Joachim Gauck, ancien pasteur venu de l'ex-RDA, a été élu nouveau président d'Allemagne. Il succède à Christian Wulff qui a démissionné après plusieurs semaines de scandale lié à son implication présumée dans des affaires de corruption.
L'ancien pasteur Joachim Gauck a été largement élu dimanche président de la République allemande, devenant la première personnalité d'ex-RDA à occuper ce poste essentiellement honorifique. Avec la chancelière Angela Merkel, et désormais Joachim Gauck, l'Allemagne est dirigée par deux personnalités ayant vécu derrière le Rideau de fer jusqu'à la réunification du pays.Joachim Gauck, ancien militant des droits de l'Homme à la fin de la RDA, jouit d'un immense respect en Allemagne. Il a été plébiscité en obtenant 991 voix au sein de l'Assemblée fédérale, dont les 1.240 membres étaient chargé d'élire le nouveau président. « Quel beau dimanche! », s'est-il exclamé quelques minutes après être devenu le onzième président de la République fédérale. Un beau succès pour lui qui avait échoué en 2010 à devenir présidentDans une brève allocution, il a commencé par rappeler qu'il y a 22 ans jour pour jour avaient eu lieu les premières et dernières élections libres de RDA, quelques mois avant la Réunification allemande du 3 octobre 1990. « Je n'oublierai jamais ces élections. Jamais! », a-t-il dit, visiblement ému. « Vous avez élu un président qui ne peut pas penser sans l'idée de liberté » en lui, a-t-il ajouté.« Je dirai ‘oui' de tout mon coeur et de toutes mes forces à la responsabilité que vous m'avez accordée aujourd'hui », a-t-il poursuivi.Cet homme qui a supervisé pendant dix ans le travail sur les archives de la Stasi, la police politique d'Allemagne de l'Est, après la chute du Mur de Berlin, a été salué par la chancelière Angela Merkel dans l'enceinte du Bundestag (chambre basse du Parlement), où se déroulait cette élection. Il a ensuite été longuement applaudi par l'Assemblée.Soutenu par Angela Merkel« Je me réjouis de ce résultat », a déclaré la chancelière sur la chaîne de télévision publique ZDF, affirmant que Joachim Gauck avait « en tête l'intérêt des citoyens ».Le président est désigné pour cinq ans par les 620 députés et autant de représentants des Etats régionaux. Angela Merkel a soutenu Joachim Gauck bien qu'il ne soit membre d'aucun parti politique. Tous deux incarnent la « génération 89 » qui a entamé sa carrière politique dans la sillage de la chute du Mur, le 9 novembre 1989. Les principaux partis représentés au Bundestag, les Unions chrétiennes-démocrates (CDU/CSU), les libéraux du FDP, les sociaux-démocrates du SPD et les Verts, s'étaient mis d'accord pour soutenir Joachim. Gauck dans ce scrutin anticipé.Le 17 février dernier en effet, son prédécesseur conservateur Christian Wulff avait démissionné après plusieurs semaines de scandale lié à son implication présumée dans des affaires de corruption. Son départ après seulement 20 mois de mandat, après la démission du précédent président, a écorné l'image de la fonction présidentielle.Seule autre candidate en lice, la « chasseuse de nazis » Beate Klarsfeld, 73 ans, soutenue par la seule gauche radicale, Die Linke, partait battue d'avance. Elle n'a obtenu que 126 voix.Sarkozy « agacerait » désormais BerlinIronie de l'histoire, Nicolas Sarkozy, qui a adressé ses félicitations au nouveau président de l'Allemagne, semble au même moment moins en état de grâce auprès de l'exécutif outre-rhin. Et notamment d'Angela Merkel. Selon l'hebdomadaire « Der Spiegel », la chancelière allemande, qui a apporté son soutien au président français serait agacée par la volte-face de celui-ci quant à la tenue d'un meeting commun. Le magazine allemand ajoute qu'Angela Merkel ne serait finalement pas si mécontente de ne pas venir soutenir Nicolas Sarkozy en raison des récentes déclarations de celui-ci sur l'immigration, et notamment menacé de faire sortir la France de l'espace Schengen si les accords européens sur la libre circulation n'étaient pas révisés.
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