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Editorial

Guest édito : Grandeur et misères d’une présidence

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Guest édito : Grandeur et misères d’une présidence
En dépit de la passion, du bruit et de la fureur qu’ils ont suscités chez certains,politiques ou pas, les Mémoires du Président Diouf ont une valeur inestimable et constituent une mine d’or pour les chercheurs et les historiens. Le parcours exceptionnel de l’homme (Gouverneur à 26 ans, Secrétaire général de la Présidence à 27 ans, Ministre à 32 ans, Premier ministre à 34 ans, Président de la République à 45 ans!), sa longévité au pouvoir justifient amplement que l’on s’attarde sur ses souvenirs, aussi sélectifs soient-ils. De Diouf, arrivé au pouvoir par la seule volonté de Léopold Sédar Senghor par le biais du peu démocratique article 35, l’histoire retiendra sûrement l’homme qui a fait connaître au Sénégal ses plus grandes avancées démocratiques: instauration du multipartisme intégral, adoption du code consensuel de 1992 et surtout la première alternance démocratique au pouvoir en s’inclinant élégamment devant une défaite électorale.

Mais à côté de cette grandeur incontestable, le parcours de Diouf aura été terni jusqu’au bout par une dérive monarchique consubstantielle au régime présidentialiste hérité de Senghor. Des épisodes très controversés de sa gouvernance ont été expédiés dans le livre sans que le Président Diouf, droit dans ses bottes, n’éprouve aucune once de remord ou de regret. 

Ainsi, en est-il de la radiation massive en 1987 de la Police nationale dont le coup de gueule, consécutif à l’arrestation de cinq agents, mais qui exprimait plus sourdement ses déplorables conditions de travail, a été assimilé à un crime de haute trahison. Conséquence: le Sénégal a été le seul pays au monde à s’être réveillé sans police! Cette punition collective et traumatisante de fonctionnaires travaillant dans un corps stratégique continue d’entraîner aujourd’hui encore des conséquences incalculables autantsur le fonctionnement de la policeque sur le plan social. Pourtant le mêmeDiouf, qui accuse dans ses Mémoires le Général Tavares da Souza et d’autres officiers d’avoir fomenté un coup d’Etat contre son régime après les troubles de 1988, fait beaucoup plus grave qu’une grogne de policiers, se gardera de sévir lourdement contre les présumés putschistes. Deux poids, deux mesures? 

Encore lourdes de conséquences pour le Sénégal, c’est sa gestion très contestable de certaines crises intervenues durant son règne et présentées sous sa plume comme des succès. 

Ainsi, ce qu’on a pudiquement appelé les «évènements» de 1989 qui ont failli conduire à la guerre entre la Mauritanie et le Sénégal. Si l’on peut se féliciter de la sagesse de Diouf pour son souci à l’époque d’éviter à tout prix l’escalade, il est curieux de le voir tresser des lauriers à son homologue mauritanien: «S’il n’y avait pas eu à la tête des deux Etats Maaouiya Taya et moi-même, la situation aurait été beaucoup plus grave» (p280)! Là, on est à la limite du révisionnisme. Maaouiya Taya, un homme d’Etat responsable? Vraiment? Que ce soit sur la question de l’Omvs ou sur celledes vallées fossiles, ce colonel putschiste a toujours pratiqué une politique belliciste injustifiable à l’encontre du Sénégal. Pis, adepte de l’idéologie baassiste la plus obtuse, il s’est plutôt signalé tout au long de son sanglant règne comme l’artisan d’une purification ethnique brutale contre la composante négro-mauritanienne de son peuple. Commencées dans l’armée, ces purges ont culminé pendant la crise avec le Sénégal avec une déportation massive des populations noires. Des actes assimilables à des crimes contre l’Humanité et qui devraient valoir aujourd’hui à Taya, au nom de cette terreur d’Etat, d’être poursuivi devant la Cpi. Sous le prétexte que l’armée mauritanienne disposait de missiles livrés par Saddam Hussein, capables de détruire Saint-Louis et Dakar, Diouf a adopté visà vis de la Mauritanie une ligne capitularde qui continue, aujourd’hui encore, de nuire à notre sécurité nationale. On en veut pour preuve les tueries intervenues au Boundou pendant cette période trouble, conséquence de la cohabitation difficile entre les réfugiés mauritaniens et les populations locales qui les avaient accueillis. Missiles ou pas, peut-on sérieusement croire que dans un parfait «équilibre de la terreur», Nouakchott et Nouadhibou seraient sorties indemnes, à Dieu ne plaise, dans un conflit armé avec le Sénégal, là où l’armée mauritanienne avait été incapable de tenir le choc face aux rebelles du Polisario? 

Dans son livre, le Président Diouf revient également sur un épisode concernant un autre de nos voisins, la Guinée-Bissau. Il s’agit de l’ «opération Gabou», déclenchée en 1998 qui avait deux buts. Une mission officielle: rétablir la «légalité constitutionnelle», en réalité, protéger le Président Nino Vieira en proie à une insurrection armée conduite par son ancien bras droit et frère d’armes Ansoumane Mané. Et une officieuse qui consistait à «liquider» le Mfdc dans ses bases arrière situées dans ce pays. Cette intervention mal préparée a failli être fatale à notre armée. Non seulement Ansoumane Mané était soutenu par la quasi totalité de l’armée bissau-guinéenne qui n’en pouvait plus du régime corrompu de Nino Vieira, mais Diouf avait oublié que le pays d’Amilcar Cabral était le seul en Afrique de l’Ouest à s’être libéré par les armes en ayant infligé une cuisante défaite aux colons portugais. Les Jambaars se retrouvèrent piégés par des soldats rompus à la guérilla, soutenus par la majorité de la population, disposant d’une impressionnante puissance de feu, dont notamment les redoutables orgues de Staline et qui les considéraient de surcroît comme des envahisseurs voulant coloniser leur pays une seconde fois. Pourtant, une fois de plus, malgré une décision politique catastrophique, nos soldats firent preuve d’exploits guerriers retentissants comme la prise du camp de Bra, réputé imprenable, par le capitaine Ngom. Cet intrépide guerrier, qui a laissé un souvenir impérissable aux habitants de Bissau, fut porté disparu après une violente contre-offensive des insurgés. L’aile du Mfdc dirigée par Salif Sadio, partie prenante au conflit aux côtés du Général Ansoumane Mané, parvint même à entrer dans notre ambassade à Bissau après la chute de Nino Vieira consécutive au retrait des troupes sénégalaises. Seul le sang-froid de l’ambassadeur du Sénégal à Bissau, le Général Mamadou Niang, parlementant avec des rebelles ivres de revanche, permit d’éviter un massacre de grande ampleur. De toutes ses péripéties, pas un mot dans le livre de Diouf. Au contraire, tirant le bilan de cette aventure politico-militaire en Guinée-Bissau qui coûta la vie à de nombreux soldats sénégalais, là aussi, loin de tout mea culpa, l’ancien chef de l’Etat se contente d’un lapidaire «Et j’ai renvoyé les troupes à la maison» (p 342) face à une demande pressante de Nino Viera de maintenir notre contingent sur place. 

A rebours, on comprend mieux à présent le coup de gueule tonitruant de Wade à son accession au pouvoir: «Je pars en France acheter des armes! (…) Le Sénégal n’aurait jamais dû perdre son rang dans la sous-région du fait de petits pays»! Si maladroite qu’elle soit dans sa formulation, cette déclaration ne faisait que traduire une réalité têtue: sous Diouf, l’armée sous-équipée avait le moral dans ses chaussettes, surtout après les désastres de Babonda et Mandina Mankagne. Et en ce qui concerne nos relations avec nos voisins, notre diplomatie nes’était jamais aussi mal portée. En exergue de son livre, le successeur de Senghor a choisi de rendre un vibrant hommage à son épouse. On ne saurait le lui reprocher. Mais de la Casamance à la Gambie, en passant par le Golfe, le Libéria ou la Guinée-Bissau, il aurait pu avoir une pensée pieuse pour les centaines de soldats tombés au champ d’honneur sous son commandement. 

L'Obs 
Barka BA 
<30>[email protected]



19 Commentaires

  1. Auteur

    Kaddu Magg

    En Décembre, 2014 (18:49 PM)
    L'AFP de Niasse & Les ONUSIENS du gouvernement tel que Awa Marie Cole Seck préparent en douce un GM (Grand Mouvement) autour de Moustapha Niasse.  :tala-sylla:  La marche comme Sport et les Randonnées pédestres sont les moyens pour eux de se jauger.  :tala-sylla:  Comptez le nombre de personnes (en particulier les femmes) qui sortent l'après-midi faire de la marche à pieds. Ce n'est pas que du sport C'est aussi des MEETINGS.

     :tala-sylla:   :tala-sylla:   :tala-sylla:   :tala-sylla:   :tala-sylla: 

    L'AFP de Niasse & Les ONUSIENS du gouvernement tel que Awa Marie Cole Seck préparent en douce un GM (Grand Mouvement) autour de Moustapha Niasse.  :tala-sylla:  La marche comme Sport et les Randonnées pédestres sont les moyens pour eux de se jauger.  :tala-sylla:  Comptez le nombre de personnes (en particulier les femmes) qui sortent l'après-midi faire de la marche à pieds. Ce n'est pas que du sport C'est aussi des MEETINGS.  :tala-sylla:   :tala-sylla:   :tala-sylla:   :tala-sylla:   :tala-sylla: 

    L'AFP de Niasse & Les ONUSIENS du gouvernement tel que Awa Marie Cole Seck préparent en douce un GM (Grand Mouvement) autour de Moustapha Niasse.  :tala-sylla:  La marche comme Sport et les Randonnées pédestres sont les moyens pour eux de se jauger.  :tala-sylla:  Comptez le nombre de personnes (en particulier les femmes) qui sortent l'après-midi faire de la marche à pieds. Ce n'est pas que du sport C'est aussi des MEETINGS.  :tala-sylla:   :tala-sylla:  ...
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  2. Auteur

    Linguère

    En Décembre, 2014 (19:15 PM)
    Comme disait Birago DIOP "Quand la mémoire va ramasser du bois mort, elle rapporte le fagot qui lui plait"



    Ce sont ces mémoires à lui.



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    Auteur

    Lynx

    En Décembre, 2014 (19:18 PM)
    Tres bonne analyse mr ba quelques saillies de ce genre crédibiliseraient votre profession bravo
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    Auteur

    Peuls,

    En Décembre, 2014 (19:21 PM)
    Une saine analyse confectionnée sur la base d'une lecture sérieuse des "Mémoires" d'Abdoul Basse. Certains-es-certainisés-es crachent sur ces "Mémoires" sans les lire, se contentant des "on a dit que" ou les lisant de travers. Certains-es-certainisés-es devraient lire cette analyse de M. Barka BÂ pour comprendre comment exprimer dignement ses opinions sans tomber dans le vulgaire. Pour NOUS, il n'y a rien de faux dans les Mémoires d'Abdoul Basse. Mais les raccourcis, esquives, charcutages, dribles, escamotages, banalités sont partout dans ces Mémoires. Le Président Abdoul Basse cite Maodo Mamadou DIA dans son intervention en Gambie, mais ne pipe mot sur la GROSSE TRAITRISE des GROS TRAITRES dont Celui-ci fut victime en 1962. M. Basse ne dit pas non plus que c'est Maodo Mamadou DIA qui l'avait recruté. En outre, sans trembler, Abdoul Basse parle de ses origines "toucouleures" (au lieu de Peules ou Foulas). Ce qui illustre-atteste l'ampleur-profondeur de sa cruelle CERTAINISATION HANDICAPANTE. M. Basse a promis de livrer un complément de ses Mémoires. NOUS l'attendons. PEULS.
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    Auteur

    Le Découragé

    En Décembre, 2014 (19:31 PM)
    diouf!!!!!!pauvre monsieur;tu ne nous manqueras jamais
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    Auteur

    Galajo

    En Décembre, 2014 (19:42 PM)
    oui les memoires de diouf c est un hymne a elisabeth heureusement que mr ba nousrappellent certaines realites

    en effet diouf dit qu il a chasse collin ndioro ndiaye est intervenu en gambie parceque le communique accusait sa femme donc ce faiblard larbin de mme senghor a ouvert des fronts licencie des hommes et femmes de valeur uniquement pour les beaux yeux de lisa qui fut l etre le plus important ecoute influent et decisif du pays c dommage

    en tous cas a la lecture de ses memoires je ne regrette pas d avoir combattu ce rancunier
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    Auteur

    Koromackfaye

    En Décembre, 2014 (20:10 PM)
    Je n'ai pas encore terminé la lecture des "Mémoires" de Diouf. J'en suis à la période où il est devenu PR. Toutefois je partage déjà le point de vue de Barka Ba quand il soutient que ce livre constitue une mine pour les chercheurs et les historiens. En effet, nous qui avons vécu la plupart des événements relatés par l'ancien PR, ces mémoires apportent des informations et un nouvel éclairage sur des faits que nous avons eu à apprécier sous l'influence de la rumeur, de la presse toujours partisane ou de nos passions, préjugés ou autres considérant subjectifs.

    Le mérite de ce livre c'est de permettre un recoupement avec d'autres sources déjà connues, malgré son caractère narratif voire romancé.

    C'est sous cet angle qu'à mon avis Mr Ba devait orienter sa réflexion, qui du reste est de très bonne facture.

    Faute de celà, son texte souffre des mêmes insuffisances affectives et émotionnelles que beaucoup de passages du livre de Diouf. Qu'il s'agisse de la radiation des policiers de 1987, des "événements de 1989", de l'opération Gabou, il ne demande rien à Diouf que d'exprimer des remords ou des regrets. Moi j'attends plus d'un ancien PR qui a pris des décisions engageant la nation toute entière. Qu'il me dise les raisons irrépressibles l'ayant conduit à radier ces milliers de fonctionnaires, de quels renseignements disposait-il pour en arriver là. De même pour la Mauritanie et Gabou quelle était la valeur des renseignements ayant fondé sa décision. Pourquoi a-t-il accepté le diktat des institutions de Bretton Woods ? La configuration du marché financier de l'époque ne lui permettait-elle pas d'avoir d'autres options de financement du développement du pays? Quelles étaient les contraintes qui lui empêchaient d'accéder à des ressources financières alternatives ?

    Apparemment Mr Ba semble lui reprocher d'avoir fait du sentiment pour sa femme et de n'avoir pas assez pleurniché sur le sort des policiers et des djambars. Mais les affaires de l'Etat s'accommodent peu souvent des états d'âmes des personnes qui l'incarnent. Sauf si l'on veut réduire leurs actes à leur dimension anecdotique, ce qui n'est pas l'Histoire!

    Ce texte nous a momentanément sorti de l'indigence intellectuelle professionnelle de ceux que nous appelons abusivement journalistes et qui sévissent outrageusement dans les média sénégalais.
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    Auteur

    Koromackfaye

    En Décembre, 2014 (20:30 PM)
    Je n'ai pas encore terminé la lecture des "Mémoires" de Diouf. J'en suis à la période où il est devenu PR. Toutefois je partage déjà le point de vue de Barka Ba quand il soutient que ce livre constitue une mine pour les chercheurs et les historiens. En effet, nous qui avons vécu la plupart des événements relatés par l'ancien PR, ces mémoires apportent des informations et un nouvel éclairage sur des faits que nous avons eu à apprécier sous l'influence de la rumeur, de la presse toujours partisane ou de nos passions, préjugés ou autres considérant subjectifs.

    Le mérite de ce livre c'est de permettre un recoupement avec d'autres sources déjà connues, malgré son caractère narratif voire romancé.

    C'est sous cet angle qu'à mon avis Mr Ba devait orienter sa réflexion, qui du reste est de très bonne facture.

    Faute de celà, son texte souffre des mêmes insuffisances affectives et émotionnelles que beaucoup de passages du livre de Diouf. Qu'il s'agisse de la radiation des policiers de 1987, des "événements de 1989", de l'opération Gabou, il ne demande rien à Diouf que d'exprimer des remords ou des regrets. Moi j'attends plus d'un ancien PR qui a pris des décisions engageant la nation toute entière. Qu'il me dise les raisons irrépressibles l'ayant conduit à radier ces milliers de fonctionnaires, de quels renseignements disposait-il pour en arriver là. De même pour la Mauritanie et Gabou quelle était la valeur des renseignements ayant dicté sa conduite? L'Etat de nos forces et faiblesses etc..

    Sur le plan économique et financier, quelle était la configuration et les données du marché qui lui ont fait admettre le diktat des institutions de Bretton Woods pendant presque toute la durée son magistère ? Y-avait-il ou non des solutions alternatives pour financer le développement du pays ?

    Malheureusement en ne lui reprochant de n'avoir pas pleuré ou rendu hommage aux policiers et djambars Mr Ba tombe dans le même travers de l'émotionnel que Diouf dans celui de l'affectif. Or ce que l'on attend d'un ancien PR c'est de nous fournir dans ce genre d'exercice, des matériaux d'analyse permettant d'adopter des mesures d'efficacité face aux événements de diverses natures qu'un pays est appelé à gérer.

    Merci Mr Ba de nous avoir un moment sorti de l'indigence intellectuelle et professionnelle que nous subissons sans défense de la part de gens abusivement appelés journalistes et résolument engagés dans une entreprise de crétinisation des sénégalais.
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    Auteur

    Koromackfaye

    En Décembre, 2014 (20:38 PM)
    SENEWEB ! IL FAUT INDIQUER LE NOMBRE DE CARACTERES SUPPORTES POUR UN COMMENTAIRE ! MON COMMENT A ETE CHARCUTE 2 FOIS ET DEVIENT AINSI INCOMPREHENSIBLE. J'essaye une dernière fois après l'avoir copié sur word.

    e n'ai pas encore terminé la lecture des "Mémoires" de Diouf. J'en suis à la période où il est devenu PR. Toutefois je partage déjà le point de vue de Barka Ba quand il soutient que ce livre constitue une mine pour les chercheurs et les historiens. En effet, nous qui avons vécu la plupart des événements relatés par l'ancien PR, ces mémoires apportent des informations et un nouvel éclairage sur des faits que nous avons eu à apprécier sous l'influence de la rumeur, de la presse toujours partisane ou de nos passions, préjugés ou autres considérant subjectifs.

    Le mérite de ce livre c'est de permettre un recoupement avec d'autres sources déjà connues, malgré son caractère narratif voire romancé.

    C'est sous cet angle qu'à mon avis Mr Ba devait orienter sa réflexion, qui du reste est de très bonne facture.

    Faute de celà, son texte souffre des mêmes insuffisances affectives et émotionnelles que beaucoup de passages du livre de Diouf. Qu'il s'agisse de la radiation des policiers de 1987, des "événements de 1989", de l'opération Gabou, il ne demande rien à Diouf que d'exprimer des remords ou des regrets. Moi j'attends plus d'un ancien PR qui a pris des décisions engageant la nation toute entière. Qu'il me dise les raisons irrépressibles l'ayant conduit à radier ces milliers de fonctionnaires, de quels renseignements disposait-il pour en arriver là. De même pour la Mauritanie et Gabou quelle était la valeur des renseignements ayant dicté sa conduite? L'Etat de nos forces et faiblesses etc..

    Sur le plan économique et financier, quelle était la configuration et les données du marché qui lui ont fait admettre le diktat des institutions de Bretton Woods pendant presque toute la durée son magistère ? Y-avait-il ou non des solutions alternatives pour financer le développement du pays ?

    Malheureusement en ne lui reprochant de n'avoir pas pleuré ou rendu hommage aux policiers et djambars Mr Ba tombe dans le même travers de l'émotionnel que Diouf dans celui de l'affectif. Or ce que l'on attend d'un ancien PR c'est de nous fournir dans ce genre d'exercice, des matériaux d'analyse permettant d'adopter des mesures d'efficacité face aux événements de diverses natures qu'un pays est appelé à gérer.

    Merci Mr Ba de nous avoir un moment sorti de l'indigence intellectuelle et professionnelle que nous subissons sans défense de la part de gens abusivement appelés journalistes et résolument engagés dans une entreprise de crétinisation des sénégalais.

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    Auteur

    Boy Plateau

    En Décembre, 2014 (07:55 AM)
    Merci Mr BA pour cette analyse objective et pertinente des « Mémoires » d’Abdou Diouf. Je ne l’ai pas encore lu, le fameux livre. Mais j’espère bien qu’il parle de la gestion oh combien légère son régime avait faite de la défunte Caisse de Péréquation et de Stabilisation des Prix. Diouf avait utilisé la Caisse comme vache laitière du Parti Socialiste surtout sous Abdourahmane Sow en tant que DG. Je me souviens du fameux chèque de 1 milliard que A. Sow avait remis à Diouf et qui était mis au compte « perte et profit ». Quand Idrissa Seck, lors de sa mission d’audit financier et opérationnel de la Caisse, avait demandé ou était allé cet argent, il avait reçu comme réponse « demandez le au Président A. Diouf ». En plus, tout en sachant que la caisse allait être indubitablement fermée, son fils Pedro Diouf avait subrepticement gagné le marché d’équipements informatiques qui n’ont jamais été utilisée parce que non seulement la femme en charge du projet d’informatisation, par ailleurs épouse du fils de Jean Collin, n’était pas à la hauteur de la tache, mais tout le monde savait que la Caisse était en voie d’être liquidé, parce que c’était la volonté des puissants bailleurs de fonds du Sénégal. La privatisation de la filière riz était passée par là. Sans oublier qu’à la suite de la fermeture de la Caisse, le beau fils d’Abdou Diouf (Ibou Diop, mari de Yacine Diouf) était positionné pour hériter de la majeure partie des importations de riz. Il avait enchainé en recrutant le dernier Directeur Commercial de la Caisse en l’occurrence Ismaela Dembélé. Voilà, ce qu’était le régime de Diouf. Un régime oisif, dormeur et en total déphasage avec les besoins quotidiens des sénégalais. J’espère qu’il parle de tout cela dans ses « Mémoires ».
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    Auteur

    Boy Plateau

    En Décembre, 2014 (08:21 AM)
    majeure partie des importations de riz. Il avait enchainé en recrutant le dernier Directeur Commercial de la Caisse en l’occurrence Ismaela Dembélé. Voilà, ce qu’était le régime de Diouf. Un régime oisif, dormeur et en total déphasage avec les besoins quotidiens des sénégalais. Beaucoup de familles se sont disloquées à la suite de la fermeture de la Caisse. Certains sont devenus fous aprés une cuisante perte d'emploi. J’espère qu’il en parle de tout cela dans ses « Mémoires ».
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    Auteur

    Beugue Sénégal

    En Décembre, 2014 (09:27 AM)
    Merci Barka pour la pertinence de l'analyse des Memoires de Diouf. Mais STP fait toi relire après écriture car il a trop de fautes et couacs.

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    Auteur

    Leboulay

    En Décembre, 2014 (12:58 PM)
    et maintenant quel est l'etat de notre armée sommes nous bien équipés par rapport à la mauritanie j'ai besoin d'etre rassurer

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    Auteur

    Cassouro

    En Décembre, 2014 (13:10 PM)
    Bar à on dirait que tu porte une plume
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    Auteur

    Mayoye

    En Décembre, 2014 (16:14 PM)
    Analyse rigoureuse et objective d' un journaliste debout et engagé qui fait la fierté de sa corporation. Es ce que Ndiol Diouf a évoqué la gréve des étudiants de 1988 ainsi que la violence inouie qui leur a été infligée?
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    Auteur

    Dany

    En Décembre, 2014 (16:35 PM)


    les policiers ont fait la grève et ont manifesté après qu'on ait sanctionné certains qui étaient accusé d'avoir torturé à mort un citoyen. ce ne sont pas seulement ces radiés qui en ont pâti, mais le ministre de l'intérieur d'alors. une partie des radiés a été réintégré après examen de leurs dossiers personnels.

    concernant la crise avec la mauritanie, i; faut se souvenir qu'à la même période il y avait aussi des tensions avec nos voisins gambiens et bissau-guinéens sans compter la rebellion en casamance. et quand on regarde la réaction qu'avait eu le président bongo, le sang froid des autorités sénégalaises aura évité un conflit avec l'Afrique noire et celle blanche.

    C'est vrai que ce ne sont que des souvenirs que je garde de ces événements mais, je pense qu'il faudrait revisiter ces événements de manière moins superficielle. c'est ce qu'on est en droit d'attendre de nos journalistes.

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    Auteur

    Diouf-diouf

    En Décembre, 2014 (19:20 PM)
    je suis triste à la lecture du recit de diouf de reduire à une minime dimension les interets des habitants de la vallée(700km) à néant. la mauritanie en 1989 ne disposait point de missiles. le pauvre etait tombé dans la marre de l'ocean de propagande des baasssistes mauritanien, qui devant la peur d'une guerre n'avaient de recours que le propos et le mot toujours plus elevés. qui n'a pas entendu le canon gronder sur la rive droite du fleuve, il s'agissait de'xercices pour former des maures. en 1989 sadam n'avait pas d'armes pour se defendre encore moins d'argent et d'hommes à donner car l'iran venait de ruiner tous ses moyens et ceux de ses alliers qu'il finira d'accuser de trahision d'ou ses aventures au de là de ses limites. unmissile est trop cher et pas du tout à la fortée de pauvre inculte, fut-il raciste et inculte. diouf avait été neutralisé dans sa volonté d'en découdre par sadam à travers ses relations dans la classe politique de france. souvenez vous depuis paris ou il était cherhché des armes il disait ne pas pouvoir placé de soldat sur toute la frontière longue de sept kilometres. c'est dire que diouf voulait la gurre mais à paris on lui dit non!
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    Auteur

    Wouro93

    En Décembre, 2014 (21:04 PM)
    Excellent article, le Senegal a besoin de journalistes de cette envergure merci Monsieur pour la clarte de cette analyse.
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    Auteur

    Entre-2-lignes

    En Décembre, 2014 (23:22 PM)
    Mais, c'est le méme barka qui se félicite !! Exactement comme SJD. Tenez: analyse rigoureuse; excellent article; journaliste debout; contribution intéressante et patati patata. barca ba, j'ai l'impression que tu ignores toujours et encore qui sont les lecteurs sénégalais.
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