Le journaliste Cheikh Talibouya Ndong est noir de colère. Il a du mal à avaler la décision du Tribunal qui l’a condamné à 3 mois assortis de sursis en plus du million de dommages et intérêts à payer à son ex-femme et la somme de 100 mille francs à verser mensuellement en guise de pension alimentaire à ses deux enfants.
Devant la barre de la Cour d’appel, le prévenu, qui peine à avaler cette pilule, ne s’est pas retenu pour étaler ses états d’âme. «La décision du juge est injuste», s’est-il offusqué. Il a oublié qu’il est loin d’une salle de rédaction où la liberté d’expression est garantie.
Cette remarque a sorti le procureur général de sa réserve. Il tonne : «Si vous répétez encore que la décision du juge est injuste, je vous poursuis et vous ne rentrerez pas chez vous. Vous devez respecter la décision de la justice. Si vous n’êtes pas d’accord, la loi vous permet de faire appel. Vous n’avez pas à critiquer une décision de la justice, c’est manquer de respect même à la justice.» La sérénité reprend son cours normal au prétoire où Cheikh Talibouya comparaissait pour abandon de famille.
Depuis quelques années, son mariage battait de l’aile. Les époux, qui étaient en instance de divorce, ont fini par se séparer devant le Tribunal. Il a été condamné à verser un million à son ex-femme et 100 mille à ses deux enfants chaque mois. Jusqu’ici, il s’acquittait convenablement de cette charge envers sa famille. Depuis la fin du mois de novembre 2013, il n’a plus versé de pension alimentaire à ses enfants. Déçue, son ex-femme a saisi le Tribunal d’une citation faisant état d’arriérés de pension étalés sur 17 mois.
Devant la barre, le journaliste a nié avoir failli à ses obligations. Il dit avoir versé la pension de ses enfants depuis que le Tribunal a prononcé sa décision. Mais depuis quelques temps, il n’arrive plus à le faire. Car il a entre temps perdu son emploi. Si on en croit son épouse qui était aussi à la barre, il peut saisir les autorités françaises «parce qu’il a la nationalité de ce pays». Il suffirait, dit-elle, de formuler la demande à ces autorités pour qu’elles lui viennent en aide. «Cela n’est pas possible», a-t-il répondu. «Je me suis remarié et la législation française n’accepte pas la polygamie», a-t-il précisé. A la question de la Cour de savoir s’il ne savait pas que la législation française n’admettait pas la polygamie, le journaliste a prétendu qu’il l’ignorait. Cette réponse a fait sourire la présidente de la Cour.
Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense trouve que son client n’a jamais failli à ses devoirs. «Il avait logé sa femme d’abord dans un appartement aux Maristes. Mais sans son consentement, celle-ci a déménagé dans la maison qu’il a construite à la Cité Sipres. Et quand il a perdu son emploi, il a demandé à son ex-épouse de quitter la maison afin qu’il la mette en location pour verser la pension de ses enfants.
Mais la dame lui a opposé un refus catégorique», a indiqué Me Seck. Cette situation a poussé M. Ndong à saisir le Tribunal des référés qui a ordonné à la dame de quitter la maison. «Avant de partir, elle a saccagé la maison en laissant des arriérés de factures d’électricité et d’eau», informe l’avocat qui a demandé à la Cour d’infirmer la première décision «en ce sens que son client n’a pas abandonné sa famille». «Les enfants n’ont pas choisi de naître. Vous avez vu leur maman à un moment qui n’a pas manqué de faire des impulsions en vous», lui a rappelé le procureur général.
Selon lui, la loi et la religion obligent au prévenu de prendre en charge ses enfants. «N’ayant pas la conviction qu’il a été démontré à la barre l’impossibilité de prendre en charge les enfants», il a requis la confirmation. Selon l’avocat de la partie civile, il ne demande même pas «où sont les enfants et comment ils font pour manger depuis qu’il les a chassés avec leur maman de sa maison». Il a réclamé la somme de 2 350 000 francs en demandant aussi la confirmation de la décision du juge de première instance. L’affaire sera vidée le 14 novembre.
7 Commentaires
Enrichissement
En Octobre, 2014 (21:46 PM)Fdf
En Octobre, 2014 (07:49 AM)Hé
En Octobre, 2014 (09:49 AM)Considération
En Octobre, 2014 (11:50 AM)Ali
En Octobre, 2014 (12:05 PM)SOYEZ RESPONSABLE EN VOUS COMPORTANT EN BON PERE DE FAMILLE PLUTOT QUE CHERCHER A INCARNER UNE VICTIME QUE VOUS N'ETES PAS, LES VRAIS VICTIMES CE SONT LES ENFANTS DONT LE PERE IRRESPONSABLE NE DONNE PAS A MANGER. PSEUDO-JOURNALISTE
Injuste
En Octobre, 2014 (18:26 PM)A Une
En Octobre, 2014 (19:14 PM)Participer à la Discussion