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Education, Science, Technologie et Développement de l’Afrique : Un vibrant hommage rendu à Princeton University à Amadou Mahtar Mbow

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Education, Science, Technologie et Développement de l’Afrique : Un vibrant hommage rendu à Princeton University à Amadou Mahtar Mbow

Colloque Education, Science et Technologie et Développement de l’Afrique A Princeton University -  Les 31 Mars et 1er Avril 2011

 

Un vibrant hommage a été rendu à Princeton University à Amadou Mahtar Mbow

 

C’est avec un grand honneur et plaisir que nous avons célébré, à notre manière, à l’Université de Princeton, l’anniversaire de Monsieur Amadou Mahtar Mbow. Faut-il le rappeler, Amadou Mahtar Mbow est un des personnages que l’Afrique gagnerait à célébrer, non pas seulement pour les valeurs qu’il incarne mais aussi pour sa vision paradigmatique sur le nouvel ordre de l’information et de la technologie.

Tout naturellement donc, un colloque sur l’Éducation, la Science, la Technologie et le Développement de l’Afrique, n’est qu’une manière de rendre hommage à Amadou Mahtar Mbow pour son anniversaire (ses quatre-vingt-dix ans) dans ce temple du  savoir.

Pour nous, il s’agissait également d’inviter le monde à prendre conscience des enjeux politiques, sociaux économiques et technologiques du vingt-et-unième siècle sur lesquels Amadou Mahtar Mbow attirait notre attention dès 1982 (cf. « Aux Sources du Futur »). Il disait qu’on assisterait bientôt à « une véritable révolution scientifique et technologique qui va modifier non seulement les modes de production et de consommation, mais aussi les mentalités et les pratiques sociales. Elle tend même à dissoudre, jusqu'à un certain point tout au moins, les frontières instituées entre sciences de la nature et sciences sociales et humaines. ». Quelle vision !

En effet, il y a trois décennies, très peu de personnes pouvaient, à l’instar de Amadou Mahtar Mbow, anticiper des thèmes qui nous sont devenus familiers aujourd’hui : Internet, nanotechnologie, révolutions scientifiques et technologique. Par une extraordinaire approche prospective, Amadou Mahtar Mbow dans son livre « Aux Sources du Futur » (je rappelle au passage que les Editions Phoenix viennent de le rééditer), a su repérer les disjonctions et les désarticulations dans la production et la distribution de l’information. Deux étudiantes (ghanéenne et américaine) ont rappelé dans leurs discours respectifs de bienvenue pourquoi ce colloque a été dédié à Amadou Mahtar Mbow. Elles ont notamment indiqué comment Monsieur Mbow a su recueillir, dans une pensée révolutionnaire, comment la modernité triomphante allait transformer les rapports sociaux. J’ai aussi rappelé comment l’œuvre séminale d’Amadou Mahtar Mbow nous a inspiré dans le choix des thèmes et des sous-thèmes. Les thèmes ont porté  sur les défis, la place centrale de la science, de la technologie et de l’éducation pour le développement économique. Ces thèmes ont été déclinés dans différents sous-thèmes comme les énergies renouvelables, la gestion des ressources naturelles, sciences et technologie, eau et santé publique, etc.

En effet, réfléchir sur les  enjeux de l’éducation, de la science, de la technologie et du développement, c’est non seulement chercher à bien comprendre les trajectoires de nos pays, mais c’est également chercher à trouver des solutions pour les générations présentes et futures. Au-delà du bilan de l’économie africaine, à l’instar d’Amadou Mahtar Mbow, il nous a semblé crucial et urgent de repenser les politiques de développement à partir d’une vision holistique et des méthodologies rigoureuses. Raison pour laquelle nous avons choisi de faire une rencontre interdisciplinaire.

Y ont pris part de grands intellectuels, entre autres, Kwame Anthony Appiah (philosophe – enseignant à Princeton), Dan Rubinstein (biologiste –enseignant à Princeton), William Massey (mathématicien – enseignant à Princeton), Elliott Sclar (économiste – enseignant à Columbia University), Moussa Sow (littéraire – enseignant à College of New Jersey) des personnes représentant les ONG et les Organisations internationales, des étudiants, de simples citoyens venant d’Afrique. Permettez- moi ici de souligner la communication remarquable de notre concitoyenne Rose Ndong (étudiante en doctorat de Chemical Engineering à Princeton) qui a su bien montrer l’importance et les moyens pour se servir des médecines traditionnelles.

D’autres concitoyens comme Dieynaba Sall (American University), Ousmane Diagne (Timbucktu Management) et Mamadou Lamine Diallo (homme politique - Sénégal), ont aussi présenté des communications.

Si les scientifiques peuvent apporter des solutions concrètes au niveau de la recherche scientifique et technique, pour l’appropriation collective et individuelle des inventions et innovations, il est nécessaire d’entendre les spécialistes en sciences sociales, politiques et économiques. En réalité, comme l’a si bien saisi et rendu Amadou Mahtar Mbow, l’éducation, la science et la technologie ont des enjeux pour la liberté et l’existence. La vision de chaque citoyen doit être également prise en compte dans les moyens techniques que nous nous donnons pour dépasser les malheurs quotidiens. En explorant les possibilités qu’offrent la science et la technologie, d’une part, et d’autre part, en montrant à partir d’une étude minutieuse des faits sociaux en Afrique, nous estimons qu’il est possible de se donner des moyens pour une autonomie relative.

En effet, dans l’étau de la globalisation actuelle, il est crucial que nous nous interrogions sur les  tensions que nous traversons tous.

Nous avons essayé de montrer aussi que quelle que soit l’ampleur de la globalisation et de la modernité, les africains, notamment ceux de la diaspora, peuvent et doivent aider au développement de l’Afrique.

Ce colloque n’est pas seulement un rituel universitaire – de toute façon nécessaire pour toute organisation humaine – c’est aussi un moyen pour déchiffrer l’épaisseur énigmatique  des mythes, y compris les mythes scientifiques.

 Il s’agit pour nous de faire dire ce qui est ancré autant dans les techniques que dans la science. Nous sommes conscients que les pratiques scientifiques ne peuvent être pleinement décryptées que si on revient sur les mythes d’accompagnement, les croyances et pratiques culturelles. Raison pour laquelle, nous avons voulu en faire une rencontre interdisciplinaire, où les spécialistes en sciences sociales et humaines peuvent montrer comment les variables culturelles et sociales sont importantes à intégrer dans toute approche de développement, et les spécialistes en sciences naturelles et physiques peuvent aussi montrer comment il est possible à partir des matériaux locaux créer des technologies qui peuvent contribuer à de plus grandes valeurs ajoutées.

En réalité, pour nous, la science n’est qu’un évènement fondateur qui a conduit à l’instauration de l’ordre technologique présent. La technologie n’est donc qu’une reprise dramaturgique des savoir-faire. Comprendre donc l’ordre économique présent c’est chercher d’abord à élucider la signification des rites scientifiques.  En convoquant cette rencontre pluridisciplinaire, nous avons également voulu provoquer une interrogation sur les modalités et les paradigmes du développement. Les questions existentielles que pose l’impact de la science et de la technologie sont indissociables des questions identitaires.

A l’instar des innovations et des inventions qui ont été faites à partir du colloque que nous avions organisé en 2008 - Défier les paradigmes du développement[1], je suis sûr que les conclusions de ce colloque-ci permettront à nouveau de fabriquer ou inventer des produits et outils nécessaires au développement de l’Afrique.

Cher Monsieur Mbow, voyez-vous, nous faisons partie de ceux qui vous écoutent et entendent.

Joyeux anniversaire, longue vie et bonne santé !

 

Princeton, le 14 Avril 2011

Mahamadou Lamine Sagna

 



[1] Les résultats du premier colloque intitulé Défier les paradigmes du développement. Nous avons collaboré (les philosophes, sociologues, anthropologues et physiciens de Princeton et un du Sénégal), pour lancer un programme de recherche qui a abouti à l’invention ou à l’amélioration des filtres d’eau (à base de boue), des vélos en Bambou (pour 65 % du matériel), l’amélioration des performances des panneaux solaires à partir de l’usage du Bambou, etc. Vous remarquerez que dans ces programmes de recherche nous souhaitons que les produits ou les outils fabriqués, inventés soient basés au moins à 50 % sur du matériel local.

A la suite du colloque Défier les paradigmes du développement, les chercheurs de notre université ont inventé ou contribué à l’amélioration des produits (qui peuvent tous être fabriqués en Afrique) comme les filtres d’eau à partir de la boue, des bicyclettes en bambou (pour 60%  du matériel), etc.


 



6 Commentaires

  1. Auteur

    Afro

    En Avril, 2011 (06:43 AM)
    Franchement ce texte est beau

    Joyeux anniversaire
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  2. Auteur

    Undefined

    En Avril, 2011 (08:19 AM)
    CHEIKH ANTA DIOP

    CHEIKH ANTA DIOP
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    Auteur

    Undefined

    En Avril, 2011 (09:12 AM)
    Deug deug ce vieux n'est pas mieux que Wade  :dedet: mais nak wade ne doit pas se presenter il faut savoir partir à temps et dans la grandeur :up: 
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    Auteur

    Tiat

    En Avril, 2011 (10:05 AM)
    oh lala !j aimerai etre une souris pour voir la reaction à cet hommage de l 'homme soit disant le plus diplomé de dakar au cap et qui se croit etre l'homme senegalais le plus connu , le plus intelligent , si on continue ces hommages , il va se suicidercar ne supportant pas du tout que l on parle d'un autre que lui sur la scene mondiale

    i
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    Auteur

    Yirim Mbangik

    En Avril, 2011 (11:27 AM)
    hee bouleennou leudieul leuk makhtar mbaw khamnanoune moomla benno seuggeul senegal beuggeu def candidat 2012 waaye wolof neena mer guemmbou dey yokky dieulle  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down:  :down: 
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    Auteur

    Mor Ngagne

    En Avril, 2011 (14:30 PM)
    Waw mais le futur c'est donc avec des vélos en bambou et des filtres en boue? Xakatay ba tass  :haha: 
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