Dr Aïda Gadiaga Sylla, médecin-nutritionniste : « 93 enfants décèdent par jour au Sénégal »

Les journées de survie de l’enfant sont lancées aujourd’hui. L’objectif est de contribuer à la réduction de la mortalité infanto-juvénile qui reste encore élevée au Sénégal. En effet, 93 enfants décèdent, chaque jour, à cause des infections néonatales, respiratoires et aiguës, de la diarrhée, de la rougeole...
Au Sénégal, malgré les efforts notés dans la réduction de la mortalité des enfants et des jeunes (121 à 65 décès pour mille naissances vivantes), le taux reste élevé. Car 93 enfants meurent chaque jour. Cette information est donnée par Dr Aïda Gadiaga Sylla, médecin-nutritionniste à la direction de la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant (Dsr/Se). Selon elle, cette mortalité infanto-juvénile est due aussi par le décès des nouveau-nés dont 40 % sont dus aux infections. « Ce qui fait que beaucoup d’enfants meurent avant le septième jour », a regretté Dr Sylla qui a informé que la malnutrition, la diarrhée, les infections respiratoires aiguës, des pathologies comme le paludisme et la rougeole constituent les autres causes de décès des enfants.
La nutritionniste s’exprimait lors d’une conférence de presse tenue, hier, au Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (Sneips), en prélude au lancement, aujourd’hui, des journées de survie de l’enfant. A Dakar, les activités vont débuter au district sanitaire de Pikine. Ces journées annuelles qui se déroulent du 20 au 23 février ont pour objectif de réduire, de façon considérable, la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Parmi les activités au menu figurent le déparasitage, la supplémentation en vitamine A, le dépistage et la prise en charge de la malnutrition des enfants âgés de 6 à 59 mois, de la diarrhée chez les enfants de 0 à 59 mois, la vaccination des enfants âgés de 0 à 23 mois n’ayant pas reçu tous les vaccins, la recherche active des cas de paralysie, en vue d’éradiquer la poliomyélite,… Dr Aïda Gadiaga Sylla a rappelé que le taux de prévalence de la malnutrition est de 9,1 %. Les localités de Matam, Tambacounda et Podor sont les plus touchées par ce fléau.  Quant  à  la diarrhée, souvent négligée par certains parents, son taux de prévalence est passé de 22 % à 14 %. « Elle est la troisième cause de décès chez les enfants », a souligné le médecin-nutritionniste. 
Pour éviter ces cas de décès d’enfants, ces journées seront une opportunité pour faire la promotion de l’allaitement maternel, de l’alimentation complémentaire des enfants âgés de plus de 6 ans, du lavage des mains pour protéger les enfants des maladies diarrhéiques, entre autres. Mme Sylla a conseillé aux parents de ne donner que du lait maternel aux enfants jusqu’à 6 mois, car il est le meilleur aliment. Les parents sont aussi invités à donner à leurs enfants du lait, des œufs, du poisson, de la viande. Les fruits et légumes sont aussi conseillés. Pour ces journées de survie à Dakar, 1000 relais seront mobilisés. Ils vont faire du porte à porte. Les parents sont invités à leur faciliter l’accès en leur remettant des carnets de santé ou de vaccination.