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Retard des pluies dans le monde rural : Un groupe d’experts explique et recommande

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Retard des pluies dans le monde rural : Un groupe d’experts explique et recommande

Les Groupes de travail Pluridisciplinaires (GTP) ont été mis en place dans les différents pays du CILSS en 1984 pour analyser le déroulement de la pluviométrie pendant l’hivernage et ses conséquences sur la production agricole.

Au Sénégal, le GTP est composé des services de la Météorologie (ANACIM), Hydrologie (DGPRE), Environnement (CSE) et ceux intervenant dans le domaine de l’Agriculture (DA), Elevage (DIREL), Protection des végétaux (DPV), Sécurité Alimentaire (CSA et SE/CNSA), Santé, médias et usagers.

La coordination technique de ce groupe est assurée par l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM). Le GTP publie à la fin de chaque décade un Bulletin Agrométéorologique destiné aux autorités nationales, aux bailleurs de fonds, aux usagers et aux techniciens pour fournir des informations complètes sur la campagne agropastorale.

Dans sa réunion décadaire du mercredi 23 Juillet 2014, la situation des différents secteurs a soulevé beaucoup d’inquiétudes sur le profil de l’hivernage et qui méritent d’être portées à la connaissance des décideurs.

Sur le plan météorologique, un déficit de la pluviométrie est observé presque à l’échelle sous régionale avec une situation plus marquée dans les régions du Sahel Ouest. En fait, les configurations permettant une pénétration de la mousson, et par la suite le développement des événements pluviométriques, ne sont pas encore bien établies. Par ailleurs, cette année coïncide avec un évènement El Niño en cours. El Niño qui trouve sa source dans le Pacifique, est le plus grand phénomène météorologique d’amplitude globale qui occasionne des variations interannuelles du climat. Pour le Sahel, El Niño a comme impact la baisse de la pluviométrie.

Sur le Sénégal, la situation est déficitaire sur la moitié ouest du territoire avec une extension vers le centre sud, normale sur la bande allant de Linguère, Bakel, Goudiry jusqu’à Kédougou. La seule zone légèrement excédentaire se situe sur l’axe Podor- Matam du fait des fortes pluies enregistrées au nord du pays pendant la journée du 9 Juillet.

Sur l’axe Dakar-Saint-Louis en passant par Louga et Thiès, beaucoup de localités sont à l’attente de la première pluie utile pour faire des semis. Cette situation est aussi valable dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaolack et Kaffrine où il est noté des zones où les semis ont démarré et d’autres qui attendent toujours les premières pluies.

Dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda où l’hivernage s’est installé normalement dans la première décade de Juin, la rareté des pluies dans la deuxième quinzaine du mois de Juin a causé beaucoup de pertes de semis sur le riz et d’autres spéculations. Bien qu’une reprise légère de la pluie soit observée en Juillet, beaucoup de producteurs ont été obligés de procéder à des ressemis.

Si la région de Kédougou semble être moins touchée par le déficit pluviométrique, telle n’est pas le cas à Tambacounda où dans plusieurs localités la saison culturale n’a pas démarré du fait de la rareté des pluies.

Coté pastoral, la situation reste aussi préoccupante. Du fait de la rareté du pâturage et des points d’eau naturels (mares), beaucoup de mouvements de transhumance ont été notés en Mai et Juin du Ferlo vers les régions de Kaolack et Kaffrine. Faute de pâturages dans ces zones, ces mouvements ont continué vers le Sud et l’Est où la situation n’est guère meilleure. Les animaux sont toujours à la recherche de pâturages et de points d’abreuvement.

Ce tableau globalement préoccupant de la saison des pluies cadre bien avec les prévisions saisonnières élaborées et diffusées au mois de Mai. Il était prévu un hivernage à tendance déficitaire à normale avec une installation tardive des pluies.

Les prévisions météorologiques pour le reste du mois de Juillet prévoient une accalmie sur la majeure partie du pays avec des pluies qui resteront confinées dans la partie sud du pays.

Au vu de ce contexte, le GTP a élaboré les recommandations suivantes :

• Mettre en place des spéculations qui s’adaptent à une saison courte. La culture du niébé, du sésame et de la pastèque devrait être encouragée dans les différentes parties du pays.

• Répondre aux besoins des populations en situation d’urgence, dans les domaines de la nutrition et de l’accès alimentaire

• Renforcer la surveillance, la prévention et la prise en charge de la malnutrition aiguë globale ;

• Renforcer l’accès aux aliments pour le bétail et aux services vétérinaires de base pour les agropasteurs pour pallier le déficit fourrager et les difficultés liées à la perturbation des mouvements de transhumance ;

• Effectuer un suivi continu et rapproché des zones à risque pour s’enquérir des réalités du terrain ;

• Effectuer un suivi continu t rapproché de la campagne agro-sylvo-pastorale.


La situation est préoccupante, certes, mais pas désespérée. Si les producteurs adoptent les stratégies d’adaptation conjuguées aux mesures d’urgence des décideurs, les menaces d’une insécurité alimentaire sévère seraient atténuées. .


Signé

1. Diabel NDIAYE ANACIM

2. Agnes Manga Johnson, Direction Agriculture

3. Bounama DIEYE, Direction Agriculture

4. Mouhamadou Bamba DIOP, Centre de Suivi Ecologique

5. Khady KANE, Direction de l’Elevage

6. Cheikh Sadiou PENE, Secrétariat Exécutif /Conseil National à la sécurité Alimentaire



3 Commentaires

  1. Auteur

    Mamdou

    En Juillet, 2014 (14:00 PM)
    Allah est là, il va tout arranger, c'est bien certain, pourtant, c'est dans les pays musulmans entr'autres que la misère est la plus grande, pendant que nous implorons Allah, le travail ne se fait pas.
  2. Auteur

    Mustafa Dieng

    En Juillet, 2014 (15:48 PM)
    Nous devrons désormais penser plutôt aux agriculteurs qu'à des inondations de Dakar.

    Tout laisse à penser qu'à l'approche de l'hivernage, on a plutôt eu à craindre les inondations dan des zones minoritaires du pays. Alors que la majeur partie du pays souhaite des pluies en abondance en vue de nourrir tout le pays.

    Que le bon Dieu nous réalise le meilleur destin
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    Auteur

    Salif Sow

    En Juillet, 2014 (22:50 PM)
    La même chanson depuis des decenies. Quelle honte de politique de developpement!!!!!
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