Le président de l‘Assemblée nationale, François de Rugy, s‘est déclaré mercredi favorable à la reconnaissance de la Corse dans la constitution, quelques jours avant une visite d‘Emmanuel Macron dans l‘île désormais dirigée par les nationalistes. “La Corse a une identité forte, a une langue qui est encore parlée par beaucoup de monde. Donc dans notre constitution, je crois qu‘il est bon qu‘on reconnaisse cette diversité des territoires français”, a-t-il dit sur France 2.
Selon lui, cette reconnaissance devrait passer par des “autonomies plus fortes” pour les régions, et particulièrement pour la Corse. Les dirigeants corses ont été reçus par le Premier ministre, Edouard Philippe, le 22 janvier dernier, pour traiter de la question. Ils sont toutefois sortis sans réponse précise à leurs revendications et ont lancé un appel à une grande manifestation le 3 février prochain dans l’île.
Le président de l‘Assemblée de Corse, l‘indépendantiste Jean-Guy Talamoni, avait estimé que l‘exécutif français refuse de prendre en compte la dimension politique de la question corse. Les nationalistes demandent notamment l‘instauration d‘un statut de résident pour l‘accès à la propriété, d‘un statut fiscal dérogatoire, la reconnaissance du peuple corse et l‘officialisation de sa langue, ainsi que le rapprochement puis l‘amnistie des prisonniers dits politiques.
“Je crois qu‘Emmanuel Macron est favorable au fait que ce soit au plus près du terrain que l‘on traite les problèmes des gens”, a assuré François de Rugy. La question constitutionnelle a déjà figuré, sous le prisme de la réforme du droit à l‘expérimentation, au menu des discussions du début du mois avec Jacqueline Gourault, chargée du dossier corse au gouvernement.
Le droit à l‘expérimentation accordé par la constitution aux collectivités territoriales leur permet actuellement d‘expérimenter des processus adaptés pendant plusieurs années avant une éventuelle généralisation. Le rapprochement des prisonniers se fera quant à lui au cas par cas, a dit le gouvernement, qui refuse toutefois la “co-officialité” de la langue corse. Emmanuel Macron se rendra le 6 février dans l’île pour la commémoration des 20 ans de l‘assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac, par un commando indépendantiste.
Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse
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Anonyme
En Janvier, 2018 (13:35 PM)Participer à la Discussion