L’Agence nationale d’insertion et de développement de l’agriculture (Anida) a lancé, hier lundi, ses activités en Casamance. En marge du comité régional de développement (Crd) tenu à cet effet, son directeur général, Malick Sarr, s’est confié à Seneweb pour revenir sur les véritables enjeux de ce programme. Entretien.
Quel est l’objectif de ce comité régional de développement sur l’Anida ?
Nous nous sommes réunis ce matin sous l’autorité du gouverneur de la région de Sédhiou. Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre d’un comité régional de développement qui symbolise le lancement de l’exécution d’un programme de fermes familiales dénommées Naatangue. Ce programme couvre les régions de Ziguinchor, de Kolda et de Sédhiou.
Pouvez-vous nous présenter le programme des fermes familiales ?
Le programme consiste, dans le cadre du plan Sénégal émergent (Pse), à moderniser les exploitations familiales comme le définit le programme de relance et d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas). Autre objectif que se fixe l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole, c’est de procéder à l’équipement des exploitations familiales pour les mettre dans un socle de performance. L’équipement, c’est à la fois, la maitrise de l’eau, à travers un puits hydraulique, l’énergie solaire pour pomper l’eau, une superficie équipée en goutte à goutte pour faire du maraichage, une étable pour faire l’élevage, un basin piscicole et l’arboriculture fruitière. L’exploitation doit être clôturée avec un grillage et un habitat construit à l’intérieur à savoir un studio composé d’une chambre et d’une toilette.
Quels sont les avantages d'un tel programme ?
Le modèle tel que présenté permet de s’affranchir de la saisonnalité de l’agriculture sénégalaise adossée à la pluviométrie. C’est aussi un moyen de sécurisation des revenus qui proviennent de la pisciculture, de l’élevage, de l’aviculture ou du maraichage. Ainsi, si l’une des spéculations ne marche pas, les autres vont marcher. La ferme Naatangue est également une source d’équilibre alimentaire car vous produisez de la viande, du poisson, des légumes et des fruits. Enfin la ferme Naatangue offre un cadre de vie qui n’envie guère les quartiers les plus huppés des grandes villes car, le jeune installé dans une telle ferme, dispose de l’eau potable, de l’électricité, d’un bel habitat et peut gagner environ six millions par an. Donc les fermes familiales, c’est une réponse à la demande d’emploi des jeunes, à l’exode rural et à l’émigration clandestine.
L’Etat du Sénégal a décidé de soutenir ce programme, de le promouvoir en octroyant 50% des besoins en financement aux bénéficiaires par le soutien de la coopération espagnole et 20% sur le budget de l’Anida. Le promoteur des régions ciblées ici en Casamance, ne prend en charge que 30%. Nous avions un programme de quinze fermes en février, l’Etat vient de nous octroyer une rallonge de deux cent millions de francs Cfa et le royaume d’Espagne vient d’annoncer une enveloppe de quatre millions d’euros rien que pour les régions du Sud. Ce qui, sans doute, nous permettra de passer de trente fermes cette année à des centaines pour la région de Sédhiou.
Les dossiers seront instruits sur place parce qu’on a voulu aller dans le sens de la décentralisation et de la déconcentration pour que la mise en œuvre se fasse au niveau local. Le gouverneur vient de mettre sur pieds un comité consultatif régional en charge de la supervision et du suivi de la mise en route de ce programme qui ambitionne de démarrer trente fermes pour le dernier semestre c’est-à-dire d’ici à Décembre.
Par Paul FAYE Correspondant
2 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2015 (10:49 AM)Anonyme
En Juin, 2015 (12:57 PM)Participer à la Discussion