Jeb Bush a mis fin lundi à un faux suspense en annonçant sa candidature à l’investiture républicaine en vue de la présidentielle américaine de 2016. Favori des sondages, l’ex-gouverneur de Floride n’est pas pour autant assuré d’une victoire.
Il était le premier républicain à s’installer dans les starting-blocks. Le 31 décembre 2014, Jeb Bush, fils du 41e président américain George Bush et frère du 43e président américain George W. Bush, avait mis fin à ses fonctions au sein de tous les conseils d'administration où il siégeait. Un peu plus tôt, le 16 décembre, l’ancien gouverneur de Floride (1999-2007), n’avait fait aucun mystère de son ambition présidentielle en annonçant sur son compte Facebook qu’il se préparait à briguer la magistrature suprême.
Lundi 15 juin, dans la soirée, ce faux suspense a été définitivement levé : après avoir twitté tout au long de la journée sur l'arrivée imminente de "sa grande annonce", Jeb Bush, 62 ans, a officiellement lancé sa campagne : "Je suis candidat à la présidence des Etats-Unis", a-t-il déclaré devant ses sympathisants. "Nous allons une nouvelle fois prendre notre avenir en main dans ce pays", a-t-il dit dans son discours au Miami-Dade College. "Je ne considérerai rien, ni personne, comme acquis. Je ferai campagne avec mon coeur, je ferai campagne pour gagner !"
Une machine politique appelée Bush
Contrairement au Parti démocrate, qui semble largement gagné par l’idée d’une investiture d’Hillary Clinton, le camp républicain s’apprête à vivre une primaire très disputée. Parmi les candidats supposés au processus de désignation figurent des personnalités très en vue du Grand Old Party (GOP, Parti républicain). Parmi elles, le gouverneur du New Jersey, Chris Christie ; celui du Wisconsin, Scott Walker ; l'ancien gouverneur de l'Arkansas Mike Huckabee ; le chirurgien proche du Tea Party Ben Carson, et les sénateurs Rand Paul, Ted Cruz et Marco Rubio.
Légèrement en tête dans les sondages, l’ex-gouverneur de Floride bénéficie plus qu’aucun autre de ses adversaires d’une redoutable machine politique, qui a déjà porté son père et son frère à la Maison Blanche. "De nombreux donateurs liés à cette famille qui domine le camp républicain depuis un quart de siècle attendaient que le jeune frère de l’ancien président George W. Bush donne un signal sérieux", a indiqué le "New York Times", dans un article du 16 décembre.
Mais le nom même de Bush reste associé à plusieurs controverses dont pourrait pâtir sa candidature. En 2000, beaucoup d’Américains lui ont en effet reproché d’avoir joué un rôle dans le cafouillage électoral qui, en Floride, l’État dont il était alors le gouverneur, jeta le trouble sur la première élection de son frère à la Maison Blanche.
Mais la plus retentissante affaire demeure celle liée à l’usage quasi systématique de la torture par la CIA après les attentats du 11-Septembre. Dossier brûlant qui est l'un des points noirs de la présidence de George W. et sur lequel Jeb Bush ne s’est pas encore publiquement prononcé.
Républicain "pragmatique"
Se définissant comme un républicain "pragmatique", il évite soigneusement de s’inscrire dans la ligne néoconservatrice qui colle à la peau de son frère aîné. L’homme se dit certes favorable à la peine de la mort et farouchement opposé à l’euthanasie, ainsi qu’à l’avortement, mais il fait preuve d’un certain progressisme sur plusieurs questions de société. Marié depuis près de 40 ans à une Latino-Américaine et parlant couramment l’espagnol, Jeb Bush s’est maintes fois déclaré en faveur d’une régularisation de millions de sans-papiers. Au grand dam de l’aile dure de son parti.
Sans mandat électif depuis sept ans, Jeb Bush préside une fondation au sein de laquelle il plaide également pour une réforme du système éducatif, dont les conservateurs du GOP ne veulent pas entendre parler. L'éducation figure en première place de son programme, comme le montre une vidéo de campagne diffusée dimanche. Le républicain y vante la création d'un système d’aide en Floride donnant des bons aux enfants de familles modestes pour leur permettre de payer leur scolarité dans des écoles privées. Un positionnement au centre qui fait de Jeb Bush l’un des candidats républicains les plus craints par les démocrates. D’autant que l’ancien gouverneur jouit encore d’une grande popularité en Floride, l’un des États qui peut faire basculer une élection.
Pour l’heure, les derniers sondages indiquent que Jeb Bush serait défait par Hillary Clinton dans un éventuel duel présidentiel en 2016. Mais sa popularité va croissante. Alors qu’il ne recueillait que 36 % des intentions de vote face à elle au début de l'année 2014, une enquête d’opinion publiée par la chaîne CNN le 22 décembre l’en crédite de 41 %.
7 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2015 (22:10 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (22:26 PM)Ed
En Juin, 2015 (04:54 AM)Anonyme
En Juin, 2015 (07:27 AM)Looolooo
En Juin, 2015 (07:44 AM)Enseigner au monde entier la démocratie et s'orienter vers une monarchie déguisée. Ils peuvent bien la fermer et laisser le reste du monde tranquille là.
En plus, pas assez de cette famille Bush!!!
L’Amérique est vraiment bizzarre. Quand ils retrouvent le dynamisme économique, ils en redemandent encore pour retourner dans merde. Dépenser de l'argent sans compte dans des guerre, s'appauvrir, augmenter les inégalités sociales....C'est ce dont les américains réclament à chaque fois qu'il retrouvent ou totalement, ou partiellement une économie honorable.
Après Bush père, Clinton redresse le pays.
Il remettent Bush fils au pouvoir qui a fini de tout abîmer et Obama vient redresser à nouveau.
Maintenant sans doute ils vont retrouver un troisième Bush pour encore massacrer. Incroyable pays!!!
Anonyme
En Juin, 2015 (14:09 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (14:27 PM)Participer à la Discussion