De plus en plus de jeunes actifs, après avoir étudié et travaillé quelques années en Occident, décident de rentrer à Dakar pour y devenir entrepreneurs. Portraits.
D’un côté, il y a les amis et la famille qui dissuadent les trentenaires expatriés de rentrer au Sénégal, arguant qu’« ici, il n’y a pas de travail », ou, au contraire, les poussent à investir au pays. De l’autre, il y a ceux, la majorité, qui se demandent bien pourquoi ils quitteraient un bon job en France, aux États-Unis ou au Canada, pour retourner dans leur pays natal, où le taux de chômage s’élève à 48 %. Et pourtant. Poussés par la volonté de participer au développement de leur pays et par l’envie d’un meilleur cadre de vie, ils sont de plus en plus nombreux à se réinstaller et à investir, principalement à Dakar. Portraits de ces anciens expatriés qui prouvent que l’avenir n’est pas forcément meilleur ailleurs.
Hussein Lo, administrateur de Senboutique.com
Il a hésité un bon moment. C’est son cousin, Sénégalais installé aux États-Unis, qui l’a convaincu de rentrer à Dakar pour y gérer son supermarché en ligne?: les Sénégalais de la diaspora, qui préfèrent parfois faire des courses directement pour leur famille restée au pays plutôt que d’envoyer de l’argent, passent commande sur senboutique.com?; Hussein Lo et son équipe de deux personnes achètent à Dakar puis livrent dans les principales villes du pays.
Parti en 1999 à Paris pour ses études en ressources humaines et conseil en organisation, le jeune entrepreneur de 33 ans avait des opportunités d’emploi en France. Mais « en stage de master, j’ai été victime d’un acte de racisme », raconte-t-il. En 2008, il décide donc de rentrer chez lui. « Ici je crée des emplois, j’investis dans l’économie de mon pays », se félicite-t-il. Avec environ 70 clients par mois, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 60 millions de F CFA en 2010 (91?500 euros). Hussein Lo ne regrette pas son choix, et son frère jumeau, encore en France, pense lui aussi au retour.
Yacine Ndoye, directrice de Radia Déco.
© D.R.
Après un master de marketing et quelques années de travail en tant que commerciale dans de grandes entreprises françaises, Yacine Ndoye en a eu assez du métro-boulot-dodo parisien. En février 2010, elle s’installe donc à Dakar, une formation de décoratrice d’intérieur en poche. « Ce marché est en développement ici, c’est une niche. » La femme de 32 ans, qui gère par ailleurs une boutique de vêtements, se donne deux ans avant de se verser un salaire. En attendant, elle réinvestit tout dans son agence et espère rapidement embaucher des employés. « J’ai toujours eu l’envie de revenir, de participer à la croissance de mon pays. J’attendais juste le bon moment, il me fallait d’abord un bac+5 et un bon bagage professionnel. » À Dakar, on lui a dit?: « Pourquoi rentrer alors que les autres veulent partir?? » Mais en France, ses amis sénégalais l’ont comprise et l’ont poussée à revenir.
Abdou Khadre Lo, directeur général de Primum Africa Consulting.
© D.R.
Après une maîtrise de sociologie et un passage par Sciences-Po Paris – avec en parallèle un travail à la cellule audiovisuelle du ministère français des Affaires étrangères –, Abdou Khadre Lo, 34 ans, est rentré à Dakar en 2005. « Je suis sénégalais, c’était clair dès le début que je reviendrais une fois mes diplômes obtenus », dit-il. Quelques années de travail salarié au Sénégal plus tard, il crée son entreprise. Depuis deux ans, son agence Primum Africa Consulting, forte de trois salariés et d’une trentaine de consultants de toutes nationalités, opère depuis une grande villa du quartier de la VDN, à Dakar. Son activité?: le conseil en communication auprès d’organismes internationaux. « Il faut montrer que des ressources locales peuvent faire du bon travail dans le respect des normes internationales. Il n’y a pas de raisons qu’on fasse systématiquement appel aux expatriés. » Son autre objectif?: prouver aux autres jeunes de la diaspora qu’ils peuvent y arriver ici. « Le risque est à prendre, car c’est en voyant notre réussite qu’ils reviendront au pays. »
Salimata Diagne, administratrice de la crèche La Maternelle.
© D.R.
Ouvrir une crèche lui trottait dans la tête depuis quelques années déjà. C’est chose faite depuis octobre 2010 pour cette jeune femme de 31 ans, revenue en 2009 au Sénégal après un master en audit et contrôle de gestion et un premier travail à la Société générale à Paris, soit neuf ans en France. Sa crèche colorée borde la route du quartier des Mamelles, à Dakar. « C’est un secteur qui se développe, car les jeunes cadres habitent de plus en plus en appartement. Il n’y a donc plus les femmes de la maison familiale pour s’occuper des enfants. » À la Maternelle, qu’elle a financée sur fonds propres et via des organismes d’aide au retour, cinq personnes ont été employées. Ce retour, elle ne le regrette pas, car « aujourd’hui, le Sénégal commence à avoir les structures et le potentiel pour accueillir les jeunes diplômés ». De fait, autour d’elle, Salimata Diagne constate que, depuis cinq ans, de plus en plus de trentenaires rentrent au pays.
20 Commentaires
Deux
En Avril, 2011 (21:14 PM)Undefined
En Avril, 2011 (21:18 PM)Bily
En Avril, 2011 (21:19 PM)Mossa
En Avril, 2011 (21:21 PM)Cv
En Avril, 2011 (21:29 PM)le senegal est à nous il kon y retourne pour le developper
Italien
En Avril, 2011 (21:42 PM)Lyly
En Avril, 2011 (21:47 PM)quand on est une fille et qu'on rentre au bercail les patrons ne passent qu'a coucher avec celle qui vient de France s'en compter la jalousie maladive des autre nana de la boite qui la plus part sont déjà passé a la casserole c navrant
Yahman
En Avril, 2011 (21:53 PM)Dogmasta
En Avril, 2011 (22:53 PM)Ikeja
En Avril, 2011 (00:16 AM)Jd
En Avril, 2011 (06:16 AM)Modou Italie
En Avril, 2011 (08:37 AM)JE PARLE DES MODOU MODOU D'ITALIE ET D"ESPAGNE QUI CONSTITUENT LA MAJORITE DES IMMIGRES EN EUROPE
AUJOURD'HUI 80% ONT DEPASSE LA QUARANTAINE LES PLUS CHANCEUX SONT DES OUVRIERS DANS LES USINES EN ITALIE LE RESTE 40% FAISAIENT DU COMMERCE AUJOURD'HUI AVEC LA CRISE ECONOMIQUE LES USINES DU NORD D'ITALIE NE RECRUTENT PLUS ET LE COMMERCE AMBULANT CONNAIT UNE NETTE RELANTIE
LES MODOU MODOU N'ETAIENT PAS BIEN ORGANISES POUR PENSER AU RETOUR L'ARGENT GAGNE ETAIT INVESTI A LA CONSTRUCTION D'UNE MAISON ET A ENTRETENIR LEURS FAMILLES RESTEES AU PAYS LE BUT MEME DE LEUR EXODE SE RESUMAIT A CES DEUX OBJECTIFS TIRER LEUR FAMILLE DE LA MISERE ET CONSTRUIRE UN TOIT
BEAUCOUP D'ENTRE EUX VIVENT DE GROSSES DIFFICULTES EN EUROPE MAIS QUANT ILS PENSENT QUE LE RETOUR RISQUE ENCORE D'ETRE PLUS DUR POUR EUX ET LEUR FAMILLE ILS OPTENT DE RESTER EN ATTENDANT DES JOURS MEILLEURS
J'AI RENCONTRE UN SENEGALAIS A LA GARE DE MILAN CENTRALE DEPUIS 3 ANS IL NE TRAVAILLE PLUS IL ETAIT VENU A MILAN POUR CHERCHER DU TRAVAIL ON A PARLE DE RETOUR IL M'A FAIT SAVOIR SI IL PARVIENT A OBTENIR LE BILLET IL VA RENTRER DEFINITIVEMENT CAR DEPUIS 4 ANS IL N'EST PAS RENTRE ET MALGRE CELA LA FAMILLE LUI DEMANDE DE RESTER EN ITALIE CAR S'IL RETOURNE SANS RIEN C'EST UNE HONTE POUR EUX
Undefined
En Avril, 2011 (09:07 AM)-chéreté du côut de l'énergie(coupure de courant)
-les taxes et impôts élevés
-la maffia administrative
-le manque de sérieux du personnel(aucune culture de l'entreprise)
et j'en passe
Moi je sus rentré en france et attendra ma retraite pour aller me dorer au soleil : wa salam
Sa Kheweur
En Avril, 2011 (15:02 PM)Wa Thies Et Rufisque
En Avril, 2011 (15:45 PM)Undefined
En Avril, 2011 (17:40 PM)Talibé
En Avril, 2011 (17:50 PM)Undefined
En Mai, 2011 (10:18 AM)Wawgor
En Mai, 2011 (13:11 PM)Dap
En Mai, 2011 (00:39 AM)Participer à la Discussion