Moussa Tine, ancien député et secrétaire général de l’Alliance démocratique Pencoo, est un des mieux placés pour analyser la motion de censure du Parti démocratique sénégalais contre le Premier ministre et son gouvernement. Cet ancien député a, en effet, été initiateur d’une procédure similaire pour destituer le gouvernement de Mame Madior Boye en 2002.
Le Premier ministre est-il tenu de se présenter devant les députés lors du vote de la motion ?
Il y est effectivement tenu car, c’est la responsabilité de son gouvernement qui est engagée. C’est donc lui qui se déplace, qui fait face aux difficultés, répond à la motion et au débat organisé. C’est forcément à lui qu’incombe cette responsabilité.
Si la motion de censure passe, les conséquences seront-elles immédiates ?
Oui, le chef du gouvernement est contraint de démissionner dès l’annonce du résultat du vote si la motion est adoptée. La Constitution est très claire sur ce point-là et c’est précisément au président de la République qu’il doit remettre sa démission.
Vous étiez vous-même à l’origine d’une motion de censure qui n’a pas abouti en 2002, quelles leçons tirez-vous de cette expérience ?
En réalité, une motion de censure, c’est une façon de créer une certaine solennité dans le débat politique. Au fond, la solennité est d’autant plus accentuée que, dans notre pays, le Premier ministre ne se rend en principe à l’Assemblée nationale que lors de sa clôture générale. C’est la tradition sénégalaise, la motion de censure est donc le moyen d’atteindre le Premier ministre et de l’amener à participer au débat parlementaire. C’est le seul mécanisme, en dehors de la question de confiance, qui lui fait franchir les portes de l’Hémicycle durant la mandature. Pour mon expérience, je ne m’attendais pas à ce que la motion de censure aboutisse mais, à l’époque, les paysans qui avaient livré leur arachide à l’Etat s’étaient retrouvés face à la seule insolvabilité de ce dernier à leur égard. Mon objectif était d’interpeller le gouvernement d’alors avec la gravité et l’amplitude que permet cette disposition constitutionnelle.
Quelles sont les chances de réussite de cette motion ?
Je ne pense pas qu’elle aboutisse. Nous avons aujourd’hui une coalition des partis qui sont au gouvernement. Si elle passe, c’est qu’il existe une complicité de ces députés avec ce dernier pour faire chuter son chef. Je ne vois pas d’ailleurs pourquoi Macky Sall en serait l’instigateur car, il a tout le loisir de déposer Abdoul Mbaye sans passer par le Parlement. Par contre, cette motion va forcément avoir des conséquences sur la vie politique et l’avenir du Premier ministre. Nous sommes dans une situation dans laquelle il a eu la maladresse d’avoir organisé une conférence de presse où il s’est prononcé sur l’affaire Hissène Habré. En dehors du plan national, il risque d’être confronté à une mobilisation internationale. Les victimes de Habré n’accepteront pas la tenue d’un procès dans lequel le Premier ministre du pays qui l’accueille est mouillé pour blanchiment d’argent à la faveur du principal accusé. C’est une maladresse de sa part car, cette histoire était couverte par le secret bancaire. C’est un technocrate qui manque de sens politique.
Cette motion est-elle un contre-feu allumé par le Pds face aux audits subis par certains de ses dirigeants ?
C’est possible, en tous cas, c’est un moment dangereux pour Abdoul Mbaye. Comme je vous le répète, les remous politiques de cette affaire risquent d’être amplifiés par la pression de la Communauté internationale car, il s’agit du cas Habré.
8 Commentaires
Xeme
En Décembre, 2012 (18:25 PM)Bour
En Décembre, 2012 (19:50 PM)Bour
En Décembre, 2012 (19:53 PM)Bounkhatab
En Décembre, 2012 (23:13 PM)So
En Décembre, 2012 (00:37 AM)Je ne parle pas uniquement des Politiciens liberaux mais également les entrepreneur corrompus qui ont aidé Wade karim et les autres à piller ce pays.
Abdoul Mbaye étant au courant de leur Magouille durant tout ce temps constitue une menace.
De toute façon Macky et le Gouvernement doivent etre fort et comprendre ce lobbie néfaste pour le Pays.
Des doutes de corruption pése sur des hommes d'affaire comme CHEICK AMAR BAKIYOU FAYE MBOUP DE CCBM AINSI QUE MBAGNIG DIOP et d'autre entrepreneurs écran qui ne faisait que de la surfacturation pour se partager notre argent.
Voici des gens qui n'ont pas HONTE D'UTILISER DE L'ARGENT VOLE pour la construction de Mosquées de dont à des DARA et c...
PERSONNE NE PEUT TROMPER DIEU.
ON NE POURRA JAMAIS AVOIR DE TIYABOU AVEC DE L'ARGENT VOLE.
Les auditeurs ne seront jamais pardonné par Dieu et les Sénégalais si il ne fouillent pas dans les affaires de ces personnes qui ont volé l'argent des SENEGALAIS
Moyoul
En Décembre, 2012 (17:16 PM)Oeil Contre œil.
En Décembre, 2012 (04:07 AM)Bous
En Décembre, 2012 (09:19 AM)Participer à la Discussion