J'ai les compétences et l'expérience pour succéder à Dlamini-Zuma

Le Professeur Abdoulaye Bathily, 69 ans, candidat à la présidence de la Commission de l’Union Africaine s’est entretenu avec le président Jacob Zuma, alors que la course pour remplacer Nkosazana Dlamini-Zuma s’accélère.

Lors d’une interview avec News24, Bathily a déclaré qu’il a rencontré le président Zuma lundi 28 novembre, dans le cadre de son lobbying pour obtenir des soutiens à travers le continent.

« J’ai rencontré le président Zuma et certains des membres de l’ANC pour me présenter à eux. Je défends l’unité de l’Afrique et je connais un certain nombre de mouvements de lutte en Afrique », a déclaré Bathily.

Il a dit qu’il était déjà au Maroc, à Madagascar et au Mozambique où il a rencontré le Président Filipe Nyusi.

Bathily a déclaré que « l’unification de l’Afrique » est la base de sa stratégie de campagne. Il a déclaré qu’il était important pour l’Afrique de se rassembler et de s’efforcer de devenir indépendante pour parler avec succès de « souveraineté ».

Bathily s’est dit confiant d’être élu prochain président de la Commission de l’UA, ajoutant qu’il a les « capacités et l’expérience ».

L’UA devrait choisir le successeur de Dlamini-Zuma en janvier prochain. Les chefs d’État africains n’ont pas pu s’entendre en juillet dernier lors du 27e sommet de l’Union Africaine à Kigali au Rwanda et n’ont finalement pas choisi un nouveau chef de la Commission pour diriger l’organe exécutif de l’organisation.

Aucun des trois candidats qui s’étaient présentés à l’époque n’a été en mesure de réunir la majorité des deux tiers requise pour remporter le vote secret.

Avant la nouvelle élection prévue en janvier 2017, l’UA a annoncé récemment que, pour la première fois, elle va organiser un débat entre les cinq candidats en course.

Le débat aura lieu le 9 décembre au siège de l’UA à Addis-Abeba, en Éthiopie.

Bathily a déclaré qu’il était prêt pour le débat, ajoutant que cela donnerait aux Africains une occasion de participer à la discussion sur des questions touchant le continent.

« Il est bon que, pour la première fois, la discussion se concentre sur l’Afrique en tant qu’une entité et pas seulement sur des pays isolés. Selon la manière dont le débat sera organisé, je suis sûr qu’il abordera les questions concernant la réalité africaine et, plus importante, l’avenir de l’Afrique », a déclaré Bathily.

Interrogé sur ce qu’il y aura de différent pour le continent s’il était élu, Bathily a déclaré : « Je travaillerais sous la direction des décideurs de l’UA, c’est-à-dire les chefs d’État et de gouvernement. » Bathily a indiqué qu’il mettrait également l’accent sur des « initiatives » qui aideraient à « améliorer l’UA et le continent ».

Il a déclaré qu’il visait à se concentrer principalement sur les initiatives économiques, les infrastructures, l’agriculture ainsi que le partage des connaissances entre les États africains.

« Nous avons trop d’intellectuels africains qui travaillent à l’étranger et nous devons vraiment nous pencher sur ce que nous pouvons faire à ce sujet, car leurs connaissances peuvent être utilisées pour élever le continent », Bathily.

Et comment ces initiatives seront-elles financées ? « L’Afrique a assez d’argent pour financer certaines de ces initiatives, l’Afrique doit s’efforcer de rendre le continent indépendant. Comment pouvons-nous parler de souveraineté si la majeure partie de nos fonds proviennent de donateurs ? »

L’UA a récemment convenu d’une approche pour financer l’institution continentale.

L’organisation a décidé en juillet que tous les États membres instaurent une taxe de 0,2 % sur les importations afin de limiter la dépendance vis-à-vis des donateurs.

À l’époque, les rapports indiquaient que les fonds générés par le prélèvement financeraient les programmes de la Commission de l’UA et contribueraient largement à soulager les défis financiers auxquels l’organisation est confrontée.

Selon certains rapports, l’UA met actuellement presque six mois pour intervenir dans un conflit sur le continent.

Bathily, qui a récemment démissionné de son poste d’envoyé spécial de l’ONU pour le conflit en République centrafricaine - pour se concentrer sur sa campagne - va se battre contre quatre autres candidats : Penelope Vinson du Botswana, Moussa Faki Mhamat du Tchad, Agapito Mba Mokuy de la Guinée équatoriale et Amina Mohamed du Kenya.

Dlamini-Zuma a récemment dit qu’elle a espéré que son successeur mettrait en œuvre certains des objectifs fixés de l’agenda 2063.

L’Agenda 2063 vise à orienter le continent vers des valeurs sociales, politiques, économiques et culturelles plus élevées.