Le Monde a publié, jeudi, le compte-rendu détaillé de la nuit qui a précédé la sortie des photos volées de François Hollande, casqué, arrivant et partant en scooter d'un appartement partagé avec Julie Gayet. On y apprend la naïveté d'Hollande, qui a cru pouvoir tenir un secret comme l'a fait François Mitterrand avec Mazarine, sa fille cachée, et l'incapacité de son entourage à faire annuler la parution des clichés.
"Au premier étage du "château", jeudi 9 janvier, l'entourage du président a le visage fermé, de ces masques qu'on revêt dans les cérémonies funèbres ou lors des catastrophes nationales. Comme si ce soir, au-delà de la crise qui les réunit, les conseillers du chef de l'Etat avaient compris que le principal problème de François Hollande, c'était François Hollande lui-même".
Coup de pouce de Valls
Depuis plus d'une semaine, tous tentent de faire taire une rumeur de plus en plus persistante. Tous les moyens sont bons pour empêcher la sortie du fameux numéro, même si les conseillers du Président se laisseront berner par le magazine, qui avait préparé une fausse une avec Vanessa Paradis en couverture. Aucun membre de l'entourage de François Hollande parviendra à empêcher la sortie en kiosque, mais, pire, personne ne parviendra à le récupérer. Du moins pas avant minuit, heure d'arrivée d'un motard dans la cour de l'Elysée muni de l'exemplaire obtenu grâce à un coup de pouce de... Manuel Valls.
Comme "Tonton"
Ce que pressentait l'Elysée depuis dix-huit mois est désormais public. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir alerté Hollande des dangers encourus. "Vingt fois, depuis un an et demi, son cercle de communicants est venu lui faire part de la "rumeur". François Hollande a souri, changé de sujet devant les uns, nié devant les autres. Le président, apparemment, veut croire que l'époque où François Mitterrand pouvait garder secrète pendant vingt ans l'existence d'un enfant n'est pas tout à fait terminée".
Hollande convoque une réunion de crise. L'objectif est double. Mettre au point une stratégie crédible, alors que les reproches adressés à Nicolas Sarkozy de confondre vie privée et publique fusent depuis cinq ans. Et ont été un argument de campagne. La deuxième urgence concerne Valérie Trierweiler. Hollande "sait que l'humiliation planétaire qu'il inflige à sa compagne va lui valoir le pire. Il craint les éclats publics alors même qu'il a programmé, cinq jours plus tard, la conférence de presse qui doit lui permettre de reprendre la main. "Valérie" vient de faire un malaise. À 2 heures du matin, il appelle à la rescousse de vieux amis discrets".
Froideur
Ce sont ces fidèles qui organiseront l'hospitalisation discrète de la journaliste. Il est 5 heures du matin. Hollande tente d'aborder ce tournant de sa vie privée comme il gère des dossiers. Avec pragmatisme et froideur. "Depuis qu'il est élu, le président continue à mener presque tout en direct et seul. "Je préfère le faire que le faire faire", dit-il souvent. Il garde pour lui le secret de nombreux rendez-vous". "On ne sait jamais vraiment qui compte pour Hollande, qui sont ses amis ou pas. Ce soir, au restaurant, une vague inquiétude les étreint de l'avoir vu si neutre, auscultant les aspects techniques du scandale comme s'il s'agissait d'un dossier.
"J'ai les nerfs tout à fait froids", avait lâché le chef de l'Etat français à la télévision, il y a un peu moins d'un an". "Aucun n'a oublié comment, après la victoire, il a abandonné le précieux François Rebsamen et presque oublié Stéphane Le Foll, l'homme qui l'avait accompagné durant sa traversée du désert. "C'est ta différence avec Mitterrand" (une de plus, ndlr), lui avait lâché Rebsamen".Au final, son seul point commun avec le premier président socialiste de la 5e République, c'est cette liberté de décider quand il va officialiser sa relation avec Julie Gayet, qu'à l'Elysée, "tout le monde connaît". François Hollande aurait choisi de ne pas "la sortir tout de suite", comme il l'aurait confié.
3 Commentaires
Okk
En Février, 2014 (15:13 PM)Ok
En Février, 2014 (16:31 PM)Alimata
En Février, 2014 (23:08 PM)Participer à la Discussion