Le Franco-Sénégalais Alexandre Aïdara a roulé pendant six ans pour Christian Taubira. Aujourd’hui, il marche pour Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle en France. Et envisage de briguer un siège de député.
Alexandre Aïdara a 49 ans. Il est célibataire. Chez lui, pas de photo d’enfant ou d’épouse. Un panonceau «Emmanuel Macron Président !», et une citation de Barack Obama, «Our destiny is not written for us, it’s written by us (notre destinée n’est pas écrite pour nous, mais par nous)», ornent le décor. Pour lui, les choses s’imposent, sa destinée, il compte la prendre (pour le moment) «En Marche !».
Il voit les choses en grand. Il envisage de se présenter aux prochaines Législatives en France. Mais, en ce moment, il concentre son énergie sur le défi qui le captive : l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République française. Alexandre Aïdara soutient la candidature de l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande, après six ans passés aux côtés de Christiane Taubira.
Dans le portrait que lui a consacré Jeune Afrique, on apprend qu’avant de devenir cet énarque brillant œuvrant dans les ministères parisiens, il a été l’éternel premier de la classe à Louga au Sénégal. Issu d’un milieu modeste, mère gérante de petites boutiques et père instituteur, il s’engage en politique alors qu’il est étudiant.
À 18 ans, il s’envole pour Strasbourg, où il étudie les mathématiques. A l’Université, il passe pour l’étudiant modèle ; celui qui refuse les soirées pour réviser ses examens. La maîtrise en poche, il tente et réussit l’École centrale, creuset de l’élite des ingénieurs français.
«C’est à l’issue de ce cursus que j’ai vécu l’une de mes premières expériences de discrimination, rembobine le Franco-Sénégalais dans Jeune Afrique. Nous étions trois, une Libanaise, un Malgache et moi, à ne pas trouver de stage de fin d’études, alors que notre spécialité, la mécanique des structures, était particulièrement recherchée.» Ce sera le début de son engagement.
Il prend à Gauche. Alors qu’il travaille dans la société de consulting Accenture, il achète sa carte au PS. En 2012, François Hollande remporte la Présidentielle. Aidara rejoint le ministère de l’Enseignant supérieur et de la Recherche. Deux ans plus tard, il fait tandem avec Christiane Taubira, ministre de la Justice (mai 2012-janvier 2016). À ses côtés, il apprend que «la politique ce n’est pas que de la technocratie, c’est de la chair, des cœurs, du vivant».
Aujourd’hui, Alexandre Aïdara n’est ni à droite ni à gauche. Comme son champion, Emmanuel Macron qu’il a croisé au club de réflexion Terra Nova. Son ambition : en faire le prochain Président de la France. En attendant de poursuivre sa propre destinée.
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