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SENEGAL-IRAN : Les raisons diplomatiques du rappel de l’ambassadeur. Dakar saisit le Conseil de Sécurité des Nations unies sur l’affaire des armes. Téhéran se fâche. Banjul se prépare.

Auteur: Bitimrew.net

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Les observateurs de la scène politique internationale avaient senti cette rupture diplomatique entre le Sénégal et l’Iran venir à pas feutrés. Elle a été effective depuis hier. «Le Sénégal a décidé de rappeler en consultation son ambassadeur en République Islamique d’Iran, à compter de ce mardi, suite à l’arraisonnement, en octobre dernier à Lagos d’un navire en provenance d’Iran et à destination de la Gambie, transportant des armes» a-t-on lu sur le communiqué du ministère des Affaires étrangères.

LA PARTIE VISIBLE DE L’ICEBERG

«Le Sénégal, fidèle aux exigences de paix et de sécurité qui doivent gouverner les relations entre Etats et estimant que les explications fournies sur cette affaire par la partie iranienne ne sont pas satisfaisantes, a décidé de rappeler en consultation son ambassadeur en République Islamique d’Iran, à compter de ce jour », précise la  source diplomatique.

Selon la partie sénégalaise, «le rappel de l’ambassadeur sénégalais en Iran fait suite à l’arraisonnement, le 31 octobre 2010 à Lagos d’un navire en provenance de la République Islamique d’Iran et à destination de la Gambie, transportant une cargaison de treize conteneurs remplis d’armes de diverses catégories, y compris des munitions pour armes lourdes».

«Le Sénégal avait exprimé, dans un communiqué en date du 13 novembre dernier, ses graves préoccupations en raison de la menace qu’une telle opération fait peser sur la paix et la sécurité de la sous région» rappelle le texte.

C’est dans ce cadre que le ministre des Affaires étrangères de la République Islamique d’Iran est venu en visite à Dakar, les 12 et 13 décembre 2010, «pour discuter de sujets de coopération bilatérale et porter un message d’explications des autorités iraniennes sur l’affaire de la cargaison d’armes».

LES DESSOUS DE LA RUPTURE ENTRE DAKAR ET TEHERAN

Suite à l’isolement sur le plan international dont l’Iran fait face, le Sénégal fait partie des rares Etats souverains à avoir accepté d’afficher ses relations avec ce pays. Dakar a entrepris de grands projets dans le cadre de la Coopération internationale avec Téhéran. Des sociétés iraniennes se sont implantées au Sénégal, ce qui demeure un signe de la vitalité des relations entre les deux pays. Dans le cadre des relations internationales, Dakar avait fortement pesé sur la libération de l’étudiante Française Clotilde Reis. Récemment d’autres américains ont été arrêtés en Iran puis libérés suite à  l’intervention sénégalaise.

La dernière visite du président Ahmédinjad  remonte en avril dernier lors de l’inauguration du Monument de la Renaissance. Mais depuis un certain temps, les relations entre Dakar et Téhéran se sont détériorées.

Mais le constat fait dans la journée d’hier mardi 14 décembre 2010, c’est que Dakar et Téhéran se sont communiqués par personnes interposées (le Ministre iranien des Affaires Etrangères limogé et l’ambassadeur du Sénégal à Téhéran rappelé le même jour).

C’est Téhéran qui a lancé le signal de la rupture. Les autorités iraniennes ont publié le décret  annonçant le limogeage du chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki. Le Ministre des Affaires Etrangères a été remercié aux moments où il était en mission à Dakar. C’est un signal fort à l’endroit des autorités sénégalaises. La démarche iranienne serait plus élégante si le Ministre des Affaires Etrangères Manouchhr Mottaki avait été limogé après son retour à Téhéran. 

DAKAR SAISIT LE CONSEIL DES SECURITE DES NATIONS UNIES 

Les iraniens n’auraient pas accepté de voir le Sénégal saisir les Nations Unies pour ouvrir une enquête sur les armes arrêtées au Nigéria. Les autorités sénégalaises n’ont pas perdu du temps. Le président Wade avait immédiatement écrit au Conseil de Sécurité pour que l’Iran donne des explications sur ces armes. Le limogeage du Ministre Mottaki est un  geste fort lancé à l’endroit des autorités sénégalaises qui l’ont bien compris. C’est en partie, ce qui explique le rappel de  l’ambassadeur. 

Mieux encore, le Sénégal a saisi les autorités nigérianes qui ont décidé de juger les convoyeurs d’armes. D’ailleurs, le président Nigérian Goodluck Jonathan est attendu à Dakar le 22 décembre prochain. Selon notre source, le Nigéria a fourni d’amples informations sur cette affaire à l’Etat du Sénégal. Et les principaux responsables sont : la Gambie et l’Iran. Dakar pourrait également rappeler son ambassadeur à Banjul…

Bitimrew.net

Auteur: Bitimrew.net
Publié le: Mercredi 15 Décembre 2010

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