Les coopérations industrielles sino-africaine et sino-sénégalaise face à une opportunité historique majeure

Le Premier Ministre du Conseil des Affaires d’État chinois LI Keqiang, lors de sa visite en Afrique en 2014, a notamment proposé, comme le point clé stratégique de la coopération pragmatique sino-africaine, d’aider l’Afrique à développer ses réseaux de communication routiers, ferroviaires et aériens et à promouvoir son industrialisation. Le Ministre des Affaires étrangères chinois WANG Yi, lors de la conférence de presse en marge de la session de l’Assemblée populaire nationale de cette année, a fait remarquer, en répondant aux questions relatives aux relations sino-africaines, que la Chine envisage, en même temps de consolider la coopération traditionnelle multisectorielle sino-africaine, de promouvoir notamment la coopération des deux parties dans trois domaines en prenant en compte les demandes les plus urgentes de l’Afrique, le premier d’entre eux est de promouvoir la coopération industrielle en vue d’aider l’Afrique dans son processus d’industrialisation.

En jetant un regard rétrospectif sur l’histoire, nous pouvons constater qu’au début de la réforme et de l’ouverture de la Chine il y a plus de 30 ans, en ouvrant sa porte à l’extérieur, la Chine s’est déjà mise à introduire massivement des capacités de production, des fonds et des technologies des pays développés, ce qui a joué un rôle important pour le décollage de l’économie chinoise. Maintenant, le Sénégal et de nombreux autres pays africains sont au premier stade de l’industrialisation comme la Chine à l’époque. La Chine souhaite sincèrement partager son expérience de développement avec ses frères africains et les aider dans la satisfaction de leurs demandes des fonds, des équipements et des technologies au cours du développement.

Je voudrais clarifier un point à cet égard. La coopération industrielle avec les pays africains ne sera jamais une exportation des capacités de production obsolètes ou vétustes, et elle ne sera jamais menée aux dépens de l’environnement et des intérêts sur le long-terme de l’Afrique. La Chine cherche à en faire une coopération mutuellement bénéfique et à réaliser, par cette coopération, un développement commun dans la complémentarité et une combinaison des développements de la Chine et de l’Afrique. Par la jonction industrielle et le partage des opportunités, la Chine souhaite jouer un rôle d’entraînement dans la construction des infrastructures en Afrique et l’accélération du processus de son industrialisation.

À présent, la Chine a atteint un stade intermédiaire ou avancé de l’industrialisation. Par rapport aux autres pays, la Chine possède des avantages particuliers en matière des capacités industrielles : des équipements de pointe opérationnels, des technologies matures et fiables, un bon rapport qualité prix et la non condition additionnelle supplémentaire, ce qui correspond parfaitement aux besoins réels des pays africains. Les capacités industrielles chinoises, portant en elles des facteurs de capital financier et technique étrangers, représentent en grande partie l’orientation du développement des capacités industrielles avancées internationales et offrent une plateforme de haut niveau pour les pays africains dans leur processus de l’industrialisation. Le Sénégal est un pays important de l’Afrique de l’Ouest. Son avantage de l’emplacement est évident, ses ressources humaines sont abondantes, son environnement des affaires ne cesse de s’améliorer et il a été sélectionné par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel comme pays pilote pour le Programme de Partenariat Pays. Avec la mise en application du Plan Sénégal Émergent (PSE) et l’exploitation du Pôle industriel de Diamniadio, le Gouvernement sénégalais éprouve un besoin encore plus urgent d’introduire des investissements étrangers et des transferts industriels. La Chine et le Sénégal ont toutes les possibilités d’accomplir des actions d’éclat dans la coopération industrielle.

La Province du Guangdong de la Chine a successivement envoyé plusieurs délégations d’entrepreneurs au Sénégal. Récemment, a été organisé à Dakar un forum d’affaires sur les échanges économiques entre le Sénégal et la ville de Guangzhou. M. LIN Yinfu, ancien Vice-Président et économiste en chef de la Banque mondiale et des entrepreneurs de Guangzhou ont procédé à un échange de vues approfondi avec des représentants du Gouvernement et des entrepreneurs sénégalais et leurs discussions à cette occasion ont abouti à des résultats concrets. L’installation des entreprises chinoises au Sénégal favorisera la mise en valeur des avantages comparatifs du Sénégal dans le domaine des ressources humaines et de l’emplacement. Ces entreprises chinoises procèderont à la transformation des produits primaires locaux, prolongeront les chaînes industrielles et les chaînes de valeur, entraîneront le développement des industries auxiliaires, créeront des emplois locaux et contribueront largement aux recettes fiscales du Sénégal.

Après la visite d’État couronnée de succès du Président Macky SALL en Chine, les relations sino-sénégalaises sont entrées dans un nouveau stade de développement accéléré. La Chine continuera à soutenir par de multiples moyens la construction des grands projets sénégalais, à encourager l’installation des entreprises performantes chinoises au Sénégal, à accompagner le Gouvernement et le peuple sénégalais dans la mise en œuvre du PSE et à promouvoir les relations mutuellement bénéfiques des deux pays pour les porter à un niveau plus élevé. Main dans la main, nous réaliserons notre rêve commun de la paix, du développement et de la prospérité !