Ce sont des genres d’histoires qu’on n’osait raconter que dans l’intimité garantie des chaumières. Les évènements de «Mai 68» ont longtemps été insidieusement gommés des annales de l’histoire du pays. Si bien que ses contours sont toujours restés méconnus de la nouvelle génération. Quarante cinq ans après, voilà que les «vrais acteurs» de cette révolte universitaire- militants de la Gauche pour la plupart- décident de lever un coin du voile en assumant «entièrement et avec fierté» le rôle qu’ils ont joué dans ce «combat contre la privation des libertés».
Au cours d’une cérémonie de commémoration de cette date historique, samedi dernier, Mactar Diack, Mamadou Diop Decroix, Mbaye Diack, Louis Guèye, entre autres, partagent les souvenirs. Des causes de la révolte aux sanglantes journées de répression policière à l’université de Dakar, rien n’a été omis. Tout est raconté au détail près !
La grève de «Mai 68» et les draps de l’Ucad
Ancien président de l’Union nationale des étudiants à l’époque, Mactar Diack rembobine le film des évènements : «On était dans un contexte international marqué par la guerre froide et la confrontation entre deux blocs : le bloc soviétique et le bloc capitaliste. Il y avait aussi la guerre du Viêtnam. Et tout le monde sait que l’université à l’époque était un grand espace de liberté politique. Au plan national, le fractionnement des bourses, dû à l’arrivée de 700 nouveaux bacheliers qui n’avaient pas passé le pré-Bac, avait beaucoup irrité les étudiants. Ils ne voulaient pas partager leurs bourses avec des camarades qui n’avaient pas fait l’examen.» La goutte d’eau de trop, dit-il, c’est qu’«à l’université, on changeait les draps toutes les semaines. On est resté deux semaines sans que les draps ne soient changés».
«Senghor et Diouf ont causé beaucoup de mal»
C’est ce qui a servi de prétexte à la grève qui embrasera tout le système éducatif et le mouvement syndical marxiste. Elève au Lycée Van Vo actuel Lamine Guèye, Mamadou Diop Decroix délégué des élèves, décide, avec ses amis (Alioune Sarr président du Cng de lutte, Djibo Kâ, Bruno Diatta), de soutenir leurs aînés. Ce réchauffement du climat social n’est pas resté sans conséquences. Craignant le pire (la chute du pouvoir), le régime de Senghor a pris des mesures implacables et une répression policière sanglante. Beaucoup d’étudiants ont été emprisonnés des années ou enrôlés de force dans l’Armée. Une situation qui continue de soulever le courroux les militants de Gauche qui en veulent toujours au premier Président du Sénégal. «Senghor a toujours bâillonné l’expression des libertés individuelles. C’était inadmissible dans un Sénégal postindépendance ! On a toujours voulu faire de lui et de son successeur Abdou Diouf des dieux, mais ils ont causé beaucoup de mal», fulmine Mansour Aw.
7 Commentaires
A. A. Sy
En Mai, 2013 (13:52 PM)Gaël Kâ
En Mai, 2013 (14:11 PM)Certe Mais
En Mai, 2013 (14:15 PM)Thiessois
En Mai, 2013 (14:39 PM)Solitys
En Mai, 2013 (15:56 PM)Vrai
En Mai, 2013 (16:32 PM)Arrêter de critiquer stupidement Senghor! Entre autres actions exceptionnelles peu connues, pendant que les gens s'agitaient ici, il était en train d'exfiltrer des centaines de hauts cadres et intellectuels Ibo pour les sauver du génocide de la guerre du Biafra. Beaucoup d'entre habitaient le Pavillon A.
Senghor n'avait peur de rien, encore moins de petits intelllectuels qui passaient leur temps à rêver. Son unique objectif était de nous laisser un état de droit avec des institutions solides et une nation forte. N'a-t-il pas réussi?
Quand à ceux qui sont cités comme Mactar Diack, je ne retiens de lui qu'une chose: quand on l'a collé au certificat de licence de philo, il s'est écrié "il faut brûler l'université!"
Parmi nos anciens dirigeants l'alors je n'ai du respect que pour deux d'entre eux: Abdoulaye Bathily et Decroix, quoique Decroix semble un peu perdu maintenant.
Senghoriste eternel!
Amadou Diop
En Mai, 2013 (10:01 AM)comme l'a encore démontré Abdoulaye Wade. saupoudré les gens avec les infrastructures pour dévier tous les biens du pays avec sa famille.
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