Immigration : hécatombe aux portes de l'Europe

Le 16 juin, c'était la journée mondiale des migrations. L'occasion pour des associations de rappeler que des milliers de migrants trouvent la mort aux frontières de l'Europe. Le plus souvent dans le silence et dans l'indifférence générale.

On les appelle les damnés de la mer... Selon la communauté catholique vaticane de Sant'Egidio, au moins 1 820 immigrants en provenance d'Afrique du Nord, essentiellement des Subsahariens, se sont noyés depuis début janvier en Méditerranée en tentant de gagner l'eldorado européen.

Jeudi soir à Rome, à l'occasion de la Journée mondiale des migrations, une veillée de prières pour les migrants intitulée « Mourir d'espérance » était organisée par Sant'Egidio et d'autres associations dans le but de réveiller la solidarité des Européens - et en premier lieu celle des Italiens -, dont les gouvernements ont déclaré une véritable guerre silencieuse aux migrants.

Réveiller la solidarité des Européens, dont les gouvernements ont déclaré une véritable guerre silencieuse aux migrants.

Selon la communauté, qui citait des chiffres de l'association Fortress Europe, la plupart des noyés venaient de Libye, et 187 d'entre eux venaient de Tunisie. Beaucoup parmi les victimes (1 633) se rendaient en Italie, principalement sur l'île de Lampedusa.

"Partie émergée de l'iceberg"

La plupart des immigrants fuyaient les combats en Libye, où ils travaillaient quand la guerre a éclaté. Mais les chiffres avancés par les associations ne sont que « la partie émergée de l'iceberg ». Depuis 1990, on estime qu'au moins 17 597 personnes sont mortes au cours d'un voyage le long des frontières de l'Europe.

« La prière "Mourir d'espérance" est née en pensant à tous ces hommes, femmes, enfants, qui sont allés au devant de la mort, fuyant des situations de conflit, de graves violations des droits de l'homme et de persécutions », selon Sant'Egidio, une communauté qui s'est engagée depuis longtemps dans la résolution de conflits, notamment en Afrique .

« Une seule de ces vies perdues [...] est une défaite pour tous et ne doit pas laisser indifférent », a déclaré la communauté catholique au moment où une partie de la droite italienne, particulièrement la Ligue du Nord, se plaint du poids de cette nouvelle immigration.