[ Video] Omar Sy nous parle de son nouveau défi

"Je joue quelque d'autre, c'est un vrai défi"
Omar Sy nous confiait hier que sa participation à "Samba" était "évidente". "C'était un bon timing pour moi, en tant qu'acteur, de prendre un rôle comme ça. C'est un vrai rôle de composition. Je joue quelqu'un d'autre. Ce quelqu'un d'autre a une trajectoire où lui-même joue d'autres personnages. C'était un sacré challenge." Son amitié avec les réalisateurs a également pesé dans la balance. "On fait les choses ensemble. Ils me lancent des défis en en prenant, eux aussi, à chaque film. Ces risques-là, je les prends plus facilement avec eux. J'ai beaucoup plus confiance. Je savais aussi qu'un sujet comme ça dans leurs mains pouvaient faire un très bon film. Je voulais les accompagner." Dans un sourire, il constate qu'il a eu raison: "Ca donne ce film-là, riche et moderne."

Pour la première fois, Omar Sy se retrouve, à l'écran, embarqué dans une histoire d'amour. "Et c'est plus facile quand c'est avec Charlotte Gainsbourg: elle est jolie, on a moins besoin de composer", dit-il dans un grand éclat de rire.

Le pas léger et le torse bombé
Pour aborder le sujet délicat des sans-papiers avec le plus de justesse et de finesse possibles, Omar Sy a vu des reportages, un film ("La pirogue") et lu le livre "Samba pour la France". Mais surtout, il a rencontré des gens en attente de l'autorisation de rester en France. "On est sorti. Je voulais les voir dans la rue. Je me suis rendu compte qu'on ne marchait pas pareil. Moi, je bombe le torse, j'ai le pas léger, je regarde tout le monde dans les yeux, je suis à l'aise. Eux marchent d'un pas très lourd, ils se font petits, ils essaient presque de disparaître. Ca m'a frappé. Et tout ça à cause d'une peur permanente qui va jusqu'à la paranoïa. Ils peuvent flipper en voyant un facteur. C'était intéressant de savoir ça. Je n'aurais pas eu autant de précisions si je n'avais pas échangé avec eux."

Ces rencontres ont touché Omar Sy et surtout, lui ont permis de mesurer sa chance. "Il y a des inégalités et je suis du bon côté. On se demande ce que les gens vont se poser comme questions après avoir vu le film. Ca devient encore plus motivant. Ca m'encourage dans la démarche."

"Les frères Dardenne peuvent m'appeler"
La sortie américaine de "Samba" a d'ores et déjà été annoncée pour 2015. On évoque la vie californienne d'Omar Sy, installé à Los Angeles depuis plusieurs années. "Au départ, je voulais vivre un an de vacances. Après tout ce qui s'était passé, je me suis dit qu'on allait kiffer de partir là-bas. On pouvait se le permettre, on y est allé." Mais il assure que cela ne le ferme pas. Bien sûr, il y a des projets américains mais "je peux très bien faire un film coréen aussi. Ou un film belge." 

Omar Sy bientôt chez les Dardenne? "Pourquoi pas? Je reste ouvert! Ils peuvent m'appeler les mecs." En vivant à L.A., l'acteur se sent perpétuellement en vacances. "Je n'avais pas ce sentiment quand j'étais à Paris avant." Et au niveau du travail, ici ou là-bas, il jure que ça ne change rien. "Je reste moi-même. Sauf que je passe des castings aux Etats-Unis, je vais vraiment 'décrocher' un rôle. Il faut continuer à séduire, c'est bien, je ne veux pas me reposer. Mais ça ne change pas mon métier."