Pour que le volonté du Président Macky Sall d'avoir un pays avec ‘’Zéro déchet’’ se réalise, il faut joindre l'acte à la parole. La réaction est de Dr Aliou Ba, membre de l’Ong Greenpeace Sénégal. Ce dernier invite également l'Etat à l’éducation environnementale des citoyens. Il répond aux questions de Seneweb.
En tant que Ong qui s’active dans le domaine de l’Environnement, quelle appréciation avez-vous du projet opération ‘’Zéro déchet’’ annoncé par le chef de l’Etat ?
Nous avions fait une réactive il n y a pas longtemps, lorsque vers le 04 avril, il (le président de la République) avait fait une déclaration sur le programme zéro déchet. On avait salué cette initiative en son temps. Nous devons entretenir notre environnement et le protéger pour le bien-être de la communauté. Cependant, ça demande beaucoup de volonté politique de la part de l’Etat, ce n’est pas seulement un discours: le discours seulement ne suffit pas pour nettoyer le pays. En quelque sorte, il faut allier le discours à l’acte, donc c’est plus profond que les discours. Il faudrait faire carrément un changement de mentalité des citoyens.
Après ça, il faudrait que l’Etat prenne des mesures d’accompagnement suffisantes pour que les citoyens s’accommodent à cela. On ne peut pas dire aux gens maintenant ne jetez plus les ordures et que ces derniers ne trouvent pas où les mettre. Il faudrait que l’Etat mette en place des poubelles au niveau des zones de collecte ou bien dans les rues. Il y a des gens qui essayent de ne pas jeter les ordures, mais qui ne savent pas où déposer leurs ordures.
Vous pensez que c'est le déficit d’accompagnement qui explique les dépôts sauvages d'ordures ?
Il faudrait que l’Etat joue sur le comportement des citoyens. Ça veut dire qu’il faudrait une éducation environnementale au niveau des écoles pour pouvoir changer le comportement des gens sur le terrain. Il y avait des ‘’set setal’’ qui se faisaient, c’est quelque chose qui peut être incorporée dans la conscience des gens qui voudraient nettoyer à chaque fin de semaine. C’est du travail qui peut être effectué par les populations.
Vous avez dit tantôt qu'il faut joindre l’acte à la parole. Le Président parle de 1000 agents pour surveiller le terrain, plus des journées de nettoiement. Peut-on être optimiste ?
Oui, on peut être optimiste, mais que cela soit pérenne. Il ne faut pas que ça soit juste pour une seule fois comme le cas avec les ''talibés''. En même temps, à coté de ces activités là, l’Etat essaye d’inculquer l’éducation environnementale. Sans cela, on ne peut pas avoir de résultat. Nous, on essaye de faire des ‘’clean day‘’ dans les plages.
En parlant de plastique, comment un Etat qui a eu du mal à faire respecter la loi sur les sachets plastiques peut-il garantir l'effectivité d'une telle mesure ?
Sur le plastique, je crois qu'il y a un problème au niveau de cette loi. Ils ont parlé de l’utilisation de plastique de faible micronage. C’est au fait la loi qui n’est pas forte. Il faudrait qu’on dépasse cela et interdise des plastiques ‘’single use’’ (plastique à utilisation unique). Il y a des pays comme la Mauritanie et la Gambie qui l’on fait et ça marche.
Greenpeace a sorti récemment un communiqué pour dénoncer l’importation de déchets venant des Etats-Unis. Quelle est la cohérence entre importer des déchets et, en même temps, vouloir avoir un pays propre ?
Il n’y a pas de cohérence, sur l’importation des déchets, ça doit s’arrêter. C’est contraire aux politiques même environnementales de l’Etat. On ne peut pas mettre en place une loi qui interdise les plastiques et derrière importer. Il y a une contradiction. Il faudrait que l’Etat ait vraiment cette volonté politique de bannir les plastiques de l’environnement sénégalais.
5 Commentaires
Sinon que personne ne sorte,qu'on laisse le pays sal
Ano
En Août, 2019 (23:03 PM)Participer à la Discussion