Vendredi 19 heures, à la salle d'hospitalisation de Traumatologie de l'Hôpital général de Grand-Yoff. Abou Sall est assis sur son lit d'hôpital, entouré des siens. Habillé d'un tee-shirt, il a les traits tirés. L'air fatigué. Ses mots sont ceux d'un miraculé, de quelqu'un qui revient de loin.
De très loin. «J'ai tout juste eu un traumatisme au tibia droit», bredouille-t-il.
Le corps endolori caché sous un drap blanc, le garçon porte encore sur ses mains les stigmates des perfusions administrées par les toubibs. Malgré le deuil et la douleur qui se lisent sur son visage tuméfié, il a fait preuve de beaucoup de courage pour raconter l'insoutenable drame de mercredi dernier. «Nous n'avons pas vu le camion venir. Il nous est venu de derrière. Nous étions quatre. Un talibé, mes deux amis (Rama et Cheikh) et moi. Il y avait un autre ami, qui était parti payer du café au moment où le camion fonçait sur nous.» Il se tait, rumine douleur et colère. Puis, se redresse avant de poursuivre : «J'étais devant pour arrêter un taxi. Puisqu'il y avait un policier à l'arrêt, le taxi ne pouvait pas se garer là où nous étions. Le taxi nous a dépassés. C'est en marchant pour aller discuter du prix de la course avec le chauffeur de taxi que le camion a surgi subitement. Il a touché le poteau électrique qui est tombé sur le talibé. Ensuite, le camion a continué sa course folle et a écrasé mes deux amis. J'ai entendu leurs cris.» Ses traits se tirent davantage. Il observe à nouveau un long silence. Puis, continue : «Quand je me suis retourné, je ne pouvais plus fuir. Le camion fonçait déjà sur moi. J'ai réussi à l'esquiver, mais en partie seulement.»
Abou Sall ferme encore une fois les yeux, revoyant sans doute le film macabre. D'une voix étreinte par les trémolos, à peine audible, il souffle : «Avec Rama et Cheikh, je peux dire que nous étions les meilleurs amis au monde. Chaque jour, on allait prendre le repas chez l'un ou chez l'antre. Ils étaient mes compagnons de tous les jours.» Il observe encore un silence comme on observe le deuil: Avant de prier pour le repos de leur âme : «Que 1a terre leur soit légère ! » Amen.
24 Commentaires
Antibethio
En Mai, 2011 (09:52 AM)Reply_author
En Février, 2022 (14:11 PM)La fumisterie, c'est toi qui la pratique.
C-r
En Mai, 2011 (09:58 AM)Leslarmesauxyeux
En Mai, 2011 (10:04 AM)Undefined
En Mai, 2011 (10:07 AM)Nar
En Mai, 2011 (10:09 AM)Undefined
En Mai, 2011 (10:24 AM)Amar
En Mai, 2011 (10:28 AM)Ma
En Mai, 2011 (10:41 AM)Kiki
En Mai, 2011 (11:00 AM)Amad
En Mai, 2011 (11:18 AM)Le Critique
En Mai, 2011 (11:42 AM)Jules
En Mai, 2011 (11:59 AM)La circulation devient de plus en plus dense sur le réseau routier délabrée au Sénégal et si nous ne faisons rien dès à présent,nous continuerons malheureusement de voir des accidents de ce type se répeter car NOUS AVONS DE VRAIS CRIMINELS SUR NOS ROUTES
Undefined
En Mai, 2011 (12:43 PM)886
En Février, 2022 (18:35 PM)Undefined
En Mai, 2011 (13:10 PM)Lima
En Mai, 2011 (16:43 PM)Mya
En Mai, 2011 (01:33 AM)Doynawar
En Mai, 2011 (02:17 AM)Chateaubriand
En Mai, 2011 (09:44 AM)CHERS COMPATRIOTES MOBLISONS NOUS CONTRE CES DERAPAGES L'IMPUNITE QUI S'EN SUIT
LE GOUVERNEMENT EST RESPONSABLE PARCE QU'IL DOIT ASSURER LA SECURITE DES CITOYENS
CES CHAUFFARDS SONT TOUS DES CRIMINELS
Nala
En Mai, 2011 (15:37 PM)Soso
En Mai, 2011 (17:49 PM)Looololol
En Mai, 2011 (19:51 PM)Zoupoulou
En Juin, 2011 (16:24 PM)Que Dieu nous protege amine mais il faut que ca cesse
La Diva
En Juin, 2011 (10:53 AM)Undefined
En Juin, 2011 (21:18 PM)Participer à la Discussion