"Les Sénégalais ont appris avec indignation, lors de la conférence de presse donnée par Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal régional hors classe de Dakar, le vendredi 17 janvier 2014, que des avoirs estimés provisoirement à plus de 47 milliards de FCFA, sommes astronomiques, auraient été saisis dans des coffres et comptes bancaires appartenant à l’ancienne sénatrice Aida NDIONGUE ou à ses multiples sociétés."
"Il se trouve aussi que c’est la même personne qui faisait l’objet de poursuites devant deux cabinets d’instruction de Dakar, pour des faits distincts, d’après le Procureur de la République, qui, tels qu’ils sont connus de l’opinion, en l’état actuel des choses, seraient constitutifs, non seulement d’escroqueries portant sur des deniers publics mais aussi, et entre autres qualifications pénales possibles, de véritable association de malfaiteurs.
Tout mis ensemble, il semble que cette entreprise de haute délinquance d’Etat avait donc une égérie, toujours unique soumissionnaire à tous les appels d’offres, par sociétés écrans interposées ; elle est désormais sous les verrous. Les délinquants avaient un siège social, l’ancien ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de l’assainissement, qui lui réservait l’exclusivité de ses marchés qui se sont fortement suspectés d’être fictifs ; la plupart des hauts cadres sont maintenant à l’ombre pour les besoins de l’enquête. Mais, le sentiment général dans l’opinion, qui n’est pas dupe, est que seuls les présumés complices sont atteints pour le moment, et qu’il reste à se saisir des cerveaux, des chefs d’orchestre de cette mafia qui ne pouvait de toute évidence prospérer qu’à l’ombre protectrice des autorités d’alors. Et d’ailleurs, il est permis de se douter qu’avec cette immense fortune, ce soit le butin du PDS, ou celui de ses chefs, frauduleusement soustrait au pays, qui vient d’être capturé.
Parmi les politiques de rupture attendues des sénégalais qui ont congédié le régime du président Abdoulaye WADE le 25 mars 2012, figuraient en bonne place la nécessité de la reddition systématique des comptes des gouvernants ainsi que la fin de l’impunité pour les prédateurs des ressources publiques. Cette impérieuse demande sociale, pour le recouvrement par la Nation, de tout ou partie des biens dont elle a été spoliée, commandait aux nouvelles autorités, sous la conduite du chef de l’Etat, d’y donner suite en faisant initier les procédures pénales qu’impliquaient les faits articulés, qualifiés infractions pénales et reprochés à d’anciens dirigeants du régime déchu.
Dans ce cadre, et étant précisé par le conférencier qu’il s’agit de faits qui n’ont rien à voir avec les procédures déjà en cours devant les premier et deuxième cabinet d’instruction de Dakar, et dès lors qu’aucune procédure n’est encore déclenchée, pour autoriser l’invocation du secret de l’information, il était parfaitement normal que le Procureur puisse, au nom du droit du public à l’information, porter à la connaissance des sénégalais la découverte de cette caverne d’Ali Baba des temps modernes.
Cette opération salutaire, baptisée traque des biens mal acquis par les media, ne pouvait certainement pas se dérouler sans faire couler beaucoup d’encre et susciter quelques polémiques entretenues à dessein par la propagande de ceux qui, advenue l’heure de rendre des comptes, n’ont manifestement pour toute ressource dans leur laborieuse défense, que de fournir des réponses politiciennes à des interpellations juridiques, de mettre en cause gravement et sans aucun fondement Madame le Premier ministre ou de crier haro sur le Procureur de la République par des propos qui confinent parfois à la diffamation ; là où il eut fallu donner au public des explications crédibles sur la provenance de ce prodigieux magot dont l’accumulation et l’origine suscitent des interrogations légitimes malgré les vaines tentatives de dénégations et réfutations.
L’impact de cette polémique artificiellement entretenue restera marginale cependant, au regard de la grande approbation dont fait l’objet cette opération d’assainissement des mœurs publiques de la part de nos compatriotes effarés de prendre la pleine mesure de la corruption qui régnait au Sénégal ; il n’en demeure pas moins toutefois qu’elle a parfois eu le don brouiller les convictions d’une certaine frange de l’opinion auprès de laquelle on tente d’accréditer l’idée que les dossiers sont vides, les poursuites d’une totale vacuité et les personnes poursuivies victimes d’une chasse aux sorcières. Le but de cette propagande insidieuse est d’instiller le doute dans les esprits pour essayer de circonvenir les sénégalais qui manifestaient quelque impatience à voir enfin étalées les preuves éclatantes de la prévarication des anciens dirigeants.
Il est même des militants des droits de l’homme, pourtant censés connaître les règles qui gouvernent la procédure pénale, et notamment l’obligation de respecter le secret de l’instruction dès lors qu’il y en a une en cours, mais qui ne se sont pas privés de réclamer, à hue et à dia, la production de preuves par le pouvoir, ici et maintenant. Dans d’autres secteurs de la société civile, montent aussi des appels au pardon et à l’oubli, sur l’autel dit-on du nécessaire dialogue entre la majorité et l’opposition ; mais avec les révélations du Procureur de la République, les sénégalais sont à présents édifiés sur l’ampleur du mal et se doutent en plus qu’il ne s’agit là que de la face visible de l’iceberg.
Aussi, n’est-il pas possible de fermer les yeux sur ces pratiques mafieuses quand la grande majorité des sénégalais croupit encore dans la pauvreté, quand les hôpitaux et structures de santé primaire sont délabrés, quand l’école sénégalaise est en panne du fait de l’absence cruelle de moyens financiers. Aussi n’est-il pas non plus question de demander à l’opinion de pardonner, d’oublier ; et donc finalement d’assurer l’impunité aux prédateurs et leur donner ainsi la licence de jouir de leur butin, quand les besoins sont criards dans tous les secteurs de l’hydraulique, de l’énergie, des transports publics et que les attentes des populations se font pressantes en matière d’alimentation, de santé et d’éducation.
Pour le Parti socialiste, si le dialogue politique est une vertu dans une démocratie, il ne doit point cependant être le prétexte pour faire litière à un besoin de justice, l’alibi pour faire passer par pertes et profits la prédation des ressources nationales par les anciens dirigeants, au risque de donner un signal fâcheux à ceux d’aujourd’hui et de demain. Avant le pardon et l’oubli, il faut que la justice passe d’abord, non pas seulement pour un juste châtiment des prédateurs, mais parce qu’il moral et légitime de procéder au recouvrement des biens volés à la Nation pour les mettre au service du développement du Sénégal au profit de tous.
Au demeurant, et afin que nul n’en ignore, aucune autorité n’est investie, dans la République, du pouvoir d’absoudre des hommes publics coupables de prévarication et d’enrichissement illicite à l’occasion de l’exercice de leur fonction et c’est une négation même des principes qui la gouvernent que de demander à un homme d’Etat, fut-il le Chef suprême, d’interférer dans les procédures judiciaires en cours pour les infléchir dans un sens ou un autre. Pour que la République soit bien gouvernée en effet, il faut que les fonctions exécutives et délibératives y soient pourvues par voie élective, mais il importe aussi que celles-ci soient distinctes des fonctions juridictionnelles qui, au Sénégal, sont élevées au rang de pouvoir par la Constitution et exercées par des magistrats dont l’indépendance à l’égard des deux premiers pouvoirs doit être garantie.
C’est la condition même de la viabilité et de la pérennité de notre modèle démocratique et républicain, parce que précisément, tout système de ce type qui transige avec ses règles fondamentales et manque à ses principes se corrompt, s’érode et finit par s’écrouler pour laisser place à l’exercice funeste d’un pouvoir personnel. Le Parti socialiste invite donc tous les acteurs de la vie publique à laisser la justice suivre son cours, convaincu que l’avenir réserve encore des surprises."
20 Commentaires
Non Non Non
En Janvier, 2014 (04:13 AM)Mbouss
En Janvier, 2014 (04:50 AM)Farbaoude
En Janvier, 2014 (06:29 AM)Mann
En Janvier, 2014 (06:50 AM)Crime Contre L'humanite
En Janvier, 2014 (06:59 AM)@farbaoude
En Janvier, 2014 (07:01 AM)Ex: Question a 1milliard à celui qui donnera une bonne reponse puisque c'est l'unité monétaire de notre pays.
Comment la licence d'exploitation bancaire de la BHS sur le territoire français que Famara Ibrahima Sagna avait négocié et qui vaux des centaines de milliards s' est retrouvé entre les mains de la CBAO donc du groupe Mimran
pour une bouchée de pain.
Qui a vendu, a combien, pourquoi ? Cette licence aurait permis à la BHS d'être la Banque Africaine en Europe
Je vous donne un indice...dernier ministre de l'économie et des finances du parti socialiste en 2000.....A suivre.
@farbaoude
En Janvier, 2014 (07:04 AM)@farbaoude
En Janvier, 2014 (07:44 AM)Moom
En Janvier, 2014 (07:57 AM)Qui..
En Janvier, 2014 (08:01 AM)Aaa
En Janvier, 2014 (08:08 AM)Tanor est la raison pour laquelle le PS ne reviendra pas au pouvoir dans les 100 ans a venir.
Fara
En Janvier, 2014 (08:14 AM)Lecon
En Janvier, 2014 (08:23 AM)Lors d'un procès, le procureur n'a pas seulement pour objectif de convaincre les jurés des arguments du ministère public prouvant que l'accusé est bien l'auteur des faits incriminés. Il doit également veiller à ce qu'aucun innocent ne soit condamné. Shane Read est procureur fédéral à Dallas (Texas) et l’auteur de l’ouvrage intitulé Winning at Trial.
Lors d'un procès, le rôle du procureur est de représenter le ministère public et de prouver que l'accusé est coupable des faits pour lesquels il a été inculpé. Cet article porte sur la tâche qui incombe au procureur dans la salle d’audience et donne quelques exemples tirés de l’un des procès les plus célèbres des États-Unis.
Un procès se compose de cinq grandes parties : la sélection du jury, l’exposé introductif, l'interrogatoire des témoins par la partie qui les a fait citer à comparaître, le contre-interrogatoire et le réquisitoire.
Au début d'un procès, le juge réunit une quarantaine de jurés dans la salle d’audience, afin d'en sélectionner 12 qui puissent faire preuve d’impartialité. Pour effectuer cette sélection, le procureur a le droit de poser des questions aux jurés. Il peut par exemple demander : « Avez-vous déjà été maltraité par des policiers ou est-ce que vous-même ou un membre de votre famille avez été condamnés pour une infraction que vous n’auriez pas commise ? » Si un juré répond oui à l’une de ces questions, le procureur le questionne davantage afin de déterminer s'il pourra se montrer équitable malgré son expérience passée.
Une fois les membres du jury sélectionnés, le procureur présente un exposé introductif. Il s'agit en fait d'un discours dans lequel le procureur indique au jury quels éléments de preuve il leur présentera afin d'établir la culpabilité de l'accusé. L'un des meilleurs exposés introductifs - du fait de son pouvoir de persuasion et de sa structure - a été présenté par le procureur Joseph Hartzler lors du procès de Timothy McVeigh. Ce dernier été jugé pour avoir organisé l'attentat à la bombe qui a détruit un bâtiment de l’État fédéral à Oklahoma City, dans la matinée du 19 avril 1995. Ce matin-là, il avait garé devant le bâtiment une camionnette de location remplie d'explosifs qu'il avait lui-même fabriqués. Il est sorti de cette camionnette, qui, en explosant un peu plus tard, a tué 168 personnes, dont 19 enfants.
Si cet exposé introductif a été aussi convaincant, c'est parce que le procureur a commencé par capter immédiatement l’attention des jurés, afin que ceux-ci aient envie de prendre connaissance des éléments de preuve détaillés qui leur seraient présentés par la suite au cours du procès. Il a commencé par évoquer les dernières heures de la vie d'un jeune enfant que sa mère allait déposer à la crèche se trouvant dans le bâtiment qui devait exploser. Il a ainsi souligné à l'intention du jury la violence impitoyable dont avait fait preuve Timothy McVeigh à l'égard de la plus innocente des victimes, à savoir un enfant.
Le procureur a ensuite indiqué au jury comment il allait établir sa culpabilité. Le fait qu'il n'existe aucun témoin ayant vu sortir McVeigh de la camionnette bourrée d’explosifs posait problème, mais le procureur disposait de pièces à conviction, comme les reçus de la location de la camionnette, ainsi que du témoignage d'anciens amis qui l’avaient vu acquérir du matériel nécessaire à la fabrication des explosifs et à qui il avait expliqué ce qu'il allait faire.
La comparution des témoins
Après l’exposé introductif du procureur, c'est au tour de l’avocat de la défense de faire de même. Le procureur entame ensuite la partie la plus décisive du procès. Il appelle à comparaître les témoins qui expliquent au jury ce qu'ils ont vu ou entendu et qui prouve la culpabilité de l'accusé. Le procureur peut demander aux témoins d'identifier des photos, des documents, des schémas ou des objets qui prouvent que l'accusé a commis le crime en question. Lors du procès de Timothy McVeigh, l'un des principaux témoins était une amie intime, Lori Fortier. Le procureur lui a posé des questions sur la fois où Timothy McVeigh lui avait montré à l’aide d’un schéma comment il allait fabriquer les explosifs. Lori Fortier a également expliqué au jury comment il avait essayé de la persuader de lui prêter main forte. Elle a dit avoir refusé.
Lorsque le procureur a fini de présenter ses arguments au jury, l'accusé a le droit -- mais non l'obligation – d’apporter des preuves de son innocence. Lorsque la défense le fait, le procureur a la possibilité, dans le cadre de l'interrogatoire contradictoire, de poser aux témoins des questions qui mettent en doute la véracité de leurs dépositions. L'avocat de Timothy McVeigh a essayé de présenter des éléments de preuve montrant que le meurtre avait en fait été commis par un inconnu, mais, grâce au questionnement logique des témoins, le procureur a pu établir que c’était bien lui l'auteur de l'attentat. Il a été jugé coupable en 1997 et exécuté en 2001.
Le rôle du procureur se termine par un réquisitoire à la fin du procès. Comme pendant l’exposé introductif, il s'adresse alors au jury. Il récapitule ce que les témoins ont dit et montré au jury et explique ensuite pourquoi l'accusé doit être reconnu coupable. Cela étant, le rôle du procureur n'est pas d'obtenir une condamnation à tout prix, mais de faire régner la justice afin qu'aucun innocent ne soit condamné à tort.
Liberte I
En Janvier, 2014 (08:43 AM)Massimassa
En Janvier, 2014 (09:21 AM)tres nuancé jamais précis à la limite de la tortuosité
un rancunier de prime à bord il serait près a pactiser avec le daible pour le pouvoir
Wade l'a emp^^eche d 'être au pouvoir à un fil ^prés
les sénegalais sont des nafeek invéteres qui ont déjà oublié tout le mal que ce monsieur a fait
j 'espere qu 'il accédera au pouvoir et vous spoliera de tout c 'est un négrier à la solde du arti socialiste francais
ou le clone de hollande , il va ruiner le senegal
Vivafrica
En Janvier, 2014 (09:48 AM)L'Afrique est mal articulée au monde au plaln politique, institutionnel et économique. Tout ici n'est que formel et les prédateurs internes et externes savent contourner tous ces obstacles fictifs... Mais je vois qu'il y a encore des rebelles, les vrais, ceux qui ne peuvent avaler les milles couleuvres destinées au peuple, ceux qui sont engagés auprès des sans voix et comme Césaire on se prend à rêver et à espérer d'une autre Afrique.
Car voyez-vous, si beaucoup de fils de l'Afrique sont tombés, d'autres sont déjà debout : c'est la partie saine de notre peuple prête à se battre pour toute l'humanité opprimée et affamée par les hordes de mystificateurs.
Hyacinte Coly
En Janvier, 2014 (09:51 AM)Apolitique
En Janvier, 2014 (10:05 AM)Mbarja
En Janvier, 2014 (10:49 AM)Xmen
En Janvier, 2014 (11:45 AM)Participer à la Discussion