Dakar a accueilli, du 5 au 6 décembre, la troisième édition du Forum international pour la paix et la sécurité en Afrique. Les 400 participants ont planché sur le thème : « L’Afrique face à ses défis sécuritaires : regards croisés pour des solutions efficientes ». Devant l’importance du sujet au menu, dans un contexte où l’insécurité menace la paix et la stabilité sur le continent, certaines absences posent question. Dans une tribune parue dans Le Monde Afrique, vendredi 9 décembre, le journaliste-écrivain Seidik Abba pointe cet état de fait et cherche des explications.
Il a commencé par profiler les différents dirigeants concernés, histoire de montrer que leur absence fait tâche. Il écrit : « Aucun chef d’État des pays membres du « G5 Sahel » (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), région au cœur des problématiques abordées, n’a effectué le déplacement de la capitale sénégalaise. Et comme pour ajouter à l’image désastreuse du niveau de participation des dirigeants africains, l’Algérie, la puissance régionale, ‘’le grand-frère au Sahel’’, s’est fait représenter par son ambassadeur dans la capitale sénégalaise, Boualam Hacene. »
Un casting de choix, des thèmes d’actualité
À ces absences de marques, il faut ajouter celles de la présidente de la Commission de l’Union africaine (Ua), Nkosazana Dlamini-Zuma, et de son commissaire à la paix et à la sécurité, Ismaël Chargui.
Pendant ce temps, souligne Seidik Abba, les partenaires étrangers de l’Afrique, eux, ont battu le rappel des troupes de haut niveau. Federica Mogherini, haut représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, était à Dakar au nom de l’Union européenne. L’Onu avait envoyé le secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix, le Français Hervé Ladsous. La France était représentée par son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Au-delà du caractère prestigieux du casting et de la pertinence des thèmes abordés, les résultats du Forum de Dakar valaient le détour. L’Ue s’est engagée à équiper les armées africaines en plus de la formation qu’elle leur dispense déjà. L’Onu va faire monter en puissance son partenariat avec l’Ua pour la paix et la sécurité en Afrique et utiliser des drones de surveillance dans le maintien de la paix sur le continent. Côté français, on prévoit de mettre en place une stratégie de cession d’équipements militaires aux pays africains.
Autre résultat important du Forum souligné par le chroniqueur du Monde Afrique : « Pour la première fois, par exemple, le continent souhaite s’engager dans la lutte doctrinale contre les extrémistes à travers la formation des imams et des prédicateurs capables d’expliquer et de promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam. Il s’agit, selon la formule des promoteurs de cet axe, de ‘’combattre l’extrémisme violent sans les armes’’. »
Bathily, le Maroc, Uemoa… : le prix des convictions
Analysant « de près » les causes des absences évoquées, Seidik Abba estime qu’« elles n’obéissent surtout pas à des contraintes d’agenda ». Le journaliste-écrivain croit savoir que Déby « ne souhaitait pas être l’hôte de son homologue sénégalaise Macky Sall, dont le compatriote Abdoulaye Bathily rivalise avec le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat pour la présidence de la Commission de l’Ua, poste à pourvoir en janvier 2017 ».
Dlamini-Zuma, elle, ne serait pas venue à cause du dossier de la demande de retour du Maroc dans l’Ua. Une requête soutenue par Dakar et au sujet de laquelle la Sud-Africaine traine les pieds.
« Le Nigérien Mahamadou Issoufou est en froid avec le Président sénégalais au sujet de la désignation du nouveau président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Un fauteuil que le Niger tient absolument à récupérer, en invoquant un compromis trouvé de longue date », signale Seidik Abba.
Qui ajoute : « Il n’est par ailleurs un secret pour personne que les relations entre le Sénégalais Macky Sall et le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Azizz n’ont jamais été très chaleureuses. Recherché dans son pays pour ‘’liens présumés avec le terrorisme’’, le Mauritanien Moustapha Chafi a pignon sur rue à Dakar, ce qui irrite le pouvoir de Nouakchott.»
« Enfin, conclut Abba, le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, dont le pays a été maintes fois cité dans les échanges du Forum, n’a pu venir à Dakar en raison de la fatigue du long voyage (9 heures de vol) entre Bamako et Abou Dabi où il a participé les 2 et 3 décembre à la conférence internationale pour la sauvegarde du patrimoine en péril.»
Si la raison de l’absence du Président malien semble recevable, celle des autres chefs d’État et de la présidente de l’Ua sonne comme une inconséquence des concernés. En effet dans un contexte où les extrémismes menacent la paix sur le continent, les dirigeants africains, chefs d’État et présidents d’organisation continentale, régionale ou sous régionale, gagneraient plus à se serrer les coudes plutôt qu’à entretenir leurs divergences.
14 Commentaires
Anonyme
En Décembre, 2016 (15:04 PM)Il faut le convoquer que quand c'est nécessaire par consensus comme les sommets extraordinaires de la cedea en cas de crise.
On sent que c'est juste pour dire que notre diplomatie est efficace mais le contenu répétifi est ennuyeux.
Anonyme
En Décembre, 2016 (15:09 PM)Toujours vouloir être au centre du monde. Bien mais un peu too much.
Trop de soft power tue le soft power.
On a qu'en faire un forum entre officier de l'armée, ministre de la défense et ne pas trop fatiguer les chefs d"états chaque année
Xeme
En Décembre, 2016 (15:21 PM)Passant
En Décembre, 2016 (15:24 PM)Latdior2012
En Décembre, 2016 (15:29 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (15:36 PM)Avant de penser internationale il faut penser nationale d'abord vous étes un président pour le Sénégal
Anonyme
En Décembre, 2016 (16:00 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (16:21 PM)Poils Blancs
En Décembre, 2016 (16:29 PM)Anonyme
En Décembre, 2016 (16:49 PM)Mdr u kill me
Surtout Gal Général Gaye partout où il passe c'est la catastrophe: joola milliers morts, rca viols. Un vrai aye gaffe. Kou ko bolé seu affaire oummou
Non Partisan
En Décembre, 2016 (17:04 PM)Modi
En Décembre, 2016 (17:23 PM)Au lieu d encourager et de financer Cheikh Gadio qui a cree son think tank et qui faisait une faisait une vraie parcticipation republicaine, on l ecarte.
Le president de la Republique a les pouvoirs d un souverain face au peuple. Par contre
il subit le diktat des puissances economiques etrangeres.
Il nous faut des reformes constitutionels qui vont renforcer les droits des citoyens face aux derives du pouvoir presidentiel.
Anonyme
En Décembre, 2016 (05:04 AM)Pas question de passer la présidence de l'UEMOA au Niger. Vous voulez contrôler, commencez par payer. Vous êtes le plus faible contributeur de toute la zone.
Anonyme
En Décembre, 2016 (08:23 AM)Participer à la Discussion