Reparlons de l’amputation du ministère de la Culture et du Tourisme dont Youssou Ndour avait la charge dans le premier gouvernement d’Abdoul Mbaye. Débarrassé du ‘fardeau’ de la Culture, le désormais ministre du Tourisme a profité de l’occasion pour annoncer son retour 'partiel' sur la scène musicale. 

Un retour qui pose problème d’autant plus que « la qualité de membre du Gouvernement est incompatible avec (…) toute activité professionnelle publique ou privée rémunérée », comme le rappelle le journal Quotidien dans son édition du jour. Or, si Youssou Ndour déclare avoir informé le président Macky Sall de son intention de reprendre le micro, il est évident qu’une autorisation verbale ou même formelle de ce dernier en ce sens, serait une violation parfaite des lois en vigueur dans le pays. 

Comment cumuler la fonction ministérielle avec une activité privée à but lucratif, deux casquettes que voudrait revêtir à la fois le ministre-chanteur, ce qui laisse supposer un conflit d’intérêt manifeste ? Comment peut-on envisager une seule fois sortir du Conseil des ministres pour allez chanter et danser le soir devant un public ? C’est si comme le président de la République, le Premier ministre ou n’importe quel autre membre du gouvernement demandait, parallèlement à ses activités ministérielles ou 'présidentielles', l’autorisation de pouvoir exercer sa profession d’hier. 

Ou était-ce simplement une ruse de Youssou Ndour visant à préparer l’opinion à son départ éventuel du gouvernement, en cas de remaniement, étant donné qu’être ministre, de nos jours, ne garantit aucunement la « sécurité » de l’emploi ? Le cas échéant, Youssou Ndour qui tient tant à la musique, pourrait dire à l'endroit de ses détracteurs : « je n’ai pas attendu d’être viré du gouvernement pour retrouver la scène, le métier que j’aime exercer ». Mais en attendant, il lui faudra opérer un choix, entre ministre de la République, et chanteur, les deux ne faisant pas bon ménage, si ce n’est un regrettable mélange des genres. Ceux qui rêvent de voir Youssou Ndour sur scène leur demander « est-ce que vous êtes là ? », devraient donc se faire à l’idée de ne plus l’appeler monsieur le ministre.