Depuis début juin, il y a eu au moins 40 décès par noyade à Dakar. Président de l'Association des maîtres-nageurs du Sénégal, Ibrahima Fall situe les responsabilités, formule des recommandations pour l'État et donne des conseils aux baigneurs.
40 morts
"La recrudescence des cas de noyade s'explique d'abord par le fait que les autorités ont vendu toutes les plages soi-disant autorisées à la baignade. De la corniche à Ngor. Donc les gens sont obligés de se rabattre vers la grande côte. Les populations de Guédiawaye, de Gadaye, qui n'ont pas les moyens de venir par exemple à la plage de Bceao (bien sécurisée), sont obligées de rester sur ‘leurs' plages. Et pour permettre à ces populations de se baigner en toute sécurité, les autorités locales se doivent d'assumer leurs responsabilités en mettant la sécurité là-bas en recrutant des maîtres-nageurs et organiser les zones de baignade. Donc c'est aux autorités de prendre toutes les mesures nécessaires pour stopper ce mal. Car il y a trop de cas de noyade.
19 morts le même jour
"Nous avons enregistré plus de 40 morts. C'est trop. Dimanche passé (29 juillet 2018), nous avons dénombré 19 morts le même jour, de la plage de Malika à Yoff. C'est déplorable. C'est catastrophique. Il faut vraiment que les autorités assument leurs responsabilités. Ce sont les autorités municipales qui sont responsables. Nous fustigeons le comportement des maires qui n'ont pas donné suite à nos alertes. Ils attendent qu'il y ait noyade pour aller présenter les condoléances et remettre de l'argent aux familles. C'est déplorable. Alors que s'ils nous avaient écoutés, tous ces cas de noyades pourraient être évidés.
Cambérène-Guédiawaye-Gadaye, laxe du mal
"Ce sont les collectivités locales qui ont le pouvoir de recruter les maitres-nageurs pour pouvoir surveiller les plages qui sont dans leur circonscriptions respectives. Elles doivent mettre les moyens pour aménager les plages pour que les gens se baignent en toute en sécurité. Comme c'est le cas à la plage de Bceao. Ces collectivités locales doivent prendre exemple sur la mairie de Dakar. La ville de Dakar a recruté des maitres-nageurs qu'elle a mis dans des conditions de performance. C'est pourquoi on n'entend plus de cas de noyade à Dakar, à la plage de la Bceao, depuis 2005. On ne note de noyade que sur les plages de Cambérène, Guédiawaye, Gadaye.
Police-gendarmerie, fausse bonne solution
"Leur philosophie c'est d'envoyer la police ou la gendarmerie pour chasser les gens des plages. Je regrette, mais ce n'est pas la solution. Nous avons rédigé un plan d'urgence qu'on a déposé sur la table des maires des Parcelles Assainies, de Dakar, de Cambérène, de Guédiawaye jusqu'à Malika. Le contenu du document entre autres c'est de recruter des maitres-nageurs et de mettre les moyens qui permettront à ces derniers de bien faire leur devoir de sauvetage, de sensibilisation et d'alerte. Nous avons 55 maitres-nageurs diplômés sans travail qu'on peut déployer sur cette bande côtière où il n'y a pas de sécurité. Si ce problème n'est pas réglé, les noyades vont continuer. Il n'y a plus de plages autorisées à Dakar.
Indiscipline des baigneurs
"Malheureusement les baigneurs ne respectent pas tout le temps les consignes de sécurité. Parmi ces consignes, il y a des recommandations et des interdictions. Nous avons organisé les baignades. Les heures c'est de 9 heures à 19 heures. Mais, les gens continuent à fréquenter les plages, davantage après 19 heures. Après nous, c'est à la police ou à la gendarmerie de prendre le relais pour interdire la baignade la nuit dans toutes les plages de Dakar. C'est eux qui doivent veiller sur les plages.
Précautions
"Il est interdit de se baigner en état d'ébriété. Ne pas se baigner seul, ne pas fréquenter les plages interdites, s'il n'y a pas de sécurité. Ne pas se baigner en cas d'agitation ou fort courant marin, éviter les jeux dangereux dans l'eau, éviter les plongeons la tête en avant. Aussi, il ne faut pas utiliser les matelas gonflables, éviter les bains prolongés, mais aussi ne pas se baiser après une exposition au soleil ou après un intense effort physique. Dans ce cas, il est conseillé de rester 1 heure avant de se baigner. Sinon, le baigneur risque l'hydrocution et même des arrêts cardiaques. Aussi, il ne faut jamais lutter contre le courant marin fort.
Outils clés
"Chaque matin avant d'aller à la plage, nous regardons les prévisions météo de l'Anacim. Une fois sur place, en nous basant sur les prévisions météorologiques, on organise les zones de baignade, on délimite. C'est comme ça que ça se fait à la plage de la Bceao où les maîtres-nageurs ont mis des drapeaux sur le terrain pour la délimitation de la baignade ainsi que des panneaux de signalisation. Il y a aussi des sifflets pour stopper ceux qui essaient de dépasser ces zones balisées. Nous maîtres-nageurs, nous devons toujours être équipés de dispositifs de sécurité flottants que nous donnons aux victimes en cas de noyade, ou que nous lui faisons porter. C'est très important pour nous. Car c'est dangereux d'aller sauver quelqu'un les mains vides. Nous utilisons aussi des matériels de communication comme des mégaphones et des portes voix pour les sensibilisations."
23 Commentaires
Merkate
En Août, 2018 (10:32 AM)tout le monde c'est qu'en periode de vacance scolaire les jeunes vont a la plage
Anonyme
En Août, 2018 (10:39 AM)Anonyme
En Août, 2018 (10:49 AM)Anonyme
En Août, 2018 (10:54 AM)Anonyme
En Août, 2018 (10:59 AM)La barre d’Étel et celle d’Audierne sont célèbres pour les nombreux naufrages qu’elles ont occasionné1. Des dizaines de petites îles, dans l’océan Pacifique sont presque inaccessibles à cause de la barre qui les cerne sur les hauts-fonds coralliens. La barre peut s’étirer sur des centaines de kilomètres et rendre un littoral très difficile d’accès, comme en Afrique sur l’Atlantique3 où en Inde, sur la côte de Coromandel. Le franchissement de la barre nécessite souvent des embarcations adaptées2.
La Grande Cote est et restera dangereuse pour la baignade.
Les plages autorisées appartiennent à tous les sénégalais. Voila la seule solution.
Merkat
En Août, 2018 (11:00 AM)vraiment tu es citoyen apart walla thi gour gui nga bokk
balla diangu féye nga lék ba sourr
Piscine
En Août, 2018 (11:25 AM)Le Vrai
En Août, 2018 (11:34 AM)Les collectivités locales et l'Etat doivent se pencher sur des structures permettant aux jeunes d'apprendre à nager. Ensuite, il faudra recenser les plages et interdire celles qui sont dangeureuses. Aussi, il faut revoir la loi sur le littoral afin de permettre à chaque citoyen d'accéder à la plage. Je crois que nous sénégalais-es avons un grand problème avec l'argent d'où la vente même de tout ce qui assume notre sécurité. Pour même être hors sujet, combien de villageois et de maires ont bradé leurs terres à des étrangers si bien que leurs propres enfants n'ont même plus un coin pour construire. Pour revenir au sujet, il faut faire de la prévention en amont aussi.
Le vrai.
Anonyme
En Août, 2018 (11:43 AM)Anonyme
En Août, 2018 (11:56 AM)NDOKH AMOUL MON AMI
Anonyme
En Août, 2018 (12:02 PM)Anonyme
En Août, 2018 (12:05 PM)Anonyme
En Août, 2018 (12:38 PM)Anonyme
En Août, 2018 (12:48 PM)Anonyme
En Août, 2018 (14:06 PM)... notre indiscipline....
Radar 2
En Août, 2018 (17:27 PM)Ce ne sont pas des dépotoirs d'ordures. On y trouve trop de sachets en plastique.
Nous n'avons pas la paix. Des individus se sont appropriés les plages sous prétexte qu'ils l'ont aménagé avec des parasols et des nattes (bassang). Il faut payer 500 F pour s'installer.
Ajoutez 500 F pour le parking si vous venez en voiture.
Les plages doivent être aménagées. Les gros rochers doivent être déplacés et rangés par des bulldozers.
Le génie militaire peut s'en charger. Dans un but humanitaire ou d'action sociale les grandes entreprises du BTP peuvent s'en charger.
Enfin, il doit y avoir des bouées pour démarquer les limites, des surveillants, des drapeaux vert, jaune et rouge pour autoriser ou interdire la baignade.
Anonyme
En Août, 2018 (18:05 PM)Anonyme
En Août, 2018 (18:43 PM)Anonyme
En Août, 2018 (21:58 PM)Boy Lebou
En Août, 2018 (09:34 AM)Anonyme
En Août, 2018 (12:15 PM)Anonyme
En Août, 2018 (17:55 PM)Anonyme
En Août, 2018 (23:15 PM)Qui ont vendu toutes ces plages pour les rendre privées?
Ce sont les premiers criminels et ils paieront pour leur responsabilité dans la mort de ces enfants obligés de ce fait de de devoir fréquenter les plages les plus dangereuses du pays !!!!
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