuis le début du mouvement précisant qu'il s'agissait de "rapports non confirmés". Navi Pillay s'est déclarée "profondément alarmée par le nombre croissant des victimes" en Egypte. "Le nombre de victimes augmente chaque jour et certains rapports non confirmés suggèrent que 300 personnes pourraient avoir été tuées, plus de 3.000 personnes blessées et des centaines arrêtées" a-t-elle précisé, citée dans un communiqué. "Je demande instamment aux autorités égyptiennes de s'assurer que la police et les autres forces de sécurité évitent scrupuleusement l'usage de la force", a-t-elle ajouté. Relevant que le mouvement populaire en Egypte "s'est exprimé de manière courageuse et pacifique", la Haut commissaire a exhorté les autorités égyptiennes à "écouter les demandes du peuple égyptien en faveur de réformes fondamentales pour améliorer les droits de l'Homme et la démocratie".

ElBaradei menace Moubarak

L'opposant égyptien Mohamed ElBaradei, qui s'impose comme la figure de proue de la révolte contre le régime de Hosni Moubarak, a fait mardi le tour des médias pour demander le départ d'Hosni Moubarak. Il a prévenu, dans le journal britannique The Independent  que si le président "veut vraiment sauver sa peau, il ferait mieux de partir". Dans un interview à la chaîne satellitaire Al Arabiya, il a ajouté qu'il devait quitter le pouvoir d'ici vendredi.  Les Egyptiens "veulent en finir aujourd'hui, sinon vendredi au plus tard", a-t-il dit.  "Vendredi (prochain) a été baptisé 'le jour du départ'", a-t-il affirmé.

Determination

L'annonce lundi du nouveau gouvernement, renouvelé de moitié, n'a pas entamé la détermination des manifestants qui exigent le départ du président égyptien.

Le ministre de l'Intérieur Habib el-Adli, bête noire des manifestants, a été remplacé par un haut responsable de la police, Mahmoud Wagdi. Les hommes issus du monde des affaires, considéré comme proche de Gamal Moubarak, fils de Hosni lui aussi conspué par les manifestants, ont également disparu.

Les Frères musulmans, force d'opposition la plus influente du pays, ont rejeté ce remaniement.

Un comité représentant les forces de l'opposition a répondu dans un communiqué qu'il n'entamerait pas de négociations avant le départ de Mohamed Moubarak. Il a réclamé la dissolution de l'assemblée et la formation d'un gouvernement d'union nationale pour gérer les affaires courantes et "préparer des élections transparentes".

Contrecoups économiques

Après une semaine de mobilisation sans relâche, les contrecoups économiques de la révolte se faisaient sentir. Le tourisme, l'une des principales sources de revenus pour l'Egypte, a été fortement affecté, banques et Bourse étaient fermées, et le carburant commençait à manquer.

Mardi matin, dans les échanges électroniques en Asie, le cours du brut restait au-dessus des 100 dollars le baril, le marché craignant que les troubles en Egypte perturbent les approvisionnements via le canal de Suez, selon les analystes.

Par ailleurs, Internet est toujours bloqué et le service de messagerie mobile perturbé. Le dernier fournisseur d'accès à internet qui fonctionnait encore en Egypte a été bloqué lundi.

(Nouvelobs.com avec AFP)

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