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Environnement

Poumon horticole du pays : La zone des Niayes menacée par l’urbanisation galopante

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Poumon horticole du pays : La zone des Niayes menacée par l’urbanisation galopante

La boulimie foncière que subit la zone des Niayes hante le sommeil des autorités étatiques. Hier, en visite dans la zone, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a exprimé toute son inquiétude sur l’avenir de l’horticulture qui s’y pratique. Dr Papa Abdoulaye Seck souhaite que des mesures additionnelles soient prises pour sa protection. 
La problématique de la gestion du foncier dans la zone des Niayes préoccupe le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural. Hier, en visite dans la zone, le patron de ce département, Dr Papa Abdoulaye Seck, accompagné de différents acteurs du monde rural, avait du mal à trouver les mots pour qualifier l’ampleur de la spéculation foncière que connait en ce moment cette contrée. Réputées jusque-là comme étant la principale bande horticole du Sénégal, les Niayes, comme l’a constaté le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, connaissent une urbanisation galopante et une pression foncière de nature à ne pas favoriser la matérialisation des objectifs que s’est fixé l’Etat en matière d’horticulture. « Sans une zone des Niayes  protégée, il serait difficile d’atteindre les objectifs en termes de production et d’exportation des produits horticoles au Sénégal », a-t-il affirmé.

Des périmètres de la Goana… lotissés
Dr Seck a soutenu que la disparition de la zone des Niayes aura une conséquence fâcheuse sur la production horticole avec comme corollaire la hausse des prix des légumes et une dégradation totale de l’écosystème, en sus de l’effondrement des revenus dans cette partie du pays. « C’est pourquoi le président de la République a instruit les services administratifs à tout mettre en œuvre pour préserver la zone », a-t-il laissé entendre. Face à l’ampleur du phénomène, il faudra prendre des mesures additionnelles pour protéger les Niayes, a souhaité Papa Abdoulaye Seck, annonçant la tenue de rencontres sectorielles pour arrêter la pression foncière et l’empiétement des terres agricoles dans le secteur. « Des décisions seront prises avec célérité pour assurer la protection de la zone », a-t-il avancé. 
En effet, de Berthialane (communauté rurale de Bambilor) à Noflaye, dans le Sangalkam, des maraîchers ont profité de la visite ministérielle pour évoquer dans toute sa dimension la pression foncière qui sévit dans la zone des Niayes. Selon le président de la coopérative agricole « Sam Samomel » de Bambilor, Bira Cissé, si l’Etat n’y prend pas garde, c’est environ 1.042 hectares de vergers qui fileront entre les mains des producteurs de la zone pour servir de lotissement à usage d’habitations. Les litiges fonciers sont aussi signalés sur une bande de 10 kilomètres de terres arables dans le même secteur. Il en est de même des emprises de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) à Sangalkam, notamment dans les anciens domaines de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana) attribués, à l’époque,  à certains exploitants. Ces derniers, selon un chercheur de l’Isra, ont préféré transformer ces périmètres agricoles en zone d’habitat. Un phénomène qui risque d’hypothéquer l’ambition des chercheurs de faire de cette partie de la communauté rurale de Sangalkam, le poumon vert du Sénégal en matière d’agriculture. 

Des producteurs demandent le rétablissement des infrastructures hydrauliques
Le manque d’eau dans les Niayes serait, selon plusieurs producteurs, à l’origine de la pression foncière exercée sur les terres arables de la zone.  Ces derniers qui ont profité de la visite effectuée, hier, par le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Dr Papa Abdoulaye Seck, estiment que le rétablissement des infrastructures hydrauliques, notamment les forages de Berthialane et de Thiaroye, pourrait constituer une solution à la préservation des périmètres maraîchers. D’après Ibrahima Mbengue, président des maraîchers de la zone des Niayes, la seule solution pour lutter contre la pression foncière dans la zone, c’est de mettre à leur disposition des réserves d’eau, afin qu’ils puissent redonner à cette bande de terre sa vocation agricole d’antan. Gana Ndoye, secrétaire général des utilisateurs du réseau de Berthialane, s’est réjoui des efforts consentis par le gouvernement pour répondre à cette attente.

4,7 milliards de FCfa débloqués pour réfectionner le forage  de Berthialane
Interpellé sur la problématique de l’eau dans les domaines agricoles de la zone des Niayes, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a réitéré aux producteurs maraîchers l’engagement de l’Etat à poursuivre la politique d’approvisionnement en eau des hectares de terre répartis dans la zone. Selon Papa Abdoulaye Seck, l’Etat a déjà dégagé une enveloppe de 4,7 milliards de FCfa pour rétablir l’ancien forage de Berthialane, en panne depuis 1999. A en croire le secrétaire général des utilisateurs du forage de Berthialane, présentement, il ne reste que les branchements à effectuer par les producteurs eux-mêmes. « Toutes les dispositions sont prises pour structurer les modes de gestion et voir comment utiliser, de façon optimale, les ressources en eau », a dit le ministre.




8 Commentaires

  1. Auteur

    Feuer

    En Juillet, 2014 (20:19 PM)
    Nos ancêtres nous ont élevés et nourris avec l agriculture, vous , quel héritage avez vous légué a vos enfants ?. Égoïsme est en train de nuire le Sénégal. Arrêté l urbanisation anarchique.
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  2. Auteur

    Vrai

    En Juillet, 2014 (20:42 PM)
    Il faut reourner á l´agriculture et á l élevage. C est sont les bases du développement. Les belles maisons, les belles rues, les portables et autres ordinateurs sont des futulités du modernisme qui ne visent qu´á enrichir des fabricants capitalistes véreux.. Il faut retourner comme aux temps de nos ancétres qui vivaient bien et meiux que nous.. Rarement, eux ils tombaient malades et ils étaient heureux sans ces conneries de modernité...
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    Auteur

    Njk

    En Juillet, 2014 (21:50 PM)
    Qu'is aillent construire ailleurs. Laissez les Niayes a l'agriculture, de grace. C'est une region qui peut nourrir tout le pays si exploite' de facon intelligente. Sol riche et eau en abundance combine' a un climat ideal. J'espere que les autorites vont agir.
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    Auteur

    Arène Nationale

    En Juillet, 2014 (22:32 PM)
    Il faut commencer par l'Etat du Sénégal qui s'entête à vouloir remblayer 07 hectares de cette zone des Niayes, à hauteur de Pikine, avec 4000 mètres cube de sable et de gravats, pour construire ... une arène de lutte. N'importe quoi !!!

     :down:  :down:  :down: 
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    Auteur

    1passant

    En Juillet, 2014 (08:29 AM)
    La boulimie foncière étant la chose la mieux partagée durant le règne des Wade et de leurs sbires mais il serait très dangereux de laisser cette tendance boulimique continuer.

    A la longue je ne dirai même pas les aires de jeu, de loisir, des terrains mis en jachère qui vont disparaître mais ce sont l’autosuffisance alimentaire et le gagne-pain de nombres familles qui seront menacés. Ces deux fléaux étant source de conflits sociaux dans la plupart des cas. A bon entendeur...
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    Auteur

    Maïmoune

    En Juillet, 2014 (09:52 AM)
    COMBIEN DE MILLIONS DE METRES CUBE d'eau sont déversés dans le marigot de Grand M'bao chaque année avant de les dséverser dans la mer, et ceci depuis plus de deux siècles ? Si on avait aménagé un grand lac d'au moins quatre kilomètre de long et un de large comme dans tous les pays développés du monde, il y aurait assez d'eau pour des milliers de maraichers dans cette seule zone de Niaye. L'endroit tout désigné en allant à Sao Mékhé sur la route des Niayes, à moins de 30 kilomètre avant M'boro. Il y a un sorte de marée à sec qui se remplie en période de pluie sur au moins deux kilomètres. L'ancien ministre de l'environnement DJIBO KA qui aiment parler de grands projets, avait affirmé que les financement de grands lacs étaient déjà disponible, mais il n'a rien concrétisé quand il était à ce poste ! Que des menteurs, sachant que les Sénégalais sont amnésiques jusqu'à ne plus se souvenir de ce qu'il ont mangé la veille ! Un pays sans grands lacs artificiels à la sortie des ville pour récupérer les eaux de pluie n'existe qu'au Sénégal !
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    Auteur

    Loft

    En Juillet, 2014 (10:32 AM)
    Pour moi, les réalisations les plus réelles et efficaces qui ont réellement impacté la vie de beaucoup de Sénégalais et qui en ont vraiment besoin, ce sont les bassins de rétention!!!!

    Rappelons que le Sénégal est un pays sahélien, qui connait des cycles de séchreresse et tou doit y etre fait pour la maitrise de l'eau!

    C'est donc d'une absurdité sans nom que de vouloir remblayer et ensabler les quelques poches d'eau dans la zone des Niayes que la nature a toutes les peines de monde, à préserver malgré toutes les agressions et en l'occurence, il était difficile de comprendre l'entetement débile et totalement farfelu et contre l'avis des spécialistes de l'environnement , des populations elles meme qui craignent les agressions aprés combat de Mbagnick Ndaye, précédent ministre des sports qui tenait , vaille que vaille, à construire son aréne nationale sur le site du Technopole!!!!

    A l'exemple, des bassins de rétention qui avec leur retenue d'eau de pluie qui permettent, d'une part, aux pasteurs de faire de longs parcours pour abreuver le bétail, et d'autre part, à des maraichers de produire des légumes et approvisiionner les villages environs, il faut au contraire protéger , toute zone basse et humide, susceptible de recevoir de l'eau de ruissellement, créer des lacs artificiels qui peuvent meme servir de zones de pisciculture à grande échelle, pour compenser ce que nous n'avons plus de la mer!

    Un énorme projet national peut etre ainsi confié, à des spécialistes de l'eenvironnement, des géographes, des chercheurs avec des objectifs trés précis , à quantifier et réaliser à court, moyen terme!
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    Auteur

    Laskha

    En Juillet, 2014 (14:22 PM)
    Un lac artificiel est fondamental non seulement pour soutenir les maraîchers mais aussi freiner l'élan boulimique des promoteurs privés. Les baux et autres permis d'occuper doivent être bannis dans cette zone des niayes quant à l'arène je crois que il devrait mieux aller dans le nouveaux pole urbain.
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