Organisation de coopération islamique : La communication, un handicap à résoudre

Même si l’Organisation de coopération islamique (Oci) se targue de plusieurs réalisations, son action n’est pas très visible ou reste parfois méconnue. C’est pour changer la donne que plusieurs personnes ont, au cours d’une journée d’information sur l’Oci, recommandé une plus grande communication de l’institution.

Dans un monde où l’Islam est vu d’une certaine image et où les amalgames se multiplient chaque fois que des actes de terrorisme sont commis, quelle devrait être la position de l’Organisation de coopération islamique ? Doit-elle toujours se limiter à la coopération intra-islamique ou doit-elle changer de paradigme ? Ce sont autant de questions qui ont été débattues par les ambassadeurs, écrivains, journalistes et hommes de médias lors de l’atelier d’information sur l’Oci, organisé, hier, par le Comité permanent pour l’information et les affaires culturelles (Comiac) de l’Oci dont le siège est à Dakar. Au cours de cette rencontre, les intervenants sont revenus sur le grand handicap dont souffre l’Oci, en dépit du fait qu’elle soit la deuxième grande organisation étatique, après les Nations-Unies. Ce handicap reste sa méconnaissance par les peuples musulmans eux-mêmes. « Cette méconnaissance de l’action islamique a amené les chefs d’Etat et de gouvernement à demander au Comiac d’œuvrer à la vulgarisation non seulement de l’Oci, mais également de ses institutions et de son action, mais aussi d’œuvrer au rapprochement des peuples et des cultures du même monde islamique », a indiqué Mbagnick Ndiaye, ministre de la Culture et de la Communication, représentant de son homologue des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye. Sidy Lamine Niass, le président directeur général du groupe de presse Walfadjri  note, pour sa part, les nombreuses tentatives de déstabilisation de l’Islam qui doivent appeler à des réponses fortes de la part du monde musulman.

A sa suite, Abdou Ahad Mbacké, président de la Commission communication du grand magal de Touba relève que 85 % des attentats commis dans le monde ne sont pas le fait de l’extrémisme musulman. Mais il regrette de constater que l’Oci ne soit pas « audible » pour porter le message de paix et de tolérance toujours véhiculé. Face à cette situation, les médias restent la seule alternative pour faire entendre la voix des musulmans. « Les leaders  islamiques sont conscients que la presse est un levier très important pour asseoir la paix, la stabilité et le développement durable », a assuré Mbagnick Ndiaye. Il a ajouté que le chef de l’Etat, Macky Sall, au cours du 13ème sommet de l’Oci à Istanbul en Turquie, a émis l’idée d’un prix qui va récompenser les journalistes qui vont se distinguer par la promotion du dialogue et de la tolérance.

Ce sommet d’Istanbul a permis au chef de l’Etat Sénégalais de dégager une feuille de route pour atteindre les objectifs fixés dans le plan d’actions décennal Oci 2025. Il s’agit, selon l’ambassadeur Cheikh Oumar Seck, de l’implication de la jeunesse dans le dialogue, de l’ouverture de l’Oci aux autres pays, de la tenue d’un festival artisanal et de la conception de programmes culturels, etc. Mais toujours est-il que, selon Abdoul Aziz Kébé, délégué général au Pèlerinage, il ne faut jamais s’attendre à ce que les médias occidentaux vulgarisent les actions de l’Oci. Mais il s’agit désormais, selon lui, d’investir les médias sociaux et de créer des cercles d’alliances entre les jeunes, les femmes et les autres franges de la Ummah.

Maguette NDONG