C’était prévisible. Tout comme à l’annonce de la mort d’Elvis Prestley ou encore de Michael Jackson, Papa Wemba est au cœur des rumeurs les plus folles. Depuis l’annonce de son décès le 24 avril, de nombreux fans ne croient pas à la thèse d’un accident et planchent plutôt, pour un empoisonnement... au micro. L’artiste qui s’est écroulé sur scène samedi à Abidjan serait victime d’un complot, selon eux. Un des siens parle même de... crime. De quoi alimenter les théories conspirationnistes. Retour sur la saga musicale du Roi de Rumba.
Personne ne semble vraiment y croire. Papa Wemba, qui s’est écroulé sur scène dimanche à Abidjan n’est pas mort de cause naturelle. La « mort par infarctus massif » diagnostiquée par une source médicale de Ivoirematin.com ne convainc pas les Congolais. Alors que la dépouille du chanteur est attendue ce jeudi au Congo pour les funérailles, la thèse du complot est de plus en plus agitée. Un Congolais, qui se présente comme un spécialiste de la criminologie, a lancé la rumeur. Au point que la télévision nationale congolaise y consacre une édition. La vidéo de son malaise est depuis passée sous toutes les coutures pour analyser les ingrédients d’un coup monté.
En Afrique, on ne meurt jamais naturellement
Le choc et l’émotion passés, place aux supputations. L’édition du Panier sur la RTCN a été entièrement consacrée à la mort « suspecte » de Wemba. L’attitude particulièrement gauche d’un de ses collaborateurs qui a de suite ramassé le micro à sa chute a attiré l’attention. Suffisant, pour certain de parler de « crime organisé » et de réclamer une autopsie.
Officiellement, aucune autopsie n’a été annoncée. L’Agence ivoirienne de presse (AIP) a annoncé le rapatriement de sa dépouille le 28 avril par vol spécial affrété par les autorités ivoiriennes. Dans la nuit du 27 au 28 avril, une veillée mortuaire, à laquelle prendra part de nombreux artistes, sera organisée pour rendre un dernier hommage à l’artiste congolais, qui jusque dans la mort le tumulte n’aura pas épargné. Une polémique post mortem dont le géant de la musique congolaise se serait volontiers passé, lui dont l’immense carrière a été parsemée de mésaventures.
Aussi géniale qu’obscure, la carrière de Papa Wemba n’a pas toujours été lisse.
Les déboires français de Wemba
1969. Les années fastes de Papa Wemba. Il fonde avec d’autres jeunes l’orchestre culte du Zaïko Langa Langa. En compagnie de Evoloko, Pépé Felly, entre autres, il en devient très vite la locomotive. Les idées pleines la tête, il décide de voler de ses propres ailes et monte son groupe, Isifi Lokolé qui deviendra plus tard le Yoka Lokolé. Et lance dans la foulée, la Société des ambianceurs et personnes élégantes (SAPE).
Dans les quartiers populaires, la mode de Papa Wemba commence à gagner du terrain. Très vite, beaucoup de jeunes le suivent. Wemba en arrive même à créer un village des sapeurs, le Molokaï, avec ses codes et spécificités vestimentaires. Le béret devient l’emblème du village et Papa Wemba se fait couronner chef coutumier.
1977. Viva la Musica, fait ses premiers balbutiements. Avec le groupe, le label Real World de Peter Gabriel le propulse sur le devant de la scène internationale. 1986. Papa Wemba entre définitivement en Europe et enchaine les tournées. 1999, l’année de la consécration. Maria Valencia et Le Voyageur, figurent parmi les sélections du réalisateur italien Bernardo Vertolucci pour son film Paradiso e inferno.
2004. Tout bascule. Papa Wemba est arrêté par la justice française et incarcéré à la prison de Fleury Mérogis près de Paris pour son implication présumée dans un réseau d’immigration clandestine. Certains affirment que le chanteur et ses complices aidaient de faux musiciens à obtenir un visa contre la rondelette somme de 3500 dollars environ 1 750 000 FCFA.
Les enquêteurs belges et français le soupçonnent d’avoir organisé sous le couvert de ses activités musicales l’immigration clandestine de plusieurs centaines de ressortissants congolais. Quelque temps plus tard, il obtient la liberté conditionnelle, mais reste dans le viseur de la justice européenne.
Après un an passé entre les mailles de la justice, son retour au pays natal est vécu comme une véritable fête. Une foule immense l’accueille, au grand bonheur des foules qui retrouvent le rythme endiablé de la Rumba.
8 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2016 (11:49 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (11:50 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (12:03 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (12:28 PM)PAPA WEMBA EST UN BAOBAB GEANT ET UN BAOBAB NE TOMBE JAMAIS SEUL .
AME NA NIO KHAMNE KOULENE LALE WAKH .
MERCI PAPA , TA VIE EST BIEN REMPLIE . BON REVEIL AU PARADIS .
Mama Wemba
En Avril, 2016 (12:56 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (14:04 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (14:56 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (15:19 PM)Participer à la Discussion