De bonnes nouvelles dans une Afrique subsaharienne minée par des dictatures – éclairées ou non feintes – de guerres civiles meurtrière, tragiques sur fonds de massacres interconfessionnels, interethniques et/ou tribaux.
Les députés sénégalais ont adopté vendredi à l’unanimité la loi sur la déclaration de patrimoine. Une première louable dans le pays, et cependant sous la contrainte du Fonds monétaire international (FMI) avec lequel le régime de Macky Sall s’est engagé sur un échéancier de règles de bonne gouvernement à prendre. Sauf que ces représentants du peuple se sont encore fait oublier dans le lot des assujettis à la déclaration de patrimoine, tout comme l’Assemblée nationale se soustrait au audit de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). Engagée sous le vœux de la « rupture », cette première législature sous le régime de Macky habitue de plus en plus les Sénégalais à obéir au doigt et à l’œil à l’exécutif, donc à fuir ses responsabilités. Quand d’autres de leur pair prennent des initiatives d’amendements voire d’oppositions de projets ou propositions de loi, les parlementaires sénégalais se contentent d’émettre des souhaits au moment du vote, comme certains ont déclaré – par sincérité ? – que les députés devaient faire partie du champ d’application de la loi sur la déclaration de patrimoine.
Ailleurs, de dignes représentants de leur peuple assument leur responsabilité avec courage. C’est arrivé au Burundi, dans une région de l’Afrique l’Est, encore saignante d’un génocide, et ayant pour voisin, le Rwanda, une dictature qui perdure – en dépit des performance économique du pays de Paul Kagamé. Vendredi toujours, une majorité de députés a retoqué, le projet de révision constitutionnelle du président Pierre Nkurunziza qui veut briguer un troisième mandat présidentiel en 2015. A… une voix près par défaut, ces parlementaires ont sauvé l’accord d’Arusha de 2000, socle du compromis politique sauvegardant le pays d’une résurgence de troubles. Même si cette « victoire » semble précaire - le gouvernement du président Nkurunziza envisageant d’autres moyens de faire passer la pilule – l’acte posé par les parlementaires soucieux du respect des règles démocratiques est historique.
Tout comme l’est la décision d’un autre chef d’Etat, le Namibien Hifikepunye Pohamba qui a confirmé, toujours vendredi, qu’il quittera effectivement ses fonctions de président et donc ne prendra pas part à l’élection présidentielle de son pays en novembre prochain. Elu en 2004, et après deux mandats, il ne suivra pas les pas de Sam Nujoma, son prédécesseur et non moins illustre combattant pour l’indépendance en 1990 de la Namibie. Lequel avait, après deux mandat (1990-1999), fait changer la Constitution pour effectuer un 3e mandat de 5 ans, et a été contraint en 2004 à lâcher du lest par l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (South West African People’s Organization – SWAPO) lorsqu’il voulut à nouveau tripatouiller la Charte fondamentale en vue de s’éterniser au pouvoir.
De bonnes nouvelles donc dans un sous-continent où des pouvoiristes à la mauvaise conscience s’échinent à s’éterniser au Palais, à l’instar du Burkinabais Blaise Compaoré qui entend briguer un énième mandat (depuis 1991), en dépit d’une fronde de plus en plus intense s’y opposant en enregistrant même un renfort en provenance du camp présidentiel.
Le « bourreau », en 1987, de son ami Thomas Sankara fait sans doute les frais du précédent sénégalais quand l’opposition et la société civile sénégalaises ont combattu en 2011 la candidature d’Abdoulaye Wade à un troisième mandat, et abouti à sa cuisante défaite à la présidentielle du 25 mars 2012, au profit de Macky Sall. Lequel a promis de réduire son mandat de 7 à 5 ans. Les Sénégalais attendent encore de voir pour croire.
2 Commentaires
Aleerte
En Mars, 2014 (18:41 PM)Honoris Causa
En Mars, 2014 (07:25 AM)Participer à la Discussion