Affaire Dominique Strauss Kahn : Tfm sommée d’arrêter la diffusion d’une image piratée

La présumée victime de Dominique Strauss Kahn, Nafissatou Diallo, peut compter le Sénégal parmi ses alliés, surtout les organismes de défense des droits de l’homme qui sont entrés dans la danse pour réclamer vérité et justice pour cette fille du continent.

L'affaire Dominique Strauss Kahn interpelle et préoccupe, au plus haut niveau, les organismes de défense des droits de l'homme dans le monde. Le Sénégal n'est pas en reste dans ce combat, avec notamment la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), la Ligue sénégalaise des droits humains, la section sénégalaise d'Amnesty international, entre autres, qui sont entrées dans la danse.C’est à travers un face-à-face avec la presse, tenu hier en début d’après-midi, qu’elles ont exprimé leur position dans l’affaire. Et ces activistes des droits de l'homme se disent indignés et fortement choqués par l'agression sexuelle dont Mme Nafissatou Diallo, femme de chambre à l'hôtel Sofitel à New York, s'est déclarée victime. Ils expriment ainsi leur réprobation par rapport à toute stratégie consistant à fouiller dans le passé de la victime, en vue de jeter l'opprobre sur elle, pour inverser la vérité. Pour eux, son seul tort est d'être pauvre, de venir d'un pays pauvre et d'habiter dans un quartier pauvre.

Les ‘droits de l'hommistes’ sénégalais apportent leur soutien à Nafissatou Diallo dans son combat pour la vérité et la justice, en suivant de très près toutes les étapes du procès pour le triomphe de la dignité de la femme. Ils exhortent la justice américaine à préserver l'établissement des faits et la recherche de la vérité afin que la victime soit rétablie dans son droit. L'occasion leur a aussi permis de féliciter la diligence des enquêteurs et des magistrats américains. Et au final, ils recommandent aux femmes et hommes d'Afrique et de la société civile, de renforcer le système d'alerte et de veille dans chacun de ces pays, au profit des milliers de victimes d'agressions sexuelles qui, sur le continent, vivent ce drame du plus profond de leur chair, dans le silence et la stigmatisation. Et de lancer un appel aux Etats africains afin que les innombrables Nafissatou qui souffrent dans le silence et la ‘complicité passive’ de nos sociétés puissent espérer un traitement pareil.

DEGATS COLLATERAUX DE L'AFFAIRE STRAUSS KHAN : France 24 traînée en justice, Tfm sommée d’arrêter la diffusion d’une image piratée

La Télévision futur média (Tfm) a été sommée d'arrêter immédiatement la diffusion des images de Yaye Dieynaba Diallo, dont la photo a été piratée sur facebook et a fait le tour du monde, présentée qu'elle est comme étant la victime présumée de Dominique Strauss Kahn. Les médias occidentaux tels que France 24, Libération.fr, Poste.fr et Google ont été traînés en justice pour avoir diffusé ces images. C’est la principale information ressortie de la conférence d’hier présidée par l’avocat sénégalais, Me El Hadji Diouf. En réalité, les images qui déferlent sur le net ne sont pas celles de Nafissatou Diallo, victime présumée de l'agression sexuelle dans l'affaire Dominique Strauss Khan. Il s'agit de celles de Yaye Dieynaba Diallo, 23 ans, étudiante en licence au Cesag. Les avocats de la victime sénégalaise dénoncent cette légèreté dans la transmission de l'information et la Cyber criminalité qui aura prévalu dans cette affaire avec notamment les délits de faux intellectuel, de diffamation et d'atteinte grave au droit à l’image.

‘Yaye Dieynaba Diallo alias Adja Diallo n'est pas la Nafissatou Diallo victime de Dominique Strauss Kahn. C'est une manipulation de l'opinion internationale qui pousse à se demander est ce qu'il y a un problème Dominique Strauss Khan-Nafissatou Diallo’, peste l'avocat Me El Hadji Diouf. ‘Elle est traumatisée, victime de piraterie et d'utilisation abusive de son image, présentée comme atteinte de Sida, toute cela relève des œuvres de l'opérateur Google et de France 24’, renchérit l'avocat Mbaye Jacques Ndiaye. La victime sénégalaise, 23 ans, étudiante en licence au Cesag confie avec amertume et tristesse : ‘J'ai découvert les faits le 18 mai. Mon image a été diffusée dans tout le monde. Je suis choquée par cela. On m'appelle de partout pour me faire part de cette situation. On a piraté mon adresse facebook. L'image a fait le tour du monde. Je n'arrive plus à me concentrer sur mes études et je ne peux plus dormir plus la nuit.’

Pape NDIAYE