Le transport des hydrocarbures ne présente pas aujourd’hui un cadre assurant une sécurité totale. Après un diagnostic sans complaisance, les acteurs ont émis des craintes concernant la sécurité, avec l’immixtion des non-professionnels qui, selon eux, ne respectent pas les conditions minimales de sécurité. La journée de réflexion et d’échange sur le transport et la logistique au Sénégal que l’Ambassade des États Unies et la Chambre de commerce américaine au Sénégal (Amcham) ont organisé, le mercredi 11 juin 2008, en partenariat avec le ministère du Tansport aérien, maritime et terrestre a été une opportunité pour les acteurs du transport des hydrocarbures de crier leur ras-le-bol.
Le représentant des transporteurs routiers d’hydrocarbures, El Hadj Malick Diop, intervenant sur « Le Sénégal dans le trafic sous-régional : les problèmes relatifs au transport en général, à celui des hydrocarbures en particulier », pense que ce sous-secteur qualifié de « névralgique » doit être considéré autrement par rapport aux autres modes de transports, et demande le respect de règles rigides orientées vers l’hygiène, la sécurité et la protection de l’environnement.
Selon lui, le problème fondamental est qu’au niveau des sociétés pétrolières de la place, les textes réglementant la sécurité ne sont pas uniformisés. Avant d’ajouter que tout est différent d’un point à un autre, alors que l’harmonisation des règles applicables au niveau du transport de ces produits dangereux serait nécessaire, dans l’intérêt de tous. Le responsable des transports à Total Sénégal, Cheikh Dieng, s’est interrogé sur ce que l’État attend pour sortir une réglementation du secteur. Il a indiqué que dans le secteur, « chaque acteur applique la réglementation du groupe dans lequel il appartient ».
Ce qui, aux yeux de certains, fait désordre. Le responsable logistique de Shell Sénégal, M. Abdoulaye Wade, pour sa part, pense qu’un lobbying doit être fait « pour que la réglementation soit faite le plus rapidement possible. » Selon lui, cette réglementation va permettre de régler le problème de gestion et du renouvellement du parc des camions assurant le transport de produits hydrocarbures. Les acteurs de ce secteur ont également dénoncé la difficulté des conditions de travail des chauffeurs.
Certains d’entre eux ont émis la nécessité de fixer un salaire minimal en plus des primes de risques qu’encoure le chauffeur. En outre, ils ont également dénoncé l’état de délabrement avancé des routes et certaines pratiques au niveau de la douane. Ils indiquent ainsi que « les escortes douaniers sont obligatoirement payées alors qu’on peut se retrouver sans escorte ».
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