L’Engagement Politique, un devoir pour sortir de la crise !

Le senegal est en train d’écrire l’une des plus importantes pages de son histoire. Quel que soit le dénouement de la crise que nous traversons, si tant que cela intervienne á brève échéance,  nous devons en tirer beaucoup de leçons pour que les citoyens que nous sommes s’engagent á agir dans les années á venir. L’un des plus graves problèmes de notre pays á mes yeux est l’exercice de la politique et du pouvoir par les plus médiocres d’entre nous.  

Au Sénégal, une grande partie du personnel politique considère l’activité politique comme une charge qu’il va compenser  lorsqu’il va arriver au pouvoir. Il cherchera á s’y maintenir le plus longtemps possible pour assurer ses arrières. Ainsi il fera de tout son possible pour tripouiller les institutions en organisant des coups d’état électoraux, il cherchera á faire de sa personne une priorité au  détriment de l’intérêt national.  

Ces attitudes  faussent la perception politique de la population qui cherche á rejoindre d’autres formes de lutte en dehors des appareils politiques. Il est paradoxal que des acteurs qui réclament un changement politique le fassent en dehors de tout sphère de conquête du suffrage universel. L’« apolitique » est devenu le concept en vogue au Senegal. La mobilisation de la journée du 19 Mars est pleine d’enseignements allant dans ce sens. La mobilisation s’est faite en grande partie en dehors de toute étiquette politique. Pour un pays qui va si mal, il est très regrettable que les forces de lutte les plus visibles soient un groupe de presse et un groupe de rap ou un groupement d’imams. On constate la même situation dans la diaspora, oú la marche de New york est organisée par des mouvements citoyens.   C’est devenu une évidence, la population s’identifie á ces acteurs lá qui a priori affirment ne pas être intéresses á exercer le pouvoir. Cette posture inédite même si elle est compréhensible et utile dans un certain sens est un défi pose aux partis politiques et restera  quelque soit les bonnes motivations de ses acteurs irrationnelle.  

Dans une société  normale, c’est une élite vertueuse qui s’engage  dans la politique pour mener la conquête du pouvoir pour une société plus juste. Cette élite aura exerce un métier qui l’aura mis  á l’abri du besoin pour être indépendant, elle aura une parfaite connaissance de la société et du monde. Elle aura acquis  la personnalité et les ressources matérielles et intellectuelles pour prendre suffisamment conscience de sa situation et s'employer à agir pour le progrès collectif.  

Cette élite sénégalaise diverse et variée existe, nous la côtoyons tous les jours de Dakar á Kolda, de Paris á New York ou Shanghai. Elle pourrait permettre á notre pays de se réinventer, de trouver un nouveau destin, une nouvelle espérance, si elle s’engage dans les partis politiques. C’est lá le problème, cette élite préfère se détourner des appareils politiques, préfère s’orienter au meilleur des cas dans des mouvements citoyens ou associatifs qui ne demandent jamais á conquérir le suffrage universel, laissant la place á des entrepreneurs politiques. La nature ayant horreur du vide, ces derniers s’emparent des postes, ils s’enrichissent et créent des conditions pour y rester, entraînant souvent avec eux, leurs régions ou le pays. Il nous faut sortir de cette situation.  Il faut sortir de cette torpeur et de ce desinteret qui font mal à notre pays.

Pour cela il faut comprendre l’enjeu de la politique au delà des attitudes des acteurs qui l’exercent. Cette erreur d’appréciation du rôle de la politique est aussi fatale que les occidentaux qui réduisent la compréhension de l’islam aux simples agissements des terroristes.  

Engageons nous en politique pour qu’émerge dans les prochaines années, une nouvelle vraie classe de dirigeants, une classe de dirigeants qui gouvernera par  le peuple et pour le peuple.