OUTRAGE PUBLIC, DETOURNEMENT DE MINEURES, PEDOPHILIE… : La dizaine de jeunes retrouvés nus sur la plage de Ngor relaxés, à l'exception d'une fille

La bande de 11 personnes qui avait été interpellée dans la dernière décade du mois de février sur la plage de Ngor, pour une histoire de moeurs, a été jugée hier pour, entre autres, les délits d'outrage public, détournement de mineures et pédophilie. Mais au finish, ils ont tous été relaxés, à l'exception de Kany Niang qui a pris deux mois ferme pour défaut de carnet sanitaire.

Après plusieurs renvois, la bande de jeunes qui avait été interpellée dans des positions assez équivoques, dans les cabanons en location le long de la plage du virage de Ngor, a finalement été jugée, hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Un procès à l'issue duquel les mis en cause, composés de six garçons et cinq filles, qui étaient poursuivis pour les délits d'atteinte aux bonnes mœurs, pédophilie pour certains, détournement de mineures, attentat à la pudeur et proxénétisme pour le sieur Balla Sonko, ont finalement recouvré la liberté. Ce qui n'a pas été le cas pour la demoiselle Kany Niang qui avait reconnu à l'enquête ne pas détenir de carnet sanitaire. Moins chanceuse que ses co-prévenus, elle a écopé d'une peine ferme de deux mois. Placés sous mandat de dépôt, depuis le 22 février dernier, Moustapha Bassirou Sène, Ousmane Wade et compagnie, ainsi que les filles arrêtées pour défaut de présentation de carnet sanitaire, auraient été trouvés nus sur la plage. 

Les faits datent du 20 février dernier, suite à un coup de fil anonyme, annonçant aux gendarmes de Ngor que des filles mineures prostituées étaient en train d’entretenir des rapports sexuels avec des individus dans les cases en location sur la plage du virage. C'est donc dans ces circonstances que les pandores avaient fait une descente sur les lieux pour procéder à une vérification. Si dans leurs rapports, ces derniers ont soutenu avoir successivement trouvé en tenue d’Adam et dans des positions impudiques les nommés Ousmane Wade, Khadim Mbacké et Oulèye Ba dans une case, Moustapha Bassirou Sène, Cheikh Ngom, Aïcha Ba, Mame Yaye Ba et Rita Gomez dans une autre case, il faut dire que cette version a été battue en brèche à la barre par les prévenus qui ont trouvé comme excuse la baignade et le repos. La bande de copains et de copines qui habitent les quartiers du Plateau et la Médina ont tous adopté le système de la dénégation. 

Et pourtant, lors de leurs interrogatoires, ils étaient même allés jusqu'à expliquer qu'ils revenaient d'une soirée dansante au bar «Keur Samba», lorsqu’il leur est venu l'idée de prolonger la soirée à la plage du virage de Ngor. C’est ainsi, disent-ils, qu’ils avaient rejoint séparément la plage pour louer des cases pour y passer la journée, histoire de passer de bons moments et de se reposer. 

Si Bassirou Sène et Cheikh Ngom, qui sont poursuivis pour outrage public, détournement de mineures, en plus du délit de pédophilie, ont nié les faits, Balla Sonko qui est quant à lui poursuivi pour proxénétisme, a soutenu à la barre qu'il avait seulement loué aux jeunes les cases en question. Ce qui laisse croire que ce qu'ils y font ne l'intéresse pas. Concernant les filles, parmi lesquelles il y avait deux mineures, il faut dire que sur les circonstances de leurs arrestations, l’unanimité n’est pas faite sur leur nudité. Tous les garçons, à l’exception de Bassirou Sène, ont battu en brèche la version des pandores consistant à dire qu'elles étaient en tenue d'Eve. 

Le parquet s'étant rapporté à la décision du tribunal, la bande d'amis qui a certainement bénéficié du doute qui plane sur ce dossier a finalement été relaxée, contrairement à la belle de nuit Kany Niang.