DAKAR HORIZON 2025 : Un plan d’urbanisme pour 5 millions d’habitants

Un atelier de validation du plan directeur d’urbanisme de Dakar a été ouvert hier par le ministre de l’Urbanisme et de l’aménagement du territoire. Avec ce plan, la région du Cap-vert pourra rivaliser avec les villes modernes du monde en termes d’occupation de l’espace, d’équipements sanitaires et socio-éducatifs et d’infrastructures routières, ferroviaires et maritimes.

Rompre avec les images d’habitats spontanés, de l’occupation anarchique de l’espace urbain, de problème de transport urbain, des tas d’immondices qui s’amoncellent travers les rues de Dakar entre autres. C’est l’ambition des autorités gouvernementales qui à travers le ministère de l’Urbanisme et de l’aménagement du territoire ont commandité un plan directeur d’urbanisme de la région de Dakar à l’horizon 2025. Le travail confié au cabinet d’architecture et d’urbanisme du Sénégal (CAUS) a été soumis hier à tous les acteurs intéressés par la question. « Aujourd’hui, l’espace n’est plus neutre. Elle fait partie intégrante des facteurs de développement et de croissance. C’est dans cet esprit que s’élabore le plan directeur de Dakar », a déclaré Assane Diagne. « C’est donc une séance d’examen critique du document que nous allons faire, qui est un instrument de planification, d’organisation et de gestion de l’espace urbain pour un développement durable », a poursuivi le ministre en ouvrant les travaux de l’atelier de validation. Selon les responsables du cabinet Caus-Bceom, ce plan directeur se justifie par la nécessité de doter la région de Dakar d’un plan d’urbanisme qui répond aux normes des villes modernes. « Dakar est confronté à de multiples problèmes qui résultent de sa macrocéphalie, des problèmes liés au transport des biens et des personnes, à la collecte et au traitement des déchets solides et liquides, à la distribution de l’eau, de l’électricité, à la répartition des grands équipements », a fait remarquer Mamadou Dramé, directeur du Caus.

Pour un développement harmonieux et équilibré de la ville, la région de Dakar est divisée en six grands pôles. Le pôle de Dakar, le pôle de Pikine Guédiawaye, le pôle de Tivaouane peulh-Keur Massar-Niacourap-Rufisque Nord, le pôle de Rufisque-Bargny, le pôle de Diamniadio-Sébikotane, le pôle du Lac Rose-Mbambilor-Sangalkam. Les faiblesses de ces différents pôles ont été listées et des mesures spécifiques préconisées pour les corriger. Par exemple pour le pôle de Dakar, il a été noté la raréfaction des réserves foncières, la vétusté avancée des quartiers anciens, le fort déséquilibre entre l’offre en parcelles, le logement et la demande. Ailleurs également, il est relevé une occupation anarchique et spontanée de vastes zones marécageuses, l’absence de trame viaire véritable, la prédominance de l’habitat irrégulier entre autres. Aussi pour corriger ces faiblesses, le parti d’urbanisme a préconisé un certain nombre de mesures qui accordent pour l’essentiel une grande importance aux aspects liés entre autres à l’organisation d’une bonne trame viaire avec des couloirs piétons, de grands axes routiers avec en dehors des chaussées, l’aménagement d’espace de commerce de détails, la création de zones d’activités spécialisées dans l’entretien du parc automobile. De plus dans chaque unité urbaine, indique M. Dramé, une centaine d’hectares sont prévus pour abriter des activités artisanales (ferrailleurs, mécaniciens, tôliers, menuisiers etc.)

L’objectif à terme est d’institutionnaliser la copropriété et de favoriser les constructions en hauteur, de rendre effective la plate-forme industrielle de Diamniadio, de booster les activités économiques de la région, d’améliorer et de renforcer la voirie pour une meilleure mobilité urbaine, de renforcer et d’assurer une meilleure distribution des équipements d’accompagnement, d’éradiquer l’habitat irrégulier, de résoudre les problèmes liés au transport de masse, de mieux protéger les côtes et le littoral.

Le plan directeur d’urbanisme de Dakar à l’horizon 2025 s’exécute dans un contexte de décentralisation avec la mise en place d’outils de financement des programmes d’investissement des communes. Il tient compte des projets important de la région tels que le Plan sectoriel eau, le Programme d’appui au secteur des transports, le Plan Jaxaay, l’autoroute à péage etc. En 2025, déclare Mamadou Dramé, l’espace urbanisé sera de 36 658 hectares, n’épargnant que les espaces protégés ou exclus de l’urbanisation à savoir la forêt de Mbao, de Sébikotane, les lacs du littoral nord, la bande verte du littoral etc. A cet horizon, la population de la région est estimée à 5 O20 O21 contre 2 471 730 en 2001. L’importance d’un tel projet a expliqué Assane Diagne nécessite que les avis de tous les acteurs soient recueillis et les plus pertinents seront insérés au document final qui sera soumis à l’Assemblée nationale.