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Interrogatoire tendu de Bendaoud, le "logeur de Daech"

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Jawad Hebergeur des terroristes

- Vedette malgré lui du premier procès lié aux attentats du 13 novembre 2015, Jawad Bendaoud, dernier logeur de deux auteurs de cette tuerie revendiquée par le groupe Etat islamique, s‘en est tenu jeudi à sa version, lors d‘un interrogatoire tendu. Dans un langage fleuri et souvent passionné, ce petit délinquant multirécidiviste de 31 ans a répété qu‘il ignorait qui étaient les deux hommes amenés le soir du 17 novembre dans son squat de Saint-Denis par une jeune femme, Hasna Aït-Boulahcen, et un partenaire en trafic de drogue, Mohamed Soumah.

“Je n‘ai pas saisi du tout la gravité de l‘affaire”, a-t-il déclaré. “Un ami avec qui je fais du trafic de stup m‘amène une maghrébine qui fume des Marlboro light. Comment je pouvais savoir qu‘ils me ramenaient des kamikazes ?” “Madame, il y a un billet à prendre ! Je ne vais pas cracher dessus !” lancera-t-il plus tard à la présidente du tribunal. Il porte le haut de survêtement fuchsia du Paris Saint-Germain qu‘il avait, dit-il,

ce soir du 17 novembre où il a accueilli Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, et son compagnon de cavale Chakib Akrouh, dans l‘appartement squatté qu‘il a accepté de leur louer 150 euros pour trois jours. Abdelhamid Abaaoud lui demande vers où se tourner pour faire la prière et lui dit avoir “passé trois jours de fils de pute” après s’être “pris la tête avec la mère de (ses) enfants”, une version que Jawad Abaaoud affirme avoir cru. Il assure ne pas s’être attardé, pressé de rejoindre sa compagne -

“Je ne suis pas là pour faire connaissance, je suis là pour louer un appartement.” “Il y avait des signes mais je les ai mal interprétés”, admet-il cependant. Il attribue ce manque de discernement à une forte consommation de cocaïne pendant les heures précédentes. Le 18 novembre, les policiers du Raid donneront l‘assaut, au cours duquel périront les deux djihadistes, ainsi qu‘Hasna Aït-Boulahcen, cousine d‘Abdelhamid Abaaoud. Jawad Bendaoud avouera face caméra, avant d’être interpellé en direct, être le “propriétaire” du squat où ils étaient retranchés.

“LE CIEL M‘EST TOMBÉ SUR LA TÊTE”

Il jure aujourd‘hui n‘avoir compris qui étaient les deux hommes, arrivés dans cet appartement avec des sacs volumineux, qu‘une fois en prison. Au point, dit-il, de s’être défendu en garde à vue comme “pour un vol de sac à main.” “Le ciel m‘est tombé sur la tête”, dit-il encore. Mais au fil de l‘interrogatoire, il s’échauffe, théâtral, et fait la leçon à la présidente du tribunal, qui le rappelle à l‘ordre.

“Vous ne m‘impressionnez pas !” lui lance-t-il alors avant d‘interpeller les gendarmes qui gardent le box des prévenus et se sont levés pour le calmer. “Jawad, ça suffit !” intervient même un de ses avocats. Le calme revenu, la présidente en vient aux traces d‘ADN de Jawad Bendaoud retrouvées sur des morceaux de ruban d‘adhésif qui ont servi à la confection de la ceinture explosive déclenchée par Chakib Akrouh lors de l‘assaut du Raid.

Là encore, il nie toute participation à la confection de cet engin (“Je ne touche pas à ça, jamais de ma vie”), explique que les djihadistes avaient dû trouver cet adhésif là où il l‘avait rangé, dans l‘appartement, et récuse tout intérêt pour l‘islam radical, même s‘il admet avoir eu “la haine” en prison. “J‘aime trop la vie, j‘aime trop les femmes, j‘aime trop mon fils, j‘aime trop ma mère”, dit-il dans une de ses envolées. “Pour moi, ces gens ont des problèmes psychologiques.”

Entendu auparavant, Mohamed Soumah, 28 ans, avait demandé pardon aux victimes et à leurs familles mais juré qu‘il avait seulement voulu faire du “business” en servant d‘intermédiaire entre Hasna Aït-Boulahcen et Jawad Bendaoud. Pour les avocats des quelques 500 parties civiles représentées, “le plus dangereux” des trois prévenus est en fait Youssef Aït-Boulahcen, frère d‘Hasna et seul des trois hommes à ne pas être en détention provisoire, jugé pour non-dénonciation de crime terroriste et premier à avoir été interrogé, mercredi.

Les enquêteurs ont notamment retrouvé dans les téléphones portables et l‘ordinateur de cet homme au visage glabre, portant lunette et parlant un langage châtié, qui a changé de nom pour s‘appeler Youssef Assalam, des documents salafistes, de propagande djihadiste ou antisémites.

Edité par Simon Carraud



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