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La droite espagnole punie dans les urnes, Madrid en suspens

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Espagne Election
Les Espagnols ont sanctionné le Parti populaire (PP) au pouvoir lors des élections régionales et municipales de dimanche, selon des résultats portant sur 80% des voix, le chef du gouvernement Mariano Rajoy payant le prix de quatre années de politique d'austérité et de scandales de corruption.

Si le PP arrive en tête du scrutin, juste devant les socialistes du PSOE, selon des résultats encore provisoires, il réalise cependant son pire score depuis 1991 et est en passe de perdre la majorité dans la plupart des régions qu'il contrôlait et peut-être la mairie de Madrid.

Les partis issus de mouvements citoyens, la gauche radicale anti-austérité de Podemos ("Nous pouvons") et les centristes anti-corruption de Ciudadanos ("Citoyens"), réalisent la percée attendue, confirmant la fragmentation de l'électorat après des décennies de contrôle du pouvoir par le PP et le PSOE. 

 "C'est une correction pour le PP. Le facteur 'peur' n'a pas joué et les électeurs ont voté pour Podemos et Ciudadanos", a commenté José Pablo Ferrandiz de l'institut de sondage Metroscopia.

En concentrant pas loin du tiers des voix, les nouvelles forces politiques mettent de facto fin au bipartisme qui a organisé la vie politique espagnole depuis la fin du franquisme et le rétablissement de la démocratie il y a 40 ans.

Au terme d'un scrutin qui donne un avant-goût des élections législatives de novembre prochain, les différents partis vont devoir entamer une délicate période de tractations et de compromis pour former des coalitions dans 13 des 17 régions appelées aux urnes dimanche. Le PP en contrôlait jusqu'alors 10. 

 D'après les résultats partiels, le PP devrait notamment perdre sa majorité absolue dans les Comunidad (régions) de Madrid et Valence et pourrait même y être poussé dans l'opposition par la constitution de coalitions de gauche, une situation qu'il n'a plus connu depuis 20 ans.

La situation est similaire pour la mairie de Madrid, un bastion conservateur depuis 1991 que le PP, bien qu'arrivé en tête du scrutin, pourrait perdre au profit de l'alliance de gauche "Ahora Madrid" (Maintenant Madrid), menée par l'ex-juge Manuela Carmena et soutenue par Podemos.

A Barcelone, une autre alliance de gauche dirigée par Ada Colau, fondatrice de la Plate-forme des victimes d'hypothèques qui milite contre les expulsions immobilières, et soutenue là-aussi par Podemos, l'a emporté face aux partisans de l'indépendance de la Catalogne, ce qui constituerait un coup dur pour le mouvement séparatiste. 

 FRAGMENTATION 

 La transformation radicale du paysage politique espagnol renforce l'incertitude en vue des élections législatives attendues cet automne.

Car si la croissance économique est repartie en Espagne, le chômage frappe encore 24% de la population active et les scandales de corruption à répétition qui visent tant le PP que le PSOE favorisent l'émergence des nouvelles formations.

"C'est la première fois depuis des décennies que les électeurs auront véritablement la possibilité de changer les choses. Pas seulement changer de gouvernement, mais changer notre démocratie", avait souligné avant le vote de dimanche Carolina Punset, qui a dirigé la campagne de Ciudadanos dans la région de Valence.

 Initialement basée en Catalogne, cette formation centriste a émergé sur le plan national. En multipliant par dix le nombre de ses adhérents, à 22.000, et comptant une centaine de milliers de sympathisants, le parti d'Albert Rivera ne ressemble plus guère à la petite formation qu'il était à sa création, il y a neuf ans.

Podemos, le parti de la gauche radicale issu du mouvement des Indignés de la Puerta del Sol, en 2011, s'est également installé dans la classe politique, après avoir réuni 8% des voix lors des élections européennes d'il y a un an, deux mois seulement après sa création.

La fragmentation du paysage politique risque d'entraîner des situations de blocage comme cela est le cas en Andalousie depuis les élections du mois de mars. 

 Au pouvoir depuis 32 ans dans cette province du sud de l'Espagne, le PSOE reste la première force politique mais avec 47 sièges sur les 109 que compte l'assemblée régionale il ne peut gouverneur seul. Le PP, après de lourdes pertes, se retrouve avec 33 sièges. Podemos est troisième avec 15 sièges, suivi par Ciudadanos (9 élus).

Susana Diaz, chef de file régionale du PSOE, a indiqué lors d'une récente interview qu'elle pourrait opter pour l'organisation d'un nouveau scrutin et a souligné qu'en Andalousie comme à l'échelle nationale, le paysage politique espagnol tournait au "chaos".

 (avec Inmaculada Sanz; Henri-Pierre André et Tangi Salaün pour le service français)


1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Mai, 2015 (09:50 AM)
    Encore des mouvements "petits bourgeois" qui osent défier les "nobles" partis politiques traditionnels?

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