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Baye Peulh, artiste comédien, parle de son ami et guide : « Les confidences de Makhourédia Gueye avant sa disparition »

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Baye Peulh, artiste comédien, parle de son ami et guide : « Les confidences de Makhourédia Gueye avant sa disparition »

Ses prestations ont  toujours tenu en haleine les passionnés du 6e art. Il faisait même rire à mort les malades. Lui, c’est El hadji Omar Ba, plus connu sous le nom de Baye Peulh. Coincé au Grand Théâtre, lors de la présentation de la pièce «Keur Baye Dame» pour la célébration de la journée internationale du théâtre, l’ancien artiste comédien nous replonge dans les souvenirs de sa carrière.  *

 

Dans cet entretien accordé au journal Le Pays, Baye Peulh est revenu sur ses débuts dans le théâtre, les dernières confidences de son ami feu Makhourédia Gueye, les difficultés que rencontrent les anciens artistes, non sans émettre un jugement sur les jeunes artistes comédiens… 

 

Le public vous connait sous le nom de Baye Peulh, mais quelle est votre vraie identité ?

 

Mon vrai nom est El Hadj Omar Ba. Mais, je suis plus connu sous le pseudonyme de Baye Peulh, qui est un nom d’artiste. Je l’utilise pendant les scènes de théâtre. On me surnomme ainsi. Je suis originaire de la région de Kaolack, plus précisément à Léona. Je suis né le 19 mars 1937. Je suis marié à une épouse et je suis père de 10 enfants. Actuellement, j’habite à Bargny parce que j’ai vécu pendant des années dans le Camp militaire et j’ai fini par m’installer dans cette ville. C’est ainsi que j’ai décidé d’acheter une maison là-bas pour y rester une bonne fois pour toute, car je ne voulais plus me tenir loin de ce lieu. Donc, je suis domicilié en face de ce camp, dans le «Pont quartier» avec toute ma famille.

 

D’où est venu votre surnom Baye Peulh ?

 

On avait écrit une pièce théâtrale qu’on devait jouer. La pièce s’appelait « Takussan Ndar ». Et, il y avait un marabout dans le scénario qui s’est trouvé être moi.  Lorsqu’on a fini le spectacle, on devait me trouver un nom, faute de quoi la pièce n’allait pas passer à la télévision. Je devais impérativement avoir un nom.  C’est sur ces entrefaites que Makhourédia Guèye a suggéré qu’on me surnomme Baye Peulh pour interpréter ce rôle, soutenant que presque tous les vieux peulhs sont souvent des marabouts. (Rires). C’est de là qu’est parti le nom. 

 

Makhourédia Guèye m’avait dit : « Tu es vilain et je suis beau. Je peux te faire gagner de l’argent. Il faut juste me suivre et je vais te montrer le chemin à prendre. » 


En quelle année avez-vous intégré le milieu théâtral ?

 

J’ai commencé à faire du théâtre en 1976. J’étais dans le même service que Makhourédia Guèye, à l’aéroport. On se chamaillait et tout à coup il m’a parlé en ces termes : « Tu sais, tu peux gagner de l’argent avec ton vilain visage ». Je lui ai rétorqué : « C’est qui le vilain ».  C’est ainsi qu’il m’a encore dit : « Tu es vilain et je suis beau. Je peux te faire gagner de l’argent. Il faut juste me suivre et je vais te montrer le chemin à prendre. Je vais t’aider comme tu ne connais rien et que tu es laid». Avant de poursuivre : « Moi, je suis beau et j’ai fait les bancs, je ne suis pas comme toi qui n’as pas fait l’école française. Mais, je suis un intellectuel et je suis civilisé ».  Il m’a convaincu comme ça, même si je ne voulais pas entrer dans ce jeu d’hideux, car je n’aimais pas ça tout au début. Makhourédia Guèye m’a promis de m’aider en m’initiant au théâtre, alors que moi je suis entré très tôt dans l’armée. La cause en est que je suis peulh et que chez nous quand tu ne vas pas à l’école, les parents  t’obligent à pratiquer un métier comme l’élevage ou autre chose. Un jour, un de mes camarades de classe m’a conseillé d’aller exercer un métier au lieu de perdre beaucoup de temps à l’école, car je n’avais pas les aptitudes intellectuelles pour réussir. C’est depuis cette date que j’ai rompu les amarres avec les bancs  pour intégrer l’armée parce que mon niveau d’études n’était pas trop avancé. J’ai passé la majeure partie de ma vie dans l’armée.

 

Où est-ce que vous vous êtes connus ?

 

Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à l’armée, de même que Habib Diop (Ndlr : Baye Eli), qui a fait l’armée comme moi, avant de nous retrouver à l’aéroport. De là, Makhourédia Guèye m’a amené dans le mythique groupe, en l’occurrence la troupe théâtrale de « Daraay kocc ».

 

Le théâtre était-il une passion que vous nourrissiez depuis votre enfance ?

 

Non ! Tout petit, l’idée ne m’a pas jamais effleuré l’esprit. Toutefois, c’est dans l’armée que j’ai pris le départ. C’était lors d’une fête de 4 avril. On m’a proposé d’imiter les gens. Je faisais des choses extraordinaires. Tout le monde s’émerveillait. J’imitais les officiers avec qui je m’accompagnais. Et, par la suite, cela a été une réussite totale, car mon fort était que j’ai fait la guerre d’Algérie. .  Et c’est à partir de ce moment qu’on m’amenait partout afin que je fasse des prestations. Sincèrement, j’ai commencé à faire des tournées un peu partout pour faire rire les gens. 

 

Le théâtre, c’était une passion pour nous. On aimait tout ce que l’on faisait. On ne se disait pas qu’on allait se faire une fortune dans le théâtre, non. La preuve en est que mon premier salaire ne dépasse même pas 70 000 CFA. Mais les Sénégalais étaient contents de ce que nous faisions.


Vos débuts dans le milieu artistique étaient-ils faciles ?

 

Je n’ai pas rencontré de difficultés majeures au début de ma carrière, parce que  Makhourédia Gueye et moi, on maîtrisait plusieurs langues locales et cela faisait notre force. On parlait du Sarakolé et la langue Bambara. C’est pour cela,  que j’ai réussi avec brio mon audition à Daraay kocc, puisqu’à la suite de deux à trois essais, les responsables m’ont dit que c’était bien et que je pouvais désormais continuer avec eux. Ma  première pièce de théâtre, c’est « Takussan Ndar Guej ». Mais en gros, j’ai participé à plus d’une cinquantaine de pièces de théâtre dont « Teuss-Teuss », « Ibra Italien », « Darou », « Seybi Dou Am », « Bara Yeggo », « Awa ak Adama », « Lapisse », pour ne citer que celles-là.

 

Vous avez alors beaucoup d’argent ?

 

Quand on jouait à cette époque, l’argent ne nous motivait pas. Mais il n’y avait que le plaisir. Le théâtre, c’était une passion pour nous. On aimait tout ce que l’on faisait. On ne se disait pas qu’on allait se faire une fortune dans le théâtre, non. La preuve en est que mon premier salaire ne dépasse même pas 70 000 CFA. Mais les Sénégalais étaient contents de ce que nous faisions, de nous voir sur scène ou sur le plateau de la télévision. Toutefois, la considération que les artistes ont aujourd’hui, nous ne l’avons pas eue  autrefois. Si ce n’est que les commerçants  qui nous offraient des boubous traditionnels et autres objets de valeur, tandis que d’autres personnes nous remettaient de l’argent. Les Sénégalais sont tellement gentils. Ils sont reconnaissants. Je n’ai pas eu grand-chose du théâtre.

 

Mais comment faites-vous pour subvenir aux besoins de votre famille ?

 

Moi, j’ai fait l’armée, comme je vous l’ai dit. En fait, j’ai deux pensions, car  j’ai fait la guerre d’Algérie et j’ai travaillé aussi à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). Je ne peux que  rendre grâce à Dieu. Aujourd’hui, je parviens à vivre décemment avec ces deux pensions que je perçois normalement.

 

Pourquoi y a-t-il toujours des problèmes dans votre milieu ?

 

Non, les artistes comédiens s’entendent bien. Il n’y a aucun problème particulier entre nous. La seule chose est que le théâtre est un milieu qui a ses réalités, il est un peu dangereux des fois. L’argent et la femme peuvent être des sources de conflits. Ils détruisent tout sur leur passage. Si on n’est pas patient, on risque d’aller de travers. Mon ami et initiateur dans le métier Makhourédia Gueye me disait souvent d’être patient et que tôt ou tard je m’en sortirais, qu’il fallait juste que me souhaite de vivre longtemps. Aujourd’hui plus de 12 ans après, je n’ai pas reçu d’aide provenant du théâtre pour survivre,  alors qu’on a sillonné toutes les régions. Par contre, je rends grâce à Dieu.

 

Comment appréciez-vous la célébration de la journée internationale du théâtre au Grand théâtre, mercredi dernier ?

 

Je fonde un grand espoir pour l’avenir du théâtre dans ce pays, parce que cela ne s’est jamais déroulé dans ce pays. C’est un bon départ et un bon signe pour les jeunes artistes, puisque que les opportunités qu’ils ont aujourd’hui, nous ne les avions pas à nos débuts. Le Grand Théâtre a beaucoup de projets en vue. Je pense que la nouvelle génération peut dépasser ce que nous avons réalisé au niveau du théâtre.

 

Quels sont vos sentiments après avoir reçu ce prix de reconnaissance qu’on vous a décerné lors de cette cérémonie?

 

Je m’en réjouis. C’est un prix qui, vraiment, m’honore. Cependant, à la place de ce prix, j’aurais préféré autre chose. Actuellement, je préfère 5 000 francs en lieu et place de ce prix. Ma voiture est à sec et mes poches sont vides. Je ne peux pas me procurer du gasoil, alors que je rentre jusqu’à Bargny.

 

Aujourd’hui, les artistes comédiens font du commercial. Les jeunes s’habillent très mal, ils ont un vocabulaire très vulgaire qui favorise davantage la dépravation des mœurs et le mauvais comportement des jeunes. Or, ils doivent savoir que le théâtre éduque

 

 Etes-vous allé à l’extérieur pour le théâtre ? Aviez-vous gagné des prix ?

 

Je suis parti en France, j’ai fais le  Gabon, l’Espagne, l’Algérie. Je n’ai fait que ces pays là. J’ai remporté un prix africain, mais au niveau international, non. En Gambie, nous avons reçu des prix. Mais quand il s’agit d’argent, nous ne percevons que des miettes ou bien on nous leurre sur le montant. Je pense même que c’est ce qui se passait à propos des pays occidentaux.

 

Quelle a été votre première réaction à l’annonce du rappel à Dieu de votre ami  Makhourédia Guèye ?

 

Photo inédite: Baye Peul et Makhouradia Guèye en mode "Footballeur"

 

C’était incroyable ! L’état dans lequel je m’étais plongé, quand j’ai appris la mauvaise nouvelle était insoutenable. J’étais sous le choc. J’avais l’impression que le monde s’effondrait sous mes pieds. J’avais dû mal à réaliser que je venais de perdre mon frère, mon ami. J’avais le cœur meurtri. J’étais tellement martyrisé que lors de la prière mortuaire, je n’arrivais même pas à tenir sur mes jambes. Je ne sentais plus mes pieds. Je me sentais comme quelqu’un de paralysé. Mais à un certain moment je me suis dit qu'il faut que je sois un peu fort, d’autant plus qu’il m’incombait de remonter le moral à ses enfants. Aujourd’hui, il me manque profondément. Il était un homme loyal et sincère. De son vivant, on se retrouvait presque tous les jours chez lui pour parler de tout et de rien.

 

Quelles sont les dernières confidences qu’il vous a faites ?

 

Lorsqu’il était alité, ses enfants m’ont appelé, alors que j’étais à Ndiassane pour le Gamou. Ils m’ont dit que leur père  a été hospitalisé à l’hôpital de Grand-Yoff. Sans perdre de temps, j’ai rappliqué dare-dare sur Dakar pour aller à son chevet. Allongé sur son lit d’hôpital, il m’a fait savoir que depuis qu’il est malade, il n’a reçu aucune aide émanant d’une quelconque autorité du pays. Il m’avait dit : « A l’exception de mes enfants, vous êtes la seule personne qui m’a apporté son soutien en ces moments difficiles. Par conséquent, je ne veux pas que ma famille reçoive des aides après ma mort », Un message que j’avais transmis à toute sa famille surtout à sa fille Ndèye Astou. C’est la raison pour laquelle quand il a rendu l’âme, sa famille s’est abstenue de recevoir une quelconque aide provenant des autorités du pays et de quiconque.

 

Êtes-vous toujours en contact avec sa famille ?

 

Bien sûr que oui ! Cette famille est et restera toujours la mienne. Je reçois fréquemment de leurs nouvelles. Jamais, je ne délaisserai cette famille, je n’y pense même pas. D’ailleurs, Madame Elisabeth Diouf, épouse de l’ancien président du Sénégal en l’occurrence Abdou Diouf, nous envoie de l’argent pendant chaque fête de Korité et de Tabaski. Et, à chaque fois que je récupère l’argent, je remets à la famille de Makhourédia Geuye leur part d’autant que cet argent était toujours destiné à nous deux. Cela date de longtemps et jusqu’à maintenant,  Madame Elisabeth Diouf continue son geste. Je me réjouis que ses enfants m’aiment et me considèrent comme leur vrai père


Quels souvenirs gardez-vous de votre ami, le défunt Makhourédia Guèye?

 

J’ai très mal lorsque je suis seul au milieu des artistes comme mercredi passé au Grand théâtre. On se tenait toujours compagnie. Mais, je me remets toujours à Dieu. C’était un grand homme, un personnage unique pour moi. Je lui vouais une admiration sans faille. C’était un homme de cœur que j’aimerai pour toujours. Je me souviens que, quand je commençais à prendre des galons dans le milieu du théâtre, il n’arrêtait pas de me conseiller en disant qu’il faut épargner de l’argent  pour pouvoir inscrire mes enfants à l’école et acheter une maison. Il soutenait que si je ne faisais pas cela, mes enfants vont être dans le besoin une fois  que je serai décédé.  Makhou voulait que je sécurise mes enfants. Il me le disait toujours en aparté et dans un ton sérieux. Il s’est beaucoup investi dans ma carrière. Il voulait coûte que coûte que je m’en sorte et que mes enfants puissent bénéficier de notre travail.  Parfois, je venais lui soumettre mes problèmes financiers. Il ne se gênait pas de me remettre de l’argent. Ou alors, il me rassurait pour dire qu’on a un contrat quelque part et qu’on aurait de l’argent bientôt. C’est quelqu’un qui restera toujours dans mon cœur pour tout ce qu’il a fait pour moi. Que Dieu l’accueille dans son paradis. Lui et moi, nous avons galéré dans notre carrière, car il arrivait qu’on se débrouille pour vivre et subvenir aux besoins de nos familles respectives. Je respire beaucoup mieux aujourd’hui, car j’ai arrêté le théâtre.

 

Pourquoi avez-vous décidé de mettre fin à votre carrière de théâtre après la mort de votre ami Makhourédia, alors que vous faisiez toujours rire les  gens ?

 

Makhourédia Guèye était mon complice. Il était un professeur, un maître et c’est grâce à lui que je suis devenu comédien. Il est impossible de remplacer Makhou. C’est mon ami, mon partenaire, c’est pour cela que j’ai arrêté la comédie. On avait une telle connivence qu’un seul geste suffisait pour que nous nous comprenions. Nous étions un binôme d’enfer qui plaisait à tout le monde. Aujourd’hui qu’il est parti, je n’ai plus le goût de jouer au théâtre. En outre, il faut savoir aussi que je ne peux pas jouer avec la nouvelle génération. Ce, du fait que la façon dont les jeunes comédiens jouent le théâtre est différent de la nôtre. Les jeunes s’habillent très mal, ils ont un vocabulaire très vulgaire qui favorise davantage la dépravation des mœurs et le mauvais comportement des jeunes. Or, ils doivent savoir que le théâtre éduque. En plus, il est suivi par toutes les couches de la société, y compris les chefs religieux. Donc,  le fait de s’adonner au métier du théâtre requiert une certaine décence et un savoir-faire.

 

Comment voyez-vous le théâtre d’aujourd’hui dans son ensemble ?

 

Aujourd’hui, les artistes comédiens font du commercial. Je suis désolé de le dire mais les jeunes ne font plus du théâtre. Le théâtre n’a plus sa valeur d’antan. Il est industrialisé maintenant ce qui fait qu’ils ne le font plus avec passion. Les jeunes comédiens d’aujourd’hui ne s’intéressent qu’à l’argent. Contrairement à nous. On avait la passion du métier. On aimait ce que nous faisions et on donnait toujours la meilleure de nous même pour faire plaisir au sénégalais, en dépit des maigres cachets que nous gagnions.

 

Pensez-vous que ces jeunes peuvent assurer la relève ?

 

Je m’en doute présentement. Sincèrement, je ne le pense pas,  même s’il faut reconnaitre qu’il y a des jeunes comédiens qui ont du talent. Je peux citer en guise d’exemple Moustapha Diop, comédien à Daraay Kocc. Ce dernier avait les compétences et capacités requises pour assurer la relève. Mais malheureusement, il a laissé le théâtre. Il y a aussi Pape Demba Ndiaye, le neveu de Cheikh Tidiane Diop. C’est un jeune qui regorge de talent.  Mais il ne peut pas faire progresser le théâtre tout seul. Il a besoin d’être épaulé. Il faut qu’on lui apporte du soutien dans ses œuvres afin qu’il parvienne à redorer le blason du théâtre.

 

Il n’y a rien d’extraordinaire dans mes journées. Chaque jour que Dieu fait, je vais au Camp militaire pour discuter avec mes connaissances. Sinon, je fais des aller et retours entre Dakar et Thiès. Je suis très fatigué et j’ai besoin qu’on m’aide.


Comment analysez-vous le fait que des artistes comédiens vivent dans des conditions précaires aujourd’hui, alors qu’ils ont toujours travaillé pour le Sénégal ?

 

C’est regrettable ! Les artistes comédiens ne représentent rien du tout au Sénégal. Pourtant, ils ont toujours été au service de la nation. Les artistes comédiens ne sont pas respectés dans ce pays. On ne leur a jamais octroyé la place qu’ils méritent. Ils sont laissés en rade, à eux-mêmes. Les autorités étatiques ne se soucient même pas d’eux. La preuve, je vous ai dit tout à l’heure que Makhourédia Guèye, alité, n’a jamais reçu d’aide émanant de qui que ce soit. Feu Thierno Ndiaye Doss était dans la même situation. Il n’a jamais été secouru par une quelconque autorité du pays durant toute sa maladie. Aujourd’hui encore, il y a d’autres artistes qui vivent dans des conditions très difficiles. Le cas de Ndèye Khady en est une parfaite illustration. Je ne voudrais pas trop m’épancher sur la maladie de cette dernière nommée,  car lorsque je suis allé lui rendre visite les membres de sa famille n’ont pas voulu que son état de santé soit médiatisé. Mais, j’ai toujours une pensée pour elle.


Apparemment, vous avez une situation stable ?

 

Je rends grâce à Dieu. Mais il faut reconnaitre que tout ce que j’ai eu aujourd’hui c’est grâce à ma progéniture. Ce sont mes enfants qui m’aident. Aucune autorité n’est venue à ma rescousse. Ce sont mes enfants qui s’acquittent de toutes les charges familiales. Et si tout cela est possible, c’est encore une fois grâce à Makhourédia Guèye. A l’époque, celui-ci m’avait recommandé d’instruire mes enfants, afin qu’ils puissent m’aider demain. Actuellement, je peux dire que je suis en train de récolter les fruits de ses conseils. Dieu merci, j’ai des enfants qui travaillent et ne ménagent aucun effort pour satisfaire mes besoins. J’ai une maison et une voiture.

 

Avez-vous un enfant qui veut suivre vos pas ?

 

J’ai une fille qui aspire à devenir comédienne. Elle m’a dit qu’elle aimerait suivre mes pas, mais je l’en dissuade. C’est une passionnée du théâtre même si je ne l’encourage pas beaucoup. Je ne veux pas qu’elle fasse du théâtre parce que c’est un métier qui ne nourrit pas son homme. Elle est coiffeuse, donc je la vois plus exceller dans cette profession que dans la comédie. D’ailleurs, elle est partie en Gambie pour faire des prestations avec une troupe théâtrale. Hormis elle, aucun de mes autres enfants n’a les ambitions de se lancer dans le théâtre.

 

Le président Macky Sall a célébré sa première année à la tête du pouvoir. En tant qu’ancien artiste, avez-vous un message à lui lancer ?

 

Le président de la République vient de faire un an à la tête du pouvoir, mais il doit savoir que rien ne marche dans le milieu artistique. Depuis des mois, je cours derrière une audience pour le rencontrer, en vain. Je ne sais pas s’il n’a pas reçu mes requêtes ou s’il refuse de me recevoir. Mais, je lui ai écrit lui-même une lettre. J’ai écrit à sa femme Marième Faye Sall ainsi qu’à son frère en l’occurrence Adama Faye pour une audience. Mais jusqu’à présent, rien n’est fait.

 

Comment meublez-vous votre temps comme vous n’êtes plus sur les planches ?

 

Il n’y a rien d’extraordinaire dans mes journées. Chaque jour que Dieu fait, je vais au Camp militaire pour discuter avec mes connaissances. Sinon, je fais des aller et retours entre Dakar et Thiès. Je suis très fatigué et j’ai besoin qu’on m’aide.



10 Commentaires

  1. Auteur

    Ma

    En Mars, 2013 (13:12 PM)
    Paix a son ame.

    • Auteur

      Véra-cité

      il y a 3 semaines (10:46 AM)
      J'aimerai bien te voir dans la même situation ,  pour voir si ton linge sale tu vas le laver en famille ou le faire solo.
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  2. Auteur

    Makhouuuuuu

    En Mars, 2013 (13:44 PM)
    Peul ngua y'a fi dakhe meew mdrrrrrrrr :sn:  :sn:  :sn: 
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    Auteur

    Ndardar

    En Mars, 2013 (14:07 PM)
    de grands MONSIEURS, merci pour tout
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    Auteur

    Il Faut L'aider

    En Mars, 2013 (14:28 PM)
    mais il faut aider ce MONSIEUR!! cela fait des annees et dans nombreuses rubriques qu'il crie au SECOURS!! AIDEZ LE WAAY!! KI makk laa, teh lokhobi meuneutoul.... Macky Sall recevez ce monsieur... et les senegalais nantis les Cheikh Amar, les Diagna... aidez ce monsieur...YOUKHOU NAAA BA SONNNA
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    Auteur

    Tymphi

    En Mars, 2013 (15:25 PM)
    un grand homme mais que de contradictions dans ce qu'il dit. Je crois que dafay naakh
    Auteur

    Hummmmmm

    En Mars, 2013 (16:25 PM)
    j'ai beaucoup aimè baye peul dans le theatre.j'ai vraiment joui surtout son duo avec feu makhou(que le bon dieu lui pardonne ses peches et l'envoie à son paradis.amine)......Nous sommes au senegal,les personnes à aider sont beaucoup.le president Wade en son temps pouvait l'aider,pourquoi il ne l'a pas exploitè......il faut pas comptè sur le president actuel.il est venu sur le pied de guerre.wassalam :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla: 
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    Auteur

    Bayefaal

    En Mars, 2013 (23:25 PM)
    Ce qu'on appelle du gâchis ,au lieu de faire des transferts de compétences pour les jeunes on les laisse mourir

    Pourtant il y ' des écoles au Sénégal , il ne devrait pas y avoir une retraite pour ces gens la , ils doivent transmettre leur savoir faire et recevoir en contre partie de l'état un salaire.
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    Auteur

    Mane Moussa

    En Mars, 2013 (01:02 AM)
    Sur ce site, certains sont capables de s'en prendre même au bon Dieu pour soi disant défendre le Benno Bok Ignane Ak Sokhor; apparemment c'est la mode depuis l'avénement de Maky Sall. Bonne continuation aux méchants
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    Auteur

    Sago

    En Juillet, 2013 (12:58 PM)
    Le gouvernement de Macky sincéremment a changé le sénégalais en quoi maintenant : le Sénégalais est devenu plus pauvre - méchant - ne s'entraide presque plus - une nation ou chacun sa poche - sa maison - sa devanture uniquement - personne ne croit à personne.
    Auteur

    Réébatass

    En Juillet, 2013 (23:04 PM)
    Mane bii momay rayy mane: "Je suis marié à une épouse"...
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