Ancien ambassadeur itinérant sous Abdoulaye Wade, Papa Saer Guèye analyse dans un cet entretien à Seneweb, les attentes des Sénégalais de l’extérieur après l’attribution à la diaspora sénégalaise de 15 députés. Le proche d’Abdoulaye Wade n’a pas pris de gants pour critiquer au passage le discours de nouvel an du président Macky Sall, «des redites et une accumulation de chiffres», a-t-il relevé. Papa Saer Guèye évoque également dans cet entretien les difficultés des Sénégalais de la diaspora qui, dit-il, «doivent faire l’objet d’un recensement», dans un premier temps. Il a aussi déploré la non-implication de l’opposition dans l’installation des commissions administratives à l’étranger, l’obligation de s’enregistrer par internet, entre autres manquements qu’il impute au consul du Sénégal à Paris. Morceaux choisis.
Discours de nouvel an : entre redites et accumulation de chiffres
Des chiffres qui sont des redites, articulées autour de performance comme si le pays avait démarré en 2012. Nous sommes au regret de voir que le Sénégal est très endetté, comparativement au taux de 46% après 2012, aujourd’hui nous sommes à après de 57%... La gouvernance a été escamotée parce que toutes les questions relatives aux niches d’énergie, dans le gaz, le pétrole et les différents scandales, l’Ofnac, ont été passés sous silence. Le taux de croissance annoncé est largement perverti, extraverti, par les capitaines d’entreprises. Le pays est devenu très pauvre et les indices de développement humain le montrent à suffisance.
Il (Macky Sall : ndlr) nous a peint un Sénégal qui est malade, dont aucune vision n’a été indiquée, mais aussi et surtout cette la baisse du prix de l’électricité. La diminution est très tardive et très insignifiante. Nous allons vers une campagne (électorale), il fallait agiter un gâteau pour alimenter la galerie. Nous sommes restés sur notre faim. C’est le même discours d’accumulation de chiffres pour dire qu’on a fait plus. Et on n’a jamais donné un satisfecit aux fondamentaux des régimes qui se sont succédés, des programmes qui se sont succédés et des embellis qui ont été cédées.
Visite d’Etat de Macky Sall en France :
«une remise en cause de notre souveraineté nationale dans le choix de nos partenaires économiques» Une recolonisation. On est allé consacrer à Alstom près de 568 milliards de marché, qui a été une bouffée d’oxygène pour cette entreprise qui va contribuer à relancer ses activités. On nous apprend même que la Sncf ne commanderait plus dans cette entreprise, elle commanderait au Canada. Même eux ne font pas confiance à cette entreprise. Nous, notre Etat part avec toute la bamboula qui a été suscitée..., les hôtels ont été bondés, les gens se battaient autour de l’argent, l’image de la république a été écornée. En retour, on nous dit que les tirailleurs sénégalais vont bénéficier… Ils sont combien ? C’est une petite compensation.
La diversification de la diplomatie était consacrée sous le régime de l’alternance. Sen Iran qui nous a fait bénéficier d’un montage de véhicules, le Brésil qui nous accompagne sur l’agriculture, le Maroc, les pétrodollars du monde arabe qui nous ont mis des infrastructures de seconde génération, voilà de cette diplomatie économique dont nous attendions qu’il (le) renforce et nous permettre d’avoir des taux de remboursement concessionnels et qui nous permettent de faire les choix les plus judicieux. Tout ce qui s’est passé en France n’a tourné qu’autour de marchés d’entreprises françaises. Nous recommandons que les capitaines d’entreprises nationaux soient mieux soutenus par une discrimination positive.
«Il faut donner aux députés des moyens de la diaspora»
Les Sénégalais de l’extérieur n’ont pas fait l’objet de recensement. C’est à l’Etat de faire un recensement ou de recourir aux partenaires au développement pour savoir qui sont ces compatriotes qui sont à l’extérieur. Les chiffres sont très médiocres, ce sont des estimations, entre 2 et 3 millions. La diaspora mérite 15 députés de plus. Du point de vue économique, leur contribution nous évite des ajustements structurels. Ce segment est démographiquement beaucoup plus signifiant... Tout Sénégalais où qu’il se trouve, est censé être représenté au niveau des instances de décision. Quinze, c’est un chiffre acceptable. Ça pouvait même être revu à la hausse. Maintenant, il ne faut pas s’arrêter à les élire, il faut leur donner les moyens de se mobiliser et d’assurer les tâches. Les Sénégalais de l’extérieur ont beaucoup de problèmes économiques, mais d’abord un problème de sécurité et de document. Il faudrait que ces députés viennent de profils différents, modous-modous dans les associations, dahiras, etc, qu’ils soient des Sénégalais qui représentent presque les consuls honoraires dans les contrées où ils habitent.
Ils n’ont pas attendu l’Etat pour le faire. Ils s’organisent pour organiser les séjours des Sénégalais, titres de séjours, papiers, ils font l’alerte même au niveau des ambassades et consulats. C’est (dans) ces missions là qu’il faut chercher les meilleurs Sénégalais qui sont engagés, déterminés. Il faut, que ces députés puissent préparer les rencontres, échanger et mobiliser, dans leurs contrées, tout ce qui peut permettre de contribuer à une mobilisation d’investissement dans leurs transferts. Actuellement, l’Etat est en train de faire une régression des Sénégalais de l’extérieur en ne les écoutant pas. Recueillis par Momar Mbaye Voir l’entretien vidéo
6 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2017 (12:17 PM)Benawaay
En Janvier, 2017 (12:23 PM)ils perturbent tout,on ne sait plus qui est qui et rien que pour del'argent mal acquis,volé dans nos ressources,pauvres cons! que dieu maudissent ceux qui ont bouffés les biens publics
Anonyme
En Janvier, 2017 (12:48 PM)Boy Medina
En Janvier, 2017 (14:53 PM)Anonyme
En Janvier, 2017 (14:59 PM)Anonyme
En Janvier, 2017 (15:18 PM)Tu étais ou depuis puis que tu a été Ambassa-teur-?
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