Doudou Seck, un marchand ambulant à Colobane, jugé pour meurtre, a échappé aux travaux forcés à perpétuité. La chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar lui a fait bénéficier de circonstances atténuantes avant de le condamner, ce mardi 6 juin 2017, à 15 ans de travaux forcés. Il avait poignardé à mort Abdoulaye Sylla alias "Pape Sylla" un jeune de 22 ans. Il devra aussi payer aux parents de la victime la somme de 10 millions de F Cfa.
Les faits à l'origine de ce procès remontent au mercredi 23 février 2011, à la Rue 9 X Blaise Diagne. Tout est parti d'une petite altercation entre le défunt et l'accusé. De retour du marché de Colobane où il avait réussi à écouler deux paires de chaussures, Doudou Seck s'était mis à découper des pastèques pour ses moutons, dit-il.
En un moment donné, il dit avoir vu Pape Sylla en train de manipuler du chanvre indien. Et quand celui-ci a hélé un enfant pour l'envoyer acheter de la cigarette, il s'y est opposé. Ce qui a provoqué l'ire de son vis-à-vis. Lequel, n'ayant pas digéré cette intervention, l'a insulté.
"J'ai fait fi de ses insultes et me suis alors rendu chez lui pour me plaindre auprès de ses parents. Rentré chez moi, il m'a rattrapé. Mais, c'est lorsqu'il a cassé une bouteille et m'a attaqué que j'ai réagi. Comme j'avais en main le couteau que j'utilisais pour trancher les pastèques, je me suis défendu avec. Je l'ai poignardé. Je ne me rappelle pas où est-ce que je l'ai atteint", dit-il devant la barre.
Il a ensuite présenté ses plates excuses à la famille éplorée. "Il m'arrive de me réveiller tard la nuit pour prier pour l'âme du défunt. C'est un accident, l'œuvre de Satan. Je présente mes excuses aux parents de la victime. Je regrette beaucoup ce qui s'est passé", a déclaré l'accusé, âgé de 34 ans.
Mais sa version a été démentie par des témoins. Ces derniers ont affirmé que c'est suite à l'altercation que Doudou est allé chez lui chercher un couteau. Arme avec laquelle il a asséné un coup au défunt au niveau de la poitrine. Ce qui fait dire à la partie civile qu'il y avait "une volonté manifeste de donner la mort", avant de réclamer la somme de 10 millions à titre de dommages et intérêts.
Le parquet, pour sa part, a affirmé que l'intention d'attenter à la vie du défunt ne souffre d'aucun doute. Il a ainsi requis les travaux forcés à perpétuité.
Quant à la défense, elle a plaidé la disqualification des faits en coups mortels (c'est à dire coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner).
4 Commentaires
Fx
En Juin, 2017 (13:40 PM)A force de taper sur les enfants pour un oui ou non on les transforme petits a petits a de grands monstres !....C'est partout la violence ..A la tele, a l'ecole , dans la rue, dans les bus !
Modou
En Juin, 2017 (13:52 PM)" De retour du marché de Colobane où il avait réussi à écouler deux paires de chaussures,"
Tout porte a croire que peut etre meme que sa vie carcerale sera meilleure que celle d'homme libre.
Ils sont nombreux au Senegal ceux comme Doudou Seck baissent la tete et en silence acceptent un destin qui les accablent.
Ce meurtre a fait deux victimes directes et peut etre meme 10 autres victimes inddirectes.
Anonyme
En Juin, 2017 (20:12 PM)Anonyme
En Juin, 2017 (00:13 AM)Comme décrit ce cas n’était pas complexe pour nécessiter une longue instruction.Je me demande pourquoi le code de procédure pénale du Sénégal ne prévoie pas l’incarcération des que la personne avoue?
Le jugement dans les plus brefs délais est un droit.
Participer à la Discussion