La Maison Blanche a confirmé l'authenticité de la vidéo montrant la décapitation du journaliste James Foley par des jihadistes de l'État islamique. Le journaliste américain de 40 ans, reporter expérimenté, avait disparu en en Syrie en novembre 2012. La barbarie de la vidéo a fait réagir dans le monde entier.
Le Premier ministre britannique David Cameron a interrompu ses vacances à l'annonce de la mort du journaliste James Foley. La diplomatie britannique est à pied d'œuvre pour connaître l'identité du bourreau de James Foley. Dans la vidéo, l'homme s'exprimait en effet avec un fort accent britannique (voir encadré). A l’issue d’une réunion de crise, le chef du gouvernement a déclaré qu’il paraissait « de plus en plus probable » qu’il s’agisse d’un ressortissant britannique et a condamné « un acte barbare et brutal ».
Aux États-Unis, Barack Obama s’est exprimé de son lieu de vacances après que la Maison Blanche a confirmé l’authenticité de la vidéo de l’État islamique.Le président américain a dénoncé la brutalité des méthodes des jihadistes, « un groupe qui tue, torture des innocents ». Un groupe à l’idéologie creuse, selon Barack Obama qui appelle la communauté internationale à se mobiliser, notamment au Proche-Orient :
« Pour tous les gouvernements et les peuples du Proche-Orient, d'un effort commun, nous devons éliminer ce cancer afin qu'il ne se propage pas. Il doit y avoir un rejet clair de ce genre d'idéologies nihilistes. Nous pouvons tous en convenir : un groupe comme l’État islamique n'a pas sa place au XXIe siècle ».
Plus déterminé que jamais, Barack Obama promet de poursuivre le combat contre l’Etat islamique. « Nous serons vigilants et implacables », a-t-il prévenu, ajoutant : « Quand des Américains sont visés quelque part, nous faisons ce qui est nécessaire pour que justice soit faite ».
L'Etat islamique ne parle au nom d'aucune religion. Ses victimes sont très majoritairement des musulmans et aucune foi ne dit qu'il faut massacrer des innocents.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a évoqué un « crime abominable », tandis que le secrétaire d’État américain John Kerry a parlé de l’État islamique comme du « visage du mal » qui doit être « détruit ». La chancelière allemande Angela Merkel s'est quant à elle dite « bouleversée » par le sort du journaliste.
Alors que le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius a exprimé son « indignation face à un assassinat ignoble », François Hollande, lui, tire pour sa part la sonnette d'alarme. Il s'agirait, selon le président français, de la situation « la plus grave que nous ayons connue depuis 2001 ».
Les journalistes Didier François et Nicolas Hénin, anciens otages en Syrie, ont raconté leur captivité aux côtés de James Foley, parlant d’un « compagnon de détention extrêmement agréable, très solide ». Selon Nicolas Hénin, le reporter américain était devenu le souffre-douleur de ses geôliers.
C'est sur Facebook que la famille de James Foley s'est exprimée. Sur une page appelée « Free James Foley » (« Libérez James Foley »), ouverte après la disparition du journaliste en novembre 2012, sa mère écrit ne jamais avoir été aussi fière de son fils qui a « donné sa vie pour montrer au monde la souffrance du peuple syrien » et appelle les kidnappeurs à épargner les otages restants.
Sur la piste du bourreau
En choisissant un Britannique pour décapiter l’Américain James Foley, l’État islamique voulait probablement provoquer l’émotion. Et c’est réussi. Sur la vidéo, le visage du bourreau est masqué, mais son accent est celui de la banlieue londonienne. L’homme n’a pas été officiellement identifié, mais selon un ancien otage en Syrie, qui a été contacté par le Guardian, il serait le leader de deux autres combattants britanniques en Syrie. Ensemble, ils agiraient en tant que gardiens des otages étrangers qui sont détenus à Racca, une place forte de l’État islamique en Syrie.
Cette vidéo vient rappeler que près de 500 Britanniques combattraient actuellement en Syrie et en Irak dans les rangs de l’État islamique. Le gouvernement britannique craint qu’en rentrant en Grande-Bretagne, ces jeunes ne mettent en place des cellules terroristes. Preuve que les événements en ce moment en Irak peuvent avoir une conséquence directe en Europe.
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