Le 21 juin, la musique est en fête depuis plus de vingt ans. Pour Doudou N’diaye Rose, elle l’est depuis ses sept ans, l’âge à partir duquel il commença à s’intéresser à la musique, au rythme et au sabar. Toute une vie menée à tambour battant ont fait de sa personne un patrimoine national vivant que la Rts a souhaité faire monter sur scène pour se raconter et surtout jouer.
La Rts a investi la scène de la Biscuiterie de la Médina le temps d’une soirée afin d’enregistrer une émission hommage au «Tambour major». Elle sera diffusée dans la soirée du 21 juin à l’occasion de la fête de la musique. La Biscuiterie, Doudou N’diaye Rose la connaît bien et l’a vu fonctionner de près, lui le natif du quartier qu’on appelait encore Kaye Findive. Un retour aux sources en quelque sorte pour celui qui exerça le métier de soudeur dans sa prime jeunesse. L’homme à la sempiternelle baguette vient conter au public sa vie sous le feu des questions de la journaliste qui n’apparaît que sous la forme d’une voix off.
Vedette de la soirée, il est entouré par ses «enfants» du tambour qui l’introduisent par un battement cérémonieux et régulier. Le monument national vivant a choisi trois symboles pour représenter le Sénégal. Des symboles forts qui, à ses yeux, sont les trois piliers auxquels il se réfère quand il songe à son pays. En premier lieu le baobab, puis la pirogue et enfin le lion pour son dynamisme sont les pierres angulaires de sa vision de la Nation sénégalaise. Ce sont ensuite les différents tambours issus des quatorze régions du pays qui viennent alimenter son propos outre son invention propre : le gorongbabas. Evoquant ses mentors, le nom de El hadj Mada Seck vient de suite faire office de véritable père musical mais également d’éducateur tant ses conseils sur le fait de s’abstenir de fumer et boire furent porteurs pour sa longévité.
Du haut de ses plus de 80 ans, l’homme a vu défiler l’histoire contemporaine du Sénégal. Proche des Socialistes, on ne pouvait manquer d’évoquer ce compagnonnage intime avec le Président Senghor qui l’invitait régulièrement à venir battre la mesure lors des lectures de poèmes de fin de semaine à Popenguine. Puis, Didier Awadi à travers une vidéo vient apporter son témoignage à propos de celui qu’il qualifie de «père» et qui lui a fait le plaisir de jouer du sabar sur le morceau «dans mon rêve» de son disque Présidents d’Afrique. Ce disque paru en 2010 pour le cinquantenaire des indépendances trouvait aussi pour Didier Awadi tout son symbole dans la vie de Doudou N’diaye Rose.
Matador lui, n’a jamais eu l’occasion de partager la même scène avec le monument national. C’est désormais chose faite, pour lui comme pour le Daara J Family. La mention de l’œuvre du «Tambour major» à l’échelle de la ville de Dakar n’est pas éludée puisque la présence des majorettes du lycée Kennedy et des choristes de la paroisse Saint-Joseph du défunt Julien Jouga raviva les souvenirs glorieux du temps déjà passé.
1 Commentaires
Joobajubba
En Juin, 2013 (10:36 AM)Participer à la Discussion