Au coeur des manifestations contre la candidature jugée " inconstitutionnelle " de Wade, Omar Faye, le jeune et tonitruant leader de Leral Askanwi jure que le combat ne fait que commencer. " Wade doit prendre ses responsabilités et ne pas se présenter aux élections du 26 février prochain ", a-t-il déclaré à nos reporters. " Ce qui s'est passé est regrettable avec la mort de ce jeune Rufisquois, mais c'est le régime de Abdoulaye Wade qui doit en assumer la responsabilité ", a-t-il renchéri. Par ailleurs, il estime que le combat n'est plus seulement une affaire des partis politiques, mais du peuple sénégalais tout entier ". C'est un signe; selon lui, que la cité de Mame Coumba Lamb, connue pourtant pour son passé de ville de refus, ne soit entrée dans la lutte qu'aujourd'hui. " Les gens sont sortis spontanément à Rufisque, la porte d'entrée de la capitale, qui est aujourd'hui bloquée, et c'est tout le Sénégal qui sera bloqué", analyse-t-il. Le leader de Leral Askanwi demande aux partis politiques de ne pas accepter que les bulletins de vote du candidat Abdoulaye Wade soient présents dans les bureaux de vote. Au demeurant, il les exhorte à empêcher le déroulement du vote le cas échéant. Et " si Abdoulaye Wade est encore au pouvoir jusqu'au 4 avril, il sera considéré comme le Gbagbo sénégalais ". Au moment où nous mettons en ligne, les manifestants ont allumé des pneus sur le pont d'un quartier périphérique de Rufisque, Dangou Sud, communément appelé " Pont Gabin ". Une épaisse fumée se dégage et toujours pas l'ombre des forces de l'ordre.