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Etats-Unis: après la Syrie, Trump va-t-il rapatrier des troupes d'Afghanistan?

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Etats-Unis: après la Syrie, Trump va-t-il rapatrier des troupes d'Afghanistan?

Ce vendredi 21 novembre, la présidence afghane a fait savoir que le retrait de « quelques milliers de militaires étrangers » « n'aura pas d'impact sur la sécurité » du pays. De quoi donner corps à l'hypothèse selon laquelle Donald Trump s'apprêterait à annoncer le retour de militaires américains basés en Afghanistan, alors que son ministre de la Défense vient déjà de démissionner pour protester contre le retrait de Syrie fraîchement annoncé.

Kaboul l'assure : l'armée afghane tient son territoire national et ne craint aucunement de voir « quelques milliers de militaires étrangers » rentrer chez eux dans les prochaines semaines. « S'ils se retirent d'Afghanistan, cela n'aura pas d'impact sur la sécurité car depuis quatre ans et demi, les Afghans exercent déjà un plein contrôle sur la sécurité », a déclaré ce vendredi un porte-parole du président Ghani, Haroon Chakhansuri, sur les réseaux sociaux.

Selon un responsable américain cité par l'Agence France-Presse, le président des Etats-Unis a déjà décidé de retirer un nombre « important » de militaires américains présents en Afghanistan, au lendemain de l'annonce du retrait de celles stationnées en Syrie. « La décision a été prise », assure-t-il sous couvert d'anonymat, alors que des « pourparlers de réconciliation » entre les Etats-Unis et les talibans afghans se sont déroulés cette semaine encore à Abou Dhabi.

Le retour de la moitié des soldats américains engagés en Afghanistan ?

Quelque 7 000 soldats américains seraient concernés, selon le Wall Street Journal et le New York Times, sur 14 000 présents en Afghanistan au total. Soit la moitié des effectifs. Ces troupes opèrent à la fois dans une mission de l'Otan, l'Isaf, en soutien aux forces afghanes, et pour des opérations séparées de lutte contre le terrorisme. Il s'agit dans la plupart des cas de militaires engagés dans des missions d'entraînement, de conseil et de soutien.

Leur retrait pourrait avoir des conséquences géopolitiques majeures dans les régions concernées, comme en Syrie. Aux yeux de certains spécialistes du dossier afghan, cela peut déboucher sur une victoire tactique d'ampleur pour les talibans. « Si vous êtes les talibans, Noël arrive en avance », dénonce un haut diplomate étranger. « Envisageriez-vous un cessez-le-feu si votre principal adversaire venait juste de retirer la moitié de ses effectifs ? »

Donald Trump aurait pris sa décision mardi, selon le responsable américain. Ces derniers mois, l'émissaire américain pour la paix en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a rencontré les représentants talibans à plusieurs reprises. Il vient d'achever une tournée dans la région. Il avait auparavant exprimé l'espoir de parvenir à un accord de paix avant la présidentielle prévue en Afghanistan en avril.

Selon le New York Times, derrière la réaction de façade, à Kaboul, c'est la stupeur. Même les responsables habituellement au courant des questions de sécurité n'auraient pas été prévenus de cette décision préparée à Washington. Le contrôle du pays est loin d'être acquis à leurs yeux. Dans les faits, et de l'aveu de nombreux experts, les talibans n'ont jamais contrôlé autant de territoires.

Le niveau de violence reste extrêmement élevé, dans de nombreuses régions, y compris la capitale, régulièrement secouée par des attentats. Aussi, avec ce retrait, la présence de l'organisation Etat islamique pourrait encore se renforcer en Afghanistan. Le sénateur républicain Lindsey Graham en est convaincu, l'abandon de ce territoire est une stratégie hautement risquée qui pourrait ouvrir la voie à un nouveau 11-Septembre.

Sur l'Afghanistan, souvenez-vous de cette stratégie qui avait été employée par Mattis, qui était de ne plus dire combien il y avait d'hommes mais de renforcer très sérieusement le nombre d'hommes sur place. Exactement le contraire de ce qu'avait préconisé Donald Trump pendant la campagne

Jean-Eric Branaa, maître de conférence à Paris 2 et chercheur à l'Iris21/12/2018 - par Murielle Paradon



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